« Alors, tu es soulagé ? » est l’expression la plus fréquente
utilisée par les camarades et ami-e-s qui entament avec moi la discussion,
depuis le vote des communistes, adhérents-cotisants au PCF, qui ont choisi
majoritairement, les 24-25-26 novembre, comme moi, l’option d’une "campagne
communiste autonome" appelant à voter Jean-Luc Mélenchon. Bien sûr, je suis
« soulagé » que 70% des votants à Nanterre, plus de 60% dans les
Hauts-de-Seine, et 53,5 % sur le plan national, aient fait ce choix. Alors, maintenant,
plus de temps à perdre pour faire campagne !
Je sais bien que ça ne va pas être facile
de mettre toutes les forces militantes du PCF au porte à porte. Des assemblées
et autres réunions internes sont annoncées, elles sont importantes. Tout aussi
important, sinon davantage, est d’aller au contact des salariés, des habitants
des cités, sans attendre.
Le livre « l’avenir en commun »
vient d’être édité, ainsi que des tracts de La France Insoumise, des affiches
et autocollants.Des livrets thématiques sont parus ou annoncés. Si des communistes, avec des militants d’autres sensibilités, ont
contribué et contribuent à ce matériel, ce n’est pas le cas, on le sait du PCF en tant que
tel, qui ne rejoint pas La France Insoumise, mais va sortir son propre
matériel. Or, l’expérience de 2012 l’a montré, la crédibilité de l’alternative
que nous voulons construire passe certes par la pertinence des propositions, mais
aussi par notre capacité à montrer dans la campagne que nous sommes capables de
constituer une force commune, à vocation majoritaire, pour les mettre en œuvre. L’édition d’un
matériel : « La France en commun » par le PCF sera sans dout un atout
supplémentaire, mais à condition que nous soyons capables de
montrer très vite, par des actes de proximité, le commun qui nous rassemble
autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, et ça ne
peut pas se faire en restant chacun dans notre coin, comme c’est encore le cas
par exemple sur le marché de Nanterre.
J’ai développé dans le précédent billet
la question des élections législatives. Bien sûr, il faut une étiquette
commune, une cohérence nationale à la campagne. Mais ça ne peut pas se faire
par des injonctions d’en haut, encore moins des "parachutages" ciblés là où sont déjà des élu-e-s ou des candidat-e-s déclaré-e-s Front de gauche. On ne peut pas, quand on veut
une sixième république, quand on veut (ré)inventer la démocratie, donner
l’impression qu’on voudrait des députés soumis au Président. Il est primordial
que les meilleur-e-s candidat-e-s, face à la droite aiguillonnée par le FN,
face au PS, soient désigné-e-s ensemble, avec la participation du plus grand
nombre possible de citoyennes et de citoyens, dans chaque circonscription,
c’est le mode de scrutin qui est ainsi à subvertir. Certain-e-s, qui n’ont plus à prouver
leur fidélité à l’Humain d’abord, leur capacité à rassembler pour gagner, sont
déjà en campagne. Ailleurs, à Nanterre par exemple, je ne suis pas convaincu par
des méthodes, partidaires ou néo-partidaires, des luttes d’influence, jusqu’à
présent mises en œuvre pour tenter de les désigner, dans l’entre-soi, alors que
ce qu’il faut inventer c’est des formes nouvelles pour y associer beaucoup plus
largement les citoyen-ne-s qui partagent nos valeurs et nos objectifs.
Cela ne doit pas bloquer le lancement
partout et le plein déploiement de la campagne commune de proximité pour la
présidentielle, qui ne peut attendre davantage. Mesurons bien en effet
l’immense travail à faire en quelques mois, dans un environnement
médiatiquement hostile. Hollande éliminé, Valls prend la vedette, et la
primaire du PS continue d’ usurper l’appellation de « primaire de la
gauche ». Macron cherche à faire son trou sur le registre « ni droite
ni gauche ». La défaite en Italie de leur pareil néolibéral, Mattéo Renzi,
est un nouvel avertissement, après la défaite de la « démocrate »
Clinton et la victoire traumatisante de l’imposteur populiste Trump aux
Etats-Unis, avec le danger de la montée de l’extrême droite en Europe. En
France, c’est l’offensive de Jean-Marine Lepen et celle du vizir de Sarko qui
sont portés par la médiacratie. Toujours plus réac, xénophobe, autoritaire, revanchard,
contre les conquêtes du monde du travail et de la création pour la démocratie,
l’égalité… Dans ce contexte, comment s’étonner que le plus grand nombre de nos
interlocuteurs soient d’avance résignés à la défaite de « la
gauche », que notre ambition – même quand nous la portons nous-mêmes avec
conviction – de construire une alternative, une révolution citoyenne, soit
encore jugée irréaliste ? On sent de la colère et de la résignation, on
sent le danger d’un repli vers des illusoires « moindre mal » ou un
abstentionisme volontaire vécu
comme acte anti-système.
Parvenir à créer, à donner à voir, une
dynamique qui redonne de l’espoir, c’est un sacré défi. A la hauteur de ce
qu’ont de meilleur les communistes, comme les hommes et les femmes venu-e-s
d’autres horizons, qui constituent les forces vives de la France Insoumise, comme toutes celles et de tous ceux, écologistes, socialistes, syndicalistes,
associatifs, citoyennes et citoyens, plus nombreux et divers qu’en 2012, qui se
retrouveront dans la campagne et le vote jlm2017.
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