Photo prise sur la page facebook Jean-Luc Mélenchon président 2017 |
Depuis
plusieurs mois, les médias publics et privés présentent les primaires comme
des moments décisifs du processus électoral pour la présidentielle de 2017.
Ainsi, ils ont fait d’abord la campagne de la droite auto-nommée « Les
Républicains » et des « centristes » qui ont joué les
faire-valoir d’ex-ministres, puis celle du PS et de ses satellites laudateurs
du quinquennat de Hollande, qui ont joué les faire-valoir d’ex-ministres de ce
dernier. Mais, bonne nouvelle, les résultats de la primaire socialiste ont confirmé
que dans l’électorat socialiste aussi le ras-le-bol est majoritaire.
Le comble
de la politique spectacle
Des injonctions à se soumettre à cette procédure décidée et
organisée par les grandes machineries électorales mises en place dans une
perspective d’alternance entre une droite et une gauche pour l’essentiel
intégrées dans la doxa néolibérale et le
système de monarchie élective de la cinquième République, n’ont pas manqué.
Sauf bien sûr en ce qui concerne l’extrême-droite Fhaineuse, qui n’en a pas
moins été sollicitée à chaque occasion, les porte-paroles du clan Le Pen jouant
tantôt les arbitres critiques dans les studios des télés, tantôt les
repoussoirs dans les discours de candidats pouvant ainsi à bon compte prétendre
incarner un moindre mal.
Des candidats ont refusé de jouer dans cette mascarade,
comble de la politique-spectacle, pour de bonnes ou de moins bonnes raisons.
Macron, qui a été un des plus proches conseillers de Hollande, puis ministre du
gouvernement Valls, co-auteur d’attaques violentes contre les conquêtes
sociales, et qui a choisi de jouer solo la suite de son rôle, voulant passer pour
l’incarnation du renouveau du pays. Jadot, d’Europe-Ecologie, désigné par ce
qu’il reste de son parti, après les déchirures internes provoquées par l’entrée
de certains de ses dirigeants dans le gouvernement Valls. Je passe sur d’autres
candidatures, de diversion ou de témoignage, qui n’ont, pour la plupart, guère
de chance d’obtenir le nombre de parrainages requis pour pouvoir se présenter
pour de vrai, sauf bien sûr si tel ou tel camp décidait qu’il en soit autrement
pour réduire d’1% ou 2% le score du camp adverse.
La
dynamique #jlm2017
Force est de constater que la campagne menée depuis un an
par Jean-Luc Mélenchon avec des centaines de milliers de citoyens qui
constituent La France Insoumise, avec le soutien « autonome » du PCF
qui entre progressivement en campagne, des autres composantes du Front de
gauche, et bien au-delà, sur la forme comme sur le fond, constitue un évènement
totalement en dehors de ces jeux politiciens. C’est ce que reconnaît par
exemple Frédéric Lordon
. Le grand intérêt pour le livre-programme L’avenir en commun, qui est le fruit du travail de multiples contributeurs, le
très grand nombre de visites et de commentaires sur la chaîne You Tube et tout
ce que permet le WEB pour contourner l’hégémonie des médias aux mains de neuf
milliardaires, le grand succès populaire de tous les meetings de Jean-Luc Mélenchon,
desquels chacun repart en « ayant appris quelque chose », tout cela montre
qu’une dynamique s’est créée. De multiples liens sur ce blog permettent de
suivre la campagne #jlm2017 et invite à, comme moi, y participer. L’essentiel se
joue dans la campagne de proximité, partout où c’est possible à l’entreprise,
et dans les quartiers, où celles et ceux qui souffrent le plus de la politique désastreuse
des socialistes au pouvoir, et qui refusent la droite et le FN, peuvent faire
la victoire de l’alternative que représente le programme porté par Mélenchon,
si nous parvenons à les convaincre, dans cette dernière ligne droite de
quatre-vingts jours, que voter sera utile.
Les résultats des primaires ne changent rien à
ma détermination, à celle des nombreux citoyens engagés dans la campagne #jlm2017
depuis plusieurs mois, pour la victoire de notre candidat à l’élection présidentielle,
au contraire.
Hamon :
combien de divisions ?
Chacun connaît des électeurs du Front de gauche, intéressés
par la campagne de Jean-Luc Mélenchon, qui sont allés voter aux primaires.
Certains l’ont fait à celle de la droite, pour virer Sarkozy : ils n’ont
pas empêché que la grande majorité des électeurs de droite qui se sont déplacés
choisissent Fillon, son ex premier ministre, le candidat au discours le plus « dur »
et le plus réactionnaire. Je comprends que des amis soient allés voter
à la primaire du PS pour virer Valls.
Une large majorité des participants à cette primaire, taillée
sur mesure pour Hollande, devenu tellement impopulaire qu’il a dû déclarer
forfait, ont nettement désavoué son premier ministre Valls. Ils ont choisi Hamon,
le candidat dont le discours était le moins complaisant avec la politique
austéritaire de Hollande et Valls, le plus à gauche, le moins conformiste. C’est
une bonne nouvelle. Mais la pression de l’appareil du PS est énorme pour
que le vainqueur de la primaire mette son programme en conformité avec la doxa
néo-libérale. Des ministres et des députés ont déjà déclaré leur refus de faire
campagne pour lui, et certains ne se cachent pas de soutenir Macron, c'est-à-dire
un des candidats néolibéraux du patronat. Hamon devrait comprendre qu'en tant qu’ancien ministre de Hollande, sommé d’en assumer le bilan
désastreux depuis 2012,et que candidat d’un parti de plus en plus éclaté, son handicap est
trop lourd pour qu’il puisse gagner la confiance de l’électorat populaire.
Des
appels communs sont lancés, pour que se rassemblent les candidats de la gauche
et d’Europe-Ecologie pour une alternative victorieuse contre les candidats de
la droite et du FN, par des collectifs comme Appel des 100, qui est co-organisateur d'un débat public sur les enjeux de 2017 vendredi 3 février à Paris (1)
Le PCF appelle "toutes les forces de gauche à retrouver le chemin
du dialogue", et participe "aux initiatives permettant d'avancer en ce sens".
« Le temps est venu d’une nouvelle République » : c’est l’idée force développée le 28
janvier par Pierre Laurent dans son discours
lors de la présentation à la presse des candidates et candidats du PCF en
campagne pour les élections législatives de juin.
Le conseil exécutif national du PCF
a publié le 30 janvier une déclaration, « Construire
un pacte de majorité » dans laquelle on peut lire : « Le Parti Communiste Français, engagé
dans la campagne pour Jean-Luc Mélenchon, appelle à amplifier les efforts
entrepris et à poursuivre le débat public autour de l'affirmation d'une
politique de transformation et des convergences nouvelles pour la gagner.
Conformément aux initiatives qu'il prend depuis un an, il appelle à multiplier
les initiatives pour permettre la victoire d'une gauche de progrès social et
écologique et la constitution d'une majorité politique mettant en œuvre une
politique résolument à gauche. »
Il y a des convergences possibles entre le programme
présenté pour la primaire du PS par Benoît Hamon, le programme de Jean-Luc
Mélenchon, celui des écologistes. Il y a aussi des divergences, par exemple sur
la notion de revenu universel, présentée à terme par le candidat du PS comme 750
euros mensuels versés à tous pour compenser la privation ou l’insuffisance du salaire,
dans une perspective controversée de fatale raréfaction du travail. Quoi qu’il en soit, il y a du flou quant à la
mise en œuvre et au financement de cette mesure. Une telle proposition ne
saurait remplacer les luttes pour une sécurité d’emploi et de formation tout au
long de la vie, présentée sous forme de projet de loi à l’Assemblée nationale
par les députés communistes-Front de gauche (y aura-t-il des députés
socialistes pour la voter ?), pour une sécurité sociale professionnelle revendiquée
par le mouvement syndical, pour un revenu d’autonomie porté par des
organisations de jeunesse…
Beaucoup plus cohérent est L’ Avenir en commun,
qui place les enjeux écologiques au cœur de propositions sociales, économiques,
démocratiques culturelles, civilisationnelles, pour la France et l’ Europe, en rupture avec le système en crise.
En mai et
juin, il ne s'agit de sauver ni le PS ni le règne de la finance, mais de gagner
une majorité à la présidentielle et aux législatives pour une véritable
révolution citoyenne.
(1) Forces sociales, forces citoyennes, forces de gauche : le débat s’amplifie.
Vendredi 3 février à Paris, le Collectif Appel des
100-alternative2017 (*) ainsi que les collectifs Les Jours
Heureux, Pouvoir Citoyen en Marche et Utopia, organisent un débat
public sur les enjeux de 2017. C’est un premier débat public pluraliste.
Notre but commun est de susciter l’échange, de favoriser l’expression citoyenne
et les convergences.
L’initiative débutera à 17h et se terminera vers
22h30. Elle se déroulera en trois moments :
-
A 17h à 19h, les collectifs Les Jours Heureux, Pouvoir Citoyen en Marche et
Utopia, poursuivront leurs auditions de candidatures à l’élection
présidentielle, avec la présence de plusieurs candidat-es annoncé-es :
Benoit Hamon, Yannick Jadot, Charlotte Marchandise.
-
Dès 18h30, conclusion de la phase précédente et amorce de la première phase de
débats proposés par le Collectif Appel des 100 : interventions
d’acteurs et actrices des luttes syndicales, associatives, citoyennes, sur des
questions sociales, économiques, écologiques, l’égalité
femmes/hommes. Nicholas Allen sur les salaires Mac Donald’s, Nathalie
Andrieux Hennequin (travail social), Sayah Baaroun (VTC-Uber), Sophie
Binet (passage aux 32h), Françoise Nay (Santé/hôpitaux),Jean-Marc Canon
(services publics/fonction
publique),Julien Rivoire (campagne Un millions d’emplois pour le climat), Suzy
Rojtman (Collectif national pour les droits des femmes) ont confirmé leur
présence.
-
A 20h, une nouvelle phase d’échanges organisée par le Collectif Appel des
100 : la députée européenne Front de gauche Marie-Christine
Vergiat engagera le débat sur les échéances de 2017, présidentielle et
législatives, et lui succéderont des porte-parole de candidat-es, de forces politiques : Guillaume
Balas (députée européen, membre de l’équipe de Benoit Hamon), Gérard Filoche
(BN du Parti socialiste), Alain Coulombel (bureau exécutif d’EELV), Julien
Bayou (EELV), Elise Lowy (EELV) et Michèle Rivasi (EELV), Clémentine Autain
(porte-parole d’Ensemble!), Pierre Laurent (PCF) ont confirmé leur
présence.
Toute la soirée est évidemment ouverte aux questions,
interventions, propositions, venant des personnes présentes, ainsi qu’à la
presse.
Le lieu : salle AGECA,
177 rue de Charonne, 75011 Paris (métro Alexandre Dumas).
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