Racisme :
la France est montrée du doigt
La commission européenne
contre le racisme et l'intolérance (ECRI) vient de publier un rapport sur le
racisme en France de 2010 à 2015. On y pointe la croissance des actes
xénophobes, antisémites et islamophobes ; des attentats meurtriers
motivés par l’antisémitisme ; un traitement inhumain des roms et une
conception restrictive de la laïcité source potentielle de
discriminations.
La France, pays de la
déclaration des droits de l’homme est une nouvelle fois montrée du doigt :
« Le discours de haine, de par sa banalisation dans la sphère publique,
demeure un sujet de préoccupation ».
On sait le rôle détestable que peuvent jouer des discours politiques et
médiatiques dans la libération de la parole raciste ou dans
l’instrumentalisation de la laïcité pour exclure !
Cela se traduit par un
racisme ordinaire non répertorié par les statistiques. L’étude du phénomène de
sous-déclaration des plaintes pour propos racistes conclut que 92%
des injures ne sont pas déclarées et qu’il en est de même pour 76% des menaces.
Des centaines de milliers de citoyens sont, donc, en France victimes d’injures
à caractère raciste et atteints dans leur dignité.
30 ans après la marche
pour l’égalité, 10 ans après la révolte des banlieues, la situation des
descendant-e-s de l’immigration post coloniale et originaires des DOM-TOM,
malgré quelques progrès, reste marquée par les inégalités, les
discriminations et la stigmatisation
Nourri par les
frustrations, les souffrances, les inégalités et les déchirures que provoque
notre société en crise, par la multiplication des conflits dans le monde, le
racisme gangrène la République, lui fait perdre ses valeurs et les faiseurs
de haine exacerbent la concurrence entre les victimes du racisme.
Le plan gouvernemental
contre le racisme adopté l’an dernier se met en place : Il est positif de
renforcer la législation pour condamner la haine sur les réseaux sociaux, les
actions en milieu scolaire ou de mettre en place des comités opérationnels
contre le racisme (CORA) dans les départements.
Mais mener le combat antiraciste, c’est sortir de l’ambiguïté
politique :
Le Gouvernement ne peut
pas déclarer l’année 2015 Grande Cause Nationale de la lutte contre le
racisme et prôner la déchéance de nationalité ou encore refuser la
mise en place du récépissé contre le contrôle au faciès. Quand on est Premier
Ministre on ne combat pas l’observatoire de la laïcité présidé par Jean
Louis Bianco dont l’action est reconnue pour son action contre les
discriminations, on n'assimile pas l’antisionisme et la critique d’Israël
à de l’antisémitisme, au risque de diffuser le poison antisémite. Enfin le rôle
d’un délégué interministériel à la lutte contre le racisme n’est pas de
combattre les organisations antiracistes qui ne partagent pas ses vues mais de
travailler avec toutes pour combattre toutes les formes de racisme.
Mener le combat antiraciste c’est aussi prendre des mesures comme :
§ La mise en place du récépissé
contre le contrôle au faciès,
§ Le droit de vote accordé tous
les résidents étrangers non européens
§ L’abrogation de la circulaire
Chatel relative aux sorties scolaires
§ Un plan d’urgence pour un
accueil digne des populations roms
§ Des mesures pour l'accueil
des demandeurs d'asile, pour la régularisation des
"sans-papiers"
§ Un vrai plan de lutte contre
l’ensemble des discriminations
Le PCF considère urgent d’amplifier la lutte contre toutes les formes de
racisme, c’est un vrai défi qu’il entend relever avec plus de force pour
recréer de l’unité et gagner la bataille de l’égalité réelle !
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