voir d'autres images, des photos des actions solidaires pour la régularisation
des sans papiers, les droits des migrants et étrangers, la solidarité, l'antiracisme...
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Il
n'y a pas des bons « réfugiés » et des mauvais
« migrants » !
demandeurs
d'asile,
travailleuses
et travailleurs,
jeunes
scolarisés,
mineurs
isolés étrangers,
familles...
Bienvenue
à toutes et à tous
Pour
toutes et tous des papiers et tous leurs droits
Nous avons relayé l'information sur les initiatives du collectif de Nanterre pour l'aide aux "réfugiés", dont nous sommes membres, et sur celles d'autres villes. Nous avons participé à une table ronde, avec des centres sociaux, des associations caritatives, une organisation de résidents tchètchènes, un demandeur d'asile soudanais...qui sera diffusée en ligne sur Radio-Agora. Nous avons diffusé notre tract d'appel à la mobilisation citoyenne, argumenté avec les analyses et les valeurs de notre association.
Bien sûr, la situation évolue de jour en jour. Que le gouvernement français annonce maintenant l'accueil de plus de 30 000, et non plus de 24 000, "réfugiés", en deux ans, dans notre pays ; qu'au niveau européen il ait été précisé que 120 000 pourront franchir les frontières, cela ne change pas grand chose : à tous les niveaux, les moyens sont très inférieurs aux besoins.
L'annonce de la mise en place de "hotspots", à la demande notamment du Président français, pour contenir, trier et retenir les "migrants et réfugiés" "à la périphérie de l'espace Shengen", confirme nos craintes. Ce sont les principes mêmes du droit international concernant l'asile qui sont menacés.
Ces jours derniers se confirme aussi, dans la presse et dans les propos de responsables politiques, la volonté de faire des quotas de demandeurs d'asile sélectionnés selon leurs pays d'origine. Se mobiliser pour les Syriens est légitime, mais oublier les autres, notamment ceux qui fuient des pays d'Afrique comme le Soudan ou l'Erythrée, majoritaires à Nanterre et à Colombes, est discriminatoire. Il est évident que des choix politiques, des intérêts "géostratégiques", passent avant l'urgence humanitaire et le droit d'asile, lequel interdit toute préférence nationale, ethnique...ou religieuse, comme le proposent des chefs d'Etat et des maires. Les bombardements par l'aviation française en Syrie montrent que la guerre reste la réponse privilégiée au Moyen Orient, avec les morts et les exodes de population qui en découlent.
Alors que la droite et son extrême Fhaineuse se déchaînent contre la solidarité citoyenne, faisant croire que les "immigrés" et les "réfugiés" mettraient à sec les ressources pour l'aide sociale aux Français et seraient responsable du chômage, des analyses d'économistes comme Jean Gadrey ( lire son interview : "L'austérité détruit les ressources de la solidarité") ou le travail de journalistes comme Emilien Urbach (lire : "L'accueil des réfugiés victime du business de la haine"), constituent de véritables contre-poisons. Notre stand permettait d'en prendre connaissance.
L'élan de solidarité, auquel nous voulons contribuer de toutes nos forces, avec les demandeurs d'asile, peut changer le regard sur les migrants, avec ou sans papiers, présents depuis souvent des années en France. Une quinzaine de photos rappelaient des luttes pour la régularisation des sans papiers, les droits des migrants et des étrangers depuis 2012, début de l'actuel quinquennat présidentiel. C'est peu de dire que la politique menée depuis nous déçoit et nous révolte !
Dans l'intérêt de toutes celles et de tous ceux qui vivent, travaillent, étudient dans notre pays, qu'ils et elles soient de nationalité française ou pas, le combat contre les "politiques de racialisation", contre toutes les discriminations, le tavail d'éducation populaire contre le racisme sous toutes ses formes, sont à mener ensemble. C'est, pour le MRAP, sa raison fondamentale d'agir.
Merci à toutes celles et tous ceux, adhérent-e-s ou ami-e-s du MRAP, qui ont participé à la tenue de notre stand, qui y sont passés, qui nous ont laissé leurs coordonnées pour garder le contact, qui ont profité de l'occasion pour adhérer , qui, ne pouvant être là, ont participé à la préparation, ou nous ont envoyé un message de soutien. Nous ne manquerons de vous tenir au courant de nos prochaines réunions et initiatives.
Lire le tract du comité local de Nanterre du MRAP :
L'hospitalité,
une
idée neuve en France et en Europe...
L'arrivée
d'hommes, de femmes et d'enfants qui fuient leurs pays et demandent
l'hospitalité par centaines de milliers en Europe, par dizaines de
milliers en France, crée une situation d'urgence.
A
Nanterre, comme dans des dizaines de villes des Hauts-de-Seine et de
la Région parisienne, des associations, des élus, des citoyens,
se mobilisent ces derniers mois pour les accueillir, pour leur
apporter une assistance humanitaire, pour les accompagner dans leurs
démarches administratives, longues et incertaines. La grande
majorité sont des demandeurs d'asile, or la France est devenue pour
eux un des pays les moins accueillants. En 2014, seuls 27 % des
demandeurs, dont le nombre avait diminué de 5% par rapport à
l'année précédente, y ont obtenu le statut de réfugié. 24 000 en
deux ans ! l'annonce du Président de la république est
consternante : c'est à peine plus que les années précédentes !
Alors que l'Allemagne s'apprête à en accueillir des centaines de
milliers ...
Beaucoup
ont risqué leur vie. Depuis le naufrage en 2013 à Lampedusa
personne ne peut dire « je ne savais pas ». Des morts par
dizaines de milliers en Méditerranée, combien de milliers d'autres
victimes dans les déserts, contre tous les murs de l'Europe
forteresse, combien chaque année de noyés, dans l'Océan Indien, à
quelques milles de Mayotte, département français ? Avant
d'arriver à Nanterre, les « réfugiés », pour reprendre
le terme trompeur de la presse, car en réalité ils sont encore loin
de l'avoir, le statut de réfugié, ont connu à Paris les
campements, laissés sans hébergement pendant des mois, les
expulsions policières. Et la violence est extrême à Calais, le
mépris des lois est total à la frontière avec l'Italie, où les
migrants sont refoulés, où la chasse au faciès est banalisée.
DES
PONTS, PAS DES MURS
Alors
bien sûr nous saluons et soutenons les initiatives des maires, des
comités d'entreprises, de toutes les institutions qui ouvrent des
lieux d'hébergements, et nous demandons que le Conseil départemental
en fasse autant. Nous appelons les citoyens à répondre aux appels
pour l'aide humanitaire. Et en même temps, avec des dizaines
d'organisations, nous portons depuis des mois des demande urgentes,
adressées à l'Union Européenne, aux chefs d'Etat, qui sont les
vrais décideurs :
-
Ouvrir des voies, des accès légaux et sûrs, pour que les
migrants ne risquent plus leur vie aux mains de passeurs. Au
contraire on construit de nouveaux murs, on militarise à grands
frais les frontières ! Et les mafias prospèrent d'autant plus
que le passage est difficile et périlleux.
- En
finir avec les accords de Dublin, qui assignent à résidence les
demandeurs d'asile dans le premier pays d'entrée en Europe, le plus
souvent l'Italie ou la Grèce. Pourquoi ne pas laisser choisir par
les « réfugiés » leurs pays d'accueil, où certains
ont de la famille, des relations... ?
- Supprimer
l'armada Frontex, développer secours et assistance en mer...
Nous
condamnons comme inhumaine et inefficace la volonté d'ouvrir des
centres de tris des « migrants et réfugiés » dans les
premiers pays d'accueil, d'externaliser le plus loin possible des
frontières leur traitement en concluant des accords y compris avec
des dictatures que fuient des demandeurs d'asile.
SOLIDARITE
AVEC LES « REFUGIES » ET LES « MIGRANTS »
Le
nombre de réfugiés, estimé à soixante millions, grandit dans le
monde. Seul un faible pourcentage de personnes contraintes de fuir
leurs pays arrivent en Europe. Elles se comptent en centaines de
milliers (pour plus de 500 millions d'habitants dans l'Union
Européenne). Elles ont fui des guerres, des massacres, des
dictatures. Si des régions entières du Moyen Orient et de l'Afrique
sont à feu et à sang, la responsabilité des puissances européennes
alliées des Etats-Unis est grande, depuis des décennies :
guerres en Afghanistan, en Lybie, en Irak, où par exemple DAECH est
né dans les prisons après le démantèlement de l'Etat et des
conflits entre communautés religieuses exacerbés par le régime
imposé par les Etats-Unis , soutien de coups d'Etat et de dictatures
en « françafrique »...
Les
migrations pour « raisons économiques » sont-elles moins
légitimes ? Destruction des agricultures traditionnelles,
pillage des ressources naturelles, endettement illégitime et odieux
hérité du colonialisme, plans d' « ajustement
structurel » qui réduisent les dépenses de santé et
d'éducation, extractivisme destructeur des terres, des ressources
maritimes et du climat,...C'est d'une véritable « guerre
économique », au profit des multinationales des pays riches,
qui corrompent leurs gouvernants, plus encore que de la réduction de
la prétendue « aide au développement », que les
Africains sont victimes.
Les
luttes solidaires pour la paix et la coopération entre les peuples ,
pour un partage équitable des richesses, pour que personne ne soit
plus contraint de s'exiler, vont de pair. Dans un monde plus juste et
fraternel, rien ne s'opposerait plus à la liberté d'aller et venir,
de circuler et de s'installer, qui est aujourd'hui le privilège des
citoyens des pays dominants : 1,5 millions de Français ont
choisi de s' « expatrier ».
CONTRE
LA XENOPHOBIE ET LE RACISME
Des
travailleuses et des travailleurs, des jeunes scolarisés, des
familles...souvent présents en France depuis des années, sont
toujours « sans papiers ». Le projet de loi
gouvernemental, voté par les députés socialistes à l'Assemblée
nationale cet été, ne permet pas leur régularisation. Au
contraire, il vise à faciliter les expulsions du territoire. Alors
que la carte de résident permet une insertion dans la société, il
multiplie les titres de séjour précaires.
Le
racisme et la xénophobie, ce n'est pas seulement le fond de commerce
électoral du FN et de la droite extrêmisée. Ainsi les quelques 20
000 citoyens européens qu'on appelle Roms sont victimes d'une
« politique de la race ». Alors que des fonds européens
sont disponibles pour leur hébergement et leur logement pérenne,
ils sont chassés de bidonvilles en campements. Ne sont-ils pas
pourtant des « migrants et réfugiés » qui fuient le
racisme et les discriminations dans leurs pays d'origine ? .
Beaucoup
de nos concitoyens, de nationalité française ou pas, sont
stigmatisés, discriminés, selon leur origine, leur lieu
d'habitation, leur apparence physique, leur manière de se vêtir,
leur religion, réelle ou supposée...Ces « racialisations »
servent à diviser celles et ceux qui ont intérêt à se rassembler
pour construire une alternative aux politiques austéritaires qui
aggravent les inégalités et plongent notre société dans une crise
toujours plus profonde. Semant des peurs et des haines, le racisme et
la xénophobie visent à faire accepter des lois qui portent atteinte
aux droits et libertés de tous. La prétendue « guerre des
civilisations », le mythe d'une identité française ou
européenne « de souche », qui serait menacée par les
« immigrés », les « musulmans », sont
contraires à la réalité d'un monde où la rencontre et le
métissage des cultures, les migrations, ont de tout temps permis les
progrès de l'humanité et sont constitutives de nations comme la
nôtre.
Plus
que jamais, la solidarité avec les « réfugiés et migrants »,
l'éducation populaire à l'anti-racisme, la lutte contre les
« politiques de racialisation » , pour l'égalité, vont
de pair.
Mouvement
contre le Racisme
et
pour l'Amitié entre les Peuples
Comité
de Nanterre
27
rue Sadi-Carnot, 92000 Nanterre.
mrap.nanterre@orange.fr
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