Dans la manifestation anticoloniale et antiraciste Paris, 19 mars 2016 |
Les arrivant-e-s - demandeurs d'asile, réfugiés, migrants, hommes, femmes et enfants - sont à nouveau la cible d'une campagne d'hostilité, qui fait le jeu de la droite et de son extrême, dédouane les "gouvernants" qui en France et en Europe, sont responsables de souffrances, de dizaines de milliers de morts : ils refusent d'ouvrir des voies légales et sécurisées pour les demandeurs d'asile en France et en Europe ; ils érigent des frontières militarisées, externes et internes ; ils signent des accords scandaleux avec les pires dictatures pour empêcher les demandeurs d'asile de faire valoir leurs droits ; ils confinent les arrivant-e-s dans des centres de rétention et de tri imposés à des pays comme la Grèce ou l'Italie, refusant de revoir les accords de Dublin ; ils laissent la Grande-Bretagne bafouer les traités internationaux, la France jouant le garde-chioume de sa frontière ; ils refusent avec cynisme - ou hypocrisie comme le gouvernement français - une répartition du devoir de solidarité et d'humanité...
https://cestlagouttedeau.wordpress.com/ |
A Calais pas plus qu'à Vintimille, à Paris ou en banlieue, pas plus en France qu'en Allemagne ou ailleurs, les migrant-e-s ni les immigré-e-s, ni leurs "descendant-e-s", ne sont responsables de la crise systémique dans laquelle les politiques austéritaires, ordo ou néolibérales, plongent la France et l'Union Européenne. Encore moins des décennies de guerres et de pillages néo-coloniaux qui ravagent leurs pays d'origine.
Pas plus que de la montée de l'extrême-droite, dont le discours nationaliste et raciste est banalisé par les propos et les actes de gouvernements aux abois, qui cherchent à créer des ennemis de l'intérieur, des boucs émissaire; à "racialiser" les victimes de leurs politiques pour les diviser, les discriminer, les dominer ; en France, la droite, le FN et hélas aussi une "gauche" qui dérive de plus en plus vers leurs idéologies "identitaires", n'hésitent pas à stigmatiser par une violente campagne islamophobe une partie de la population, suspectée en raison de sa religion, alors que les musulmans, partout dans le monde, sont parmi les premières victimes des attentats et des tueries, des terrorismes d'Etat et des terrorismes de bandes criminelles.
Lire le communiqué du PCF sur la situation à Calais :
Calais : la France et l'UE doivent respecter le droit de ceux qui fuient la guerre et la misère
Le PCF exprime ses plus vives préoccupations devant la dégradation de la situation à Calais. Le nombre de migrants ne cesse d'augmenter s'élevant aujourd'hui à près de 10 000 selon les associations, dont près de 900 mineurs.
Leurs conditions de vie se sont encore détériorées malgré les efforts remarquables des associations, après les fermetures de la zone sud du camp, sans que des solutions d'hébergement suffisantes soient offertes.
Cette situation fait craindre des tensions au sein des communautés.
Elle n'est pas sans conséquence sur l'activité économique créant un sentiment d'inquiétude légitime chez les salariés du port, toutes professions confondues, et une partie de la population.
Il ne sert à rien que les deux ministres de l'Intérieur anglais et français déplorent, dans un communiqué commun, « la situation humanitaire à Calais qui les affecte profondément » tout en maintenant une politique qui est à l'origine de cette situation inacceptable et ubuesque. Cela vaut à notre pays une condamnation générale des instances internationales de défense des droits de l'homme, des réfugiés et des grandes ONG.
Il faut rappeler que la grande majorité de ces hommes et femmes veulent passer en Angleterre. Mais les accords du Touquet les en empêchent. Ces accords signés en 2003 par les deux pays, dont Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, au nom de la France, font que la frontière anglaise s'est déplacée sur le territoire français et c'est à notre gouvernement, contre compensation financière, d'assurer le refoulement des personnes voulant traverser la Manche.
Il s'agit donc de renégocier ces accords et le gouvernement français ne peut continuer à tergiverser constamment sur cette question et doit s'en expliquer devant les députés, le parlement anglais venant d'en débattre.
Dans l'immédiat, les autorités anglaises doivent respecter les conventions internationales qu'elles ont signées, accueillir les mineurs qui ont de la famille sur son territoire et donner la possibilité aux migrants de déposer des demandes d'asile comme réfugiés politiques.
Enfin devrait s'engager un processus de répartition des migrants dans des centres humanitaires pris en charge par l’État, respectant les normes du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Le PCF, ses élus, tiennent à renouveler leur soutien à ces hommes et à ces femmes victimes d'un monde où la violence, les guerres, la misère les poussent à quitter leur pays pour trouver paix et sécurité. Ce droit leur est reconnu au plan international et les politiques de l'UE, des États membres dont le nôtre, se doivent de le respecter. Cette France de la fraternité et de la solidarité, des millions de Français la partagent. C'est pour elle que nous agissons et que nous appelons à nous rassembler.
(4 août 2016)
Lire ou relire mon texte : Migrations : dans quel monde voulons-nous vivre ?
(mars 2016)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire