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La manifestation parisienne contre la loi de casse du code du
travail a été nombreuse (40 000, m’a dit Anne, secrétaire de l’UD CGT 92), calme
et déterminée. Il fallait pourtant avoir du courage, pour défiler jusqu’au bout
de Bastille à République ! Depuis quelques jours, radios, télés et presse
écrite inféodées aux milieux de la finance martelaient le mensonge que la loi
avait été votée (en réalité imposée de force à trois reprises par le 49-3, sans majorité parlementaire pour la voter), prédisaient
qu’il y aurait des violences, ironisaient sur le dernier baroud d’honneur de la
CGT…
La colère est grande aussi dans l'Education nationale, et ça s'est vu, avec un cortège FSU plus étoffé qu'en juin, et avec la présence de personnels d'établissements en lutte, comme les lycées Joliot Curie et Langevin de Nanterre :
Non, les "casseurs" n'étaient pas parmi nous !
Evidemment des « casseurs », extérieurs à la
manifestation syndicale, s’en sont pris au mobilier urbain et aux « forces
de l’ordre » qui « nassaient » les manifestants . La place de la
Bastille était en état de siège, station de métro fermée et quartier bouclé.
Une centaine de manifestants, arrivés par la gare de Lyon, ont été bloqués
longtemps avant de pouvoir atteindre les cortèges de leurs syndicats. Au départ
comme à l’arrivée, il fallait franchir un par un des checkpoints tenus par
gendarmes et CRS en tenue de combat.
Place de la République, ce n’était plus l’ambiance
bon enfant des Nuits debout : des centaines de policiers chargeaient à
tout va.
Tout était donc, du début à la fin, en place pour tendre
l’atmosphère, pour que les chaînes d’info en continu et les JT, les sites des
journaux, aient les images annoncées, voulues par les autorités, pour présenter
les manifestants comme des hooligans : à Paris,
à Nantes
ou à Rennes,
où la presse
locale évoquait pourtant une situation calme. Dans la capitale bretonne, la
police ne tient sans doute pas à se vanter d’avoir tabassé de jeunes étudiants
(je connais personnellement une des victimes).
Chez les manifestants des cortèges syndicaux d’Île-de-France, chez
les militants des forces de gauche venues les soutenir, leurs dirigeants et
élu-e-s ( PCF, Ensemble, « France insoumise », NPA, LO…), ces
grossières provocations, ces tentatives d’intimidation, ces violences, indignent toujours, mais n’étonnent plus. Depuis
le printemps, sous couvert d’état d’urgence, tout est fait par le gouvernement
pour essayer d’étouffer le débat sur la loi scélérate, pour réprimer l’action syndicale,
pour restreindre les droits et libertés. Alors, nous ne nous étonnons même
plus d’être stoppés tous les deux-cents mètres, ni même de respirer de temps en
temps du gaz lacrymogène.
Rien ne pouvait arrêter notre marche, ni faire
taire les raisons de fond de notre colère. Toutes les banderoles, toutes les
pancartes exprimaient à leur manière, avec la force d’un slogan collectif ou la
libre imagination individuelle, ce que pense la majorité des habitants de ce
pays.
Promulgation ou pas, « Tout le monde déteste la loi travail »,
« Abrogation de la loi travail ! », comme l’exigent CGT, FO,
FSU, SUD-Solidaires, avec l’UNEF, l’UNL et toutes les organisations de
jeunesse, les associations, qui sont en lutte depuis le printemps. Et il y a de
bonnes raisons à cela :
« Promulguée le 8 août
dernier, la loi « Travail » menace à terme l’ensemble des garanties collectives
encadrant le contrat de travail. Dans le cadre des attaques contre la fonction
publique, elle pourrait servir de point d’appui pour dégrader aussi les statuts
des agents publics. Elle marque la disparition du principe de faveur – conquis
en 1936 – et l’inversion de la hiérarchie des normes, notamment pour la
définition du temps de travail et le taux de majoration des heures
supplémentaires. C’est une loi de dumping social.
Ce recul sans précédent permet à
Pierre Gattaz, président du MEDEF d’exiger 90 milliards d’euros supplémentaires
d’allègements fiscaux pour les patrons, qui s’ajouteraient aux 40 milliards
déjà obtenus dans le cadre du Pacte de responsabilité…
Pour tenter d’imposer cette politique de régression sociale, le gouvernement, isolé dans la population et même dans son propre camp, utilise des méthodes autoritaires. La prolongation de l’état d’urgence servant de prétexte pour tenter d’interdire les manifestations. Ce climat sert même à Mme El Khomri de désavouer l’inspection du travail en validant le licenciement d’un délégué syndical d’Air France. L’action syndicale étant peu à peu assimilée à un délit de droit commun.
D’ailleurs, l’article 3 de la loi du 21 juillet 2016, qui proroge de six mois l’état d’urgence, énonce explicitement que « les cortèges, défilés et rassemblements de personnes sur la voie publique peuvent être interdits dès lors que l'autorité administrative justifie ne pas être en mesure d'en assurer la sécurité compte tenu des moyens dont elle dispose ».
Pour tenter d’imposer cette politique de régression sociale, le gouvernement, isolé dans la population et même dans son propre camp, utilise des méthodes autoritaires. La prolongation de l’état d’urgence servant de prétexte pour tenter d’interdire les manifestations. Ce climat sert même à Mme El Khomri de désavouer l’inspection du travail en validant le licenciement d’un délégué syndical d’Air France. L’action syndicale étant peu à peu assimilée à un délit de droit commun.
D’ailleurs, l’article 3 de la loi du 21 juillet 2016, qui proroge de six mois l’état d’urgence, énonce explicitement que « les cortèges, défilés et rassemblements de personnes sur la voie publique peuvent être interdits dès lors que l'autorité administrative justifie ne pas être en mesure d'en assurer la sécurité compte tenu des moyens dont elle dispose ».
Les Unions Régionales CGT,
CGT-FO, Solidaires, FSU et UNEF d’Ile de France réaffirment qu’elles
n’entendent pas se soumettre, surtout lorsqu’il en va de la défense des
intérêts matériels et moraux des salariés.
S’inscrivant dans le cadre de la déclaration commune des 7 organisations nationales du 8 juillet : « ….. », les organisations signataires réaffirment leur détermination à combattre la loi « Travail » et à en obtenir l‘abrogation et plus généralement à faire aboutir l’ensemble des revendications des salariés et des jeunes. »
S’inscrivant dans le cadre de la déclaration commune des 7 organisations nationales du 8 juillet : « ….. », les organisations signataires réaffirment leur détermination à combattre la loi « Travail » et à en obtenir l‘abrogation et plus généralement à faire aboutir l’ensemble des revendications des salariés et des jeunes. »
(communiqué commun unitaire du 1er
septembre 2016)
Un baroud d’honneur ? il n’y a que des journalistes et des
politiciens pour faire semblant de le croire. La CGT pouvait écrire, dans la
soirée du 15 septembre :
« La rentrée sociale est à l’image de la météo,
chaude et orageuse, n’en déplaise à ceux qui avaient déjà enterré le mouvement
social.
Sur tout le territoire, ce sont plus de 110
manifestations et rassemblements qui se sont déroulés à l’appel des 7
organisations mobilisées pour continuer de dire NON à la loi travail.
Malgré les mesures de sécurité draconiennes imposées
par des préfectures pour pouvoir se rendre sur certains lieux de manifestation,
plus de 170 000 salariés ont bravé les interdits et battu le pavé pour la 14ème
fois.
Tous continuent d’être contre cette loi scélérate.
La CGT continuera de se battre pour, sur tous les
terrains, empêcher l’application de cette loi, point par point, mesure par
mesure, que ce soit au niveau local, dans les entreprises avec les salariés ou
nationalement, tout comme devant la justice.
Nous continuons de nous mobiliser pour faire barrage à
cette loi qui n’a pas été votée mais arbitrairement imposée aux salariés de ce
pays.
A l’image du CNE-CPE, rien n’est gravé dans le marbre.
Ce qui a été validé peut être annulé.
Aux politiques de prendre leurs responsabilités. »
Les "politiques" de gauche qui combattent la politique
du gouvernement néo-libéral qui roule pour le MEDEF,
vont-ils entendre l'appel de la rue au "tous ensemble" ?
Heureusement, toutes les
forces politiques de gauche ne se résignent pas au désastre annoncé : plusieurs
étaient présentes jeudi, dans le cortège et dans des points de rencontre. Mais
encore en ordre dispersé…
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