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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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mercredi 31 août 2016

A l'université d'été du PCF : Quelle stratégie pour la conquête du pouvoir au XXI ème siècle ?



Débat avec Pierre Laurent, secrétaire national du PCF ; animation : Guillaume Roubaud-Quashie, membre du Conseil Exécutif National, directeur de La Revue du projet.

Pierre Laurent, après avoir prononcé son discours le matin, a souhaité avoir, samedi après-midi,  un temps de dialogue, de débat sur les enjeux stratégiques, sur le « fil de notre démarche », que brouille « la vitesse des évènements ».



Synthèse de mes notes prises pendant l' introduction de Pierre Laurent 

1.       Notre stratégie est à vocation majoritaire.
L’immense majorité de ceux qui vivent de leur travail, en premier lieu les salariés, ont intérêt à de changements fondamentaux. Il s’agit d’être capables de faire converger leurs forces. L’affirmation, la répétition de nos propositions ne suffit pas à construire une majorité pour le changement. La recherche de majorité(s), au cœur de notre démarche, est une question à laquelle « nous ne réfléchissons pas assez ».
Depuis plusieurs décennies, nous avons choisi une voie de changement démocratique. Elle implique l’expression régulière de majorité(s). Le changement révolutionnaire de la société, pour qu’il soit durable et profitable, nécessite l’implication permanente du peuple.

2.       Notre stratégie de rassemblement
L’intervention populaire permanente et la plus consciente possible, « autour des objectifs que nous nous fixons », nécessite une conscience partagée des objectifs, des conditions, des obstacles, des efforts…
Cette conscience est très hétéroclite. Par exemple, après la non réélection de Sarkozy (résultats serrés), les conséquences des première décisions de Hollande n’ont pas été perçues, n’ont pas eu les mêmes conséquences, dans une majorité pas uniforme, selon qu’on attendait de lui un changement, qu’on avait voté sans illusion, qu’on était critique…Créer des dynamiques permanentes, pour que le changement soit l’affaire du très grand nombre, c’est affronter les pouvoirs de l’adversaire, cela exige un effort de politisation, le plus difficile est de le nourrir, de le renouveler, en dialogue(s) permanent(s). Se préoccuper dès le début du quinquennat de ce que pensaient les électeurs de Hollande au premier tour, c’était nécessaire pour nous mettre en capacité d’amener une majorité à des mobilisations. Il a fallu quatre ans, pour, avec la loi travail, « dépasser cette difficulté ».
La formule du congrès de front populaire et citoyen, fait de mobilisations sociales, de constructions citoyennes, d’alliances politiques, y compris avec des courants réformistes, définit des fronts divers sur lesquels il faut agir en permanence pour créer une dynamique de changement. Les formes du rassemblement, sociales, citoyennes, politiques, sont des débats récurrents au PCF. Elles doivent être en permanence renouvelées, adaptées : mais « nous nous figeons très vite sur une formule ». Par exemple, une élection européenne est différente d’une élection présidentielle, ce qui doit exclure la répétition dans la mise en œuvre de la stratégie de rassemblement. Nous savons bien le faire pour les élections de proximité, car notre ancrage local nous permet de mieux connaître les possibles, les contradictions. De même pour mettre en échec le TIP, l’arc des forces à rassembler n’est pas le même, la configuration du rassemblement, n’est pas le même que contre par exemple la déchéance de nationalité. Il faut prendre le temps de la réflexion, pour saisir avec intelligence la situation. Or, l’emballement médiatique rend plus difficile de prendre « du temps pour réfléchir avant de trouver la solution ».


3.      La question des alliances
Ce sont forcément des additions de courants différents. A moins de penser qu’une seule force pourrait être majoritaire à elle-seule ? Et c’est une illusion : les partis uniques sont traversés de courants différents.
Sur le plan syndical, la recherche d’alliance est la condition de la réussite (exemple des luttes des cheminots contre la réforme de la SNCF, en recherche d’appui de la population). Il en est de même dans la traduction politique du mouvement social. Il faut selon nous une transformation radicale, jusqu’à la racine, révolutionnaire. D’autres (des courants réformistes) pensent que c’est en partie seulement possible. De même l’écologie politique est traversée par ces courants, d’autant plus que les enjeux impliquent la construction de mouvements de dimension planétaire. Il s’agit d’aller au bout avec sincérité et efficacité, sans en rabattre sur les objectifs, en créant les conditions qui les rendent réellement possibles.

4.       Deux  remarques

La conquête de places continue dans les institutions est essentielle dans une stratégie de transformation démocratique de la société. Ce n’est pas une dimension superflue, édulcorée, par rapport à l’objectif, au contraire ! Il est essentiel d’en faire des lieux de résistance, de combat, de les investir…
D’ailleurs, le FN, contrairement au passé, maintenant qu’il vise la conquête du pouvoir, fait campagne pour avoir des élus. Pour 2017, il ne se préoccupe pas seulement de la Présidentielle, mais aussi des législatives.
La force du PCF, c’est d’avoir conquis des positions électives, qui sont des points d’appui pour le rassemblement. Le handicap est lourd là où on n’a pas d’élus. Et contrairement à ce que certains, dans le Front de gauche, ont dit, ce ne sont pas des concessions du PS, mais le résultat de décennie de luttes, de construction de rapports de force pour les conquérir.  Les efforts des autres pour « assécher le terreau démocratique des institutions » montre que c’est un enjeu des plus importants. Le quinquennat est fait pour dévaloriser les législatives, pour rétrécir les possibilités d’une accession au pouvoir par le peuple. Pour desserrer le « nœud de la présidentialisation », il faut mener à égalité les batailles électorales de la présidentielle et des législatives, entrer ainsi « en conflit avec la nature des institutions actuelles ».


La dimension européenne, internationale de notre combat.
Avec la mondialisation, les horizons les plus proches sont en lien avec les enjeux mondiaux. Ce qui se passe dans le monde façonne les consciences politiques, la vision de possibilités ou pas de transformer ici la société, la vie.
Il faut construire des fronts à l’échelle européenne, internationale, des convergences, des coopérations, avec des forces d’une très grande diversité, mais aux intérêts communs.
Ainsi, au congrès du Parti de la Gauche Européenne, en décembre, sera proposé un document, dont les membres du PCF auront à discuter, créant un forum permanent, avec des réunions annuelles, de l’ensemble des forces démocratiques européennes, qui sont très diverses, mais peuvent trouver des convergences si nous en prenons l’initiative. La conférence internationale, organisée avant le congrès du PCF, a permis des avancées. Après les bouleversements des années quatre-vingt, c’était « un champ de ruines », maintenant, depuis une dizaine d’années, nous avons commencé à reconstruire des coopérations. Par exemple entre des forces européennes et le forum de Sao Paulo.
 Il ne faut pas confondre les débats et divergences portant sur la nature des actuelles institutions européennes et le besoin de coopérations politiques. Des obstacles, des diversités de situations ne sauraient nous faire faire machine arrière.
Il faut être solidaire de Syriza, solidaires des peuples, des gouvernements auxquels la Commission européenne livre bataille, qu’elle menace de sanctions.

Ecouter l’intervention introductive de Pierre Laurent :

Première partie (interrompue à la 23ème minute par le déclenchement accidentel d’une alarme)

Débat


-          pour un septennat non renouvelable ; quel candidat choisir ? ; le questionnaire
-          mouvement social et débouché politique ; face à l’adversaire capable de toute les violences, quels moyens puisqu’on a renoncé à la « dictature du prolétariat » ?
-          notre stratégie n’a pas toujours été celle-là
-          il faut un candidat communiste


-          notre discours est trop savant, il faut parler aux gens de ce qui les touche, les écouter
-          le questionnaire
-          annoncer un candidat PCF et continuer les efforts pour une plate-forme et une candidature communes ?
-          l’économie sociale et solidaire
-          pétitions et questionnaire


Mon opinion

Pierre Laurent a présenté, pour le débat sur la stratégie du PCF, des fondamentaux qui, à ce degré de généralité, faisaient consensus chez la quasi-totalité des communistes présents à l’Université d’été. Ce qui explique sans doute que les questions et les interventions ont ensuite porté davantage sur son discours du matin, sur des expériences concrètes de terrain, ou sur quel candidat choisir pour la présidentielle, que sur ses propos introductifs à ce débat.

Ouvrir une perspective à gauche, en 2017, c’est la question des questions. Il ne sert plus à rien de vouloir refaire le congrès du mois de juin, de regretter des occasions manquées avant pour construire à partir d’une dynamique possible autour du Front de gauche. La feuille de route du PCF, quoi qu’on en pense, est majoritairement adoptée, et nos campagnes de proximité, comme celle des questionnaires (aussi bonne en soi que difficile à faire grandir), reposent sur les seuls communistes militants.

Dans la situation où nous sommes maintenant, bien sûr, l’essentiel, comme l’a fait Pierre Laurent dans son discours du matin, est de développer des propositions pour un projet, un programme, de les proposer en partage à tous ceux et toutes celles qui se présentent, à gauche, comme présidentiables déclarés ou potentiels contre Hollande ou tout autre candidat de la même engeance néolibérale,   et au-delà à toutes les forces de gauche qui sont en rupture avec la politique de Hollande, Valls et de leur gouvernement,  pour construire du « commun ».

Il faut bien sûr tout faire, jusqu’au bout, pour tenter de trouver une candidature commune capable d’arriver au deuxième tour…Mais chacun a son calendrier, le PCF a adopté le sien, qu’il est bien difficile de présenter comme le plus important de tous dans les actions militantes de proximité. Espérons que, malgré tout, les communistes ne seront pas obligés de choisir le moins pire parmi les candidats déclarés, ou un candidat PCF de témoignage.

Je pense que démarrer la campagne des législatives, ce n’est pas fuir le piège de la présidentielle. C’est au contraire, travailler à, comme l’a dit Pierre Laurent, « desserrer le nœud de la présidentialisation », autant qu’il est possible. Des candidat-e-s sur un programme clair de rupture avec le néolibéralisme, avec les politiques austéritaires et racistes, des candidat-e-s porté-e-s par des rassemblements les plus larges possible, et qui, quand ils et elles seront élu-e-s, ne seront pas les député-e-s du Président, quel qu’il soit.  C’est au cœur de la bataille pour une sixième république, pour que le Parlement, et toutes les assemblées élues, aient des pouvoirs, que les candidat-e-s que les communistes vont choisir pour les législative portent la volonté de bousculer l’oligarchie et ses institutions, de construire des espaces nouveaux de démocratie, de pouvoirs citoyens et populaires.


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