Quand, il y a quelques mois, à la lecture d’un article dans
Le Monde Diplomatique, et de son livre
« Sortir de l’Imposturesécuritaire », militants du comité de Nanterre du MRAP, nous avons décidé
d’organiser une conférence-débat avec Vincent Sizaire, nous savions que ce
serait d’actualité.
Au nom de l’état d’urgence, au nom de l’ordre public, au
nom du tout « sécuritaire », les droits de la personne humaine et les
libertés sont bafoués à un point tel que le droit à la sûreté contre
l’arbitraire d’un pouvoir exécutif répressif est passé au second plan.
Assignations à résidence et autres privations de liberté
sont décidées par le Ministre de l’Intérieur, les préfets et les tribunaux
administratifs.
Des salariés en
lutte, des syndicalistes, sont condamnés comme des délinquants.
Des citoyens sont poursuivis pour des « délits de
solidarité » avec des demandeurs d’asile.
La répression de la délinquance fiscale des riches et des
multinationales manque de moyens, tandis que le petit délinquant pauvre peine à
faire valoir ses droits face à une justice de classe.
Des jeunes, arrêtés lors de manifestations comme celles
contre la loi El Khomri, sont condamnés sur la base de rapports des forces de
l’ordre les accusant de rébellion.
Les contrôles policiers au faciès, harcelant les gars au « look
de banlieue », ciblant les quidams qui ont l’air étranger et/ou musulmans,
se banalisent, dans un climat de racisme, de xénophobie, de brutalité :
des jeunes en sont morts.
Des policiers à leur tour manifestent, pour de meilleures
conditions de travail, mais aussi, pour certains d’entre eux, en exigeant que
la justice envoie plus de monde, parmi les classes populaires donc dangereuses,
en prison.
Et puis nous avons une campagne électorale, nous allons
voter en 2017, sous un état d’urgence prolongé : l’ « imposture
sécuritaire » remplacera-t-elle le débat politique ?
Il est utile et urgent de revenir aux sources : à la
déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, aux principes de la justice
républicaine, en rupture avec l’arbitraire d’avant la Grande Révolution, à
l’analyse critique des régressions liberticides, de Napoléon Bonaparte à la
dérive « sécuritaire » de notre temps. Ce que fait dans son livre
Vincent Sizaire, de manière magistrale et accessible à tous.
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