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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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dimanche 27 septembre 2015

Au stand du MRAP : l'hospitalité, une idée neuve...


voir d'autres images, des photos des actions solidaires pour la régularisation


des sans papiers, les droits des migrants et étrangers, la solidarité, l'antiracisme...
Samedi 26 septembre, le stand du comité de Nanterre du MRAP, à la fête de la vie associative, avait pour thème principal  :


Il n'y a pas des bons « réfugiés » et des mauvais « migrants » !
demandeurs d'asile,
travailleuses et travailleurs,
jeunes scolarisés,
mineurs isolés étrangers,
familles...
Bienvenue à toutes et à tous 
Pour toutes et tous des papiers et tous leurs droits

Nous avons relayé l'information sur les initiatives du collectif de Nanterre pour l'aide aux "réfugiés", dont nous sommes membres, et sur celles d'autres villes. Nous avons participé à une table ronde, avec des centres sociaux, des associations caritatives, une organisation de résidents tchètchènes, un demandeur d'asile soudanais...qui sera diffusée en ligne sur Radio-Agora. Nous avons diffusé notre tract d'appel à la mobilisation citoyenne, argumenté avec les analyses et les valeurs de notre association.


 Bien sûr, la situation évolue de jour en jour. Que le gouvernement français annonce maintenant l'accueil de plus de 30 000, et non plus de 24 000, "réfugiés", en deux ans, dans notre pays ; qu'au niveau européen il ait été précisé que 120 000 pourront franchir les frontières, cela ne change pas grand chose : à tous les niveaux, les moyens sont très inférieurs aux besoins. 
L'annonce de la mise en place de "hotspots", à la demande notamment du Président français,  pour contenir, trier et retenir les "migrants et réfugiés" "à la périphérie de l'espace Shengen", confirme nos craintes. Ce sont les principes mêmes du droit international concernant l'asile qui sont menacés. 
Ces jours derniers se confirme aussi, dans la presse et dans les propos de responsables politiques, la volonté de faire des quotas de demandeurs d'asile sélectionnés selon leurs pays d'origine. Se mobiliser pour les Syriens est légitime, mais oublier les autres, notamment ceux qui fuient des pays d'Afrique comme le Soudan ou l'Erythrée, majoritaires à Nanterre et à Colombes, est discriminatoire. Il est évident que des choix politiques, des intérêts "géostratégiques", passent avant l'urgence humanitaire et le droit d'asile, lequel interdit toute préférence nationale, ethnique...ou religieuse, comme le proposent des chefs d'Etat et des maires. Les bombardements  par l'aviation française en Syrie montrent que la guerre reste la réponse privilégiée au Moyen Orient, avec les morts et les exodes de population qui en découlent. 
Alors que la droite et son extrême Fhaineuse se déchaînent contre la solidarité citoyenne, faisant croire que les "immigrés" et les "réfugiés" mettraient à sec les ressources pour l'aide sociale aux Français et seraient responsable du chômage, des analyses d'économistes comme Jean Gadrey ( lire son interview : "L'austérité détruit les ressources de la solidarité") ou le travail de journalistes comme Emilien Urbach (lire : "L'accueil des réfugiés victime du business de la haine"), constituent de véritables contre-poisons. Notre stand permettait d'en prendre connaissance.
L'élan de solidarité, auquel nous voulons contribuer de toutes nos forces, avec les demandeurs d'asile, peut changer le regard sur les migrants, avec ou sans papiers, présents depuis souvent des années en France. Une quinzaine de photos rappelaient des luttes pour la régularisation des sans papiers, les droits des migrants et des étrangers depuis 2012, début de l'actuel quinquennat présidentiel. C'est peu de dire que la politique menée depuis nous déçoit et nous révolte !
Dans l'intérêt de toutes celles et de tous ceux qui vivent, travaillent, étudient dans notre pays, qu'ils et elles  soient de nationalité française ou pas, le combat contre les "politiques de racialisation", contre toutes les discriminations,  le tavail d'éducation populaire contre le racisme sous toutes ses formes, sont à mener ensemble. C'est, pour le MRAP, sa raison fondamentale d'agir. 

Merci à toutes celles et tous ceux, adhérent-e-s ou ami-e-s du MRAP,  qui ont participé à la tenue de notre stand, qui y sont passés, qui nous ont laissé leurs coordonnées pour garder le contact, qui ont profité de l'occasion pour adhérer , qui, ne pouvant être là, ont participé à la préparation, ou nous ont envoyé un message de soutien. Nous ne manquerons de vous tenir au courant de nos prochaines réunions et initiatives. 

Lire le tract du comité local de Nanterre du MRAP : 


L'hospitalité,
une idée neuve en France et en Europe...

L'arrivée d'hommes, de femmes et d'enfants qui fuient leurs pays et demandent l'hospitalité par centaines de milliers en Europe, par dizaines de milliers en France, crée une situation d'urgence.

A Nanterre, comme dans des dizaines de villes des Hauts-de-Seine et de la Région parisienne, des associations, des élus, des citoyens, se mobilisent ces derniers mois pour les accueillir, pour leur apporter une assistance humanitaire, pour les accompagner dans leurs démarches administratives, longues et incertaines. La grande majorité sont des demandeurs d'asile, or la France est devenue pour eux un des pays les moins accueillants. En 2014, seuls 27 % des demandeurs, dont le nombre avait diminué de 5% par rapport à l'année précédente, y ont obtenu le statut de réfugié. 24 000 en deux ans ! l'annonce du Président de la république est consternante : c'est à peine plus que les années précédentes ! Alors que l'Allemagne s'apprête à en accueillir des centaines de milliers ...
Beaucoup ont risqué leur vie. Depuis le naufrage en 2013 à Lampedusa personne ne peut dire « je ne savais pas ». Des morts par dizaines de milliers en Méditerranée, combien de milliers d'autres victimes dans les déserts, contre tous les murs de l'Europe forteresse, combien chaque année de noyés, dans l'Océan Indien, à quelques milles de Mayotte, département français  ? Avant d'arriver à Nanterre, les « réfugiés », pour reprendre le terme trompeur de la presse, car en réalité ils sont encore loin de l'avoir, le statut de réfugié, ont connu à Paris les campements, laissés sans hébergement pendant des mois, les expulsions policières. Et la violence est extrême à Calais, le mépris des lois est total à la frontière avec l'Italie, où les migrants sont refoulés, où la chasse au faciès est banalisée.

DES PONTS, PAS DES MURS

Alors bien sûr nous saluons et soutenons les initiatives des maires, des comités d'entreprises, de toutes les institutions qui ouvrent des lieux d'hébergements, et nous demandons que le Conseil départemental en fasse autant. Nous appelons les citoyens à répondre aux appels pour l'aide humanitaire. Et en même temps, avec des dizaines d'organisations, nous portons depuis des mois des demande urgentes, adressées à l'Union Européenne, aux chefs d'Etat, qui sont les vrais décideurs :

- Ouvrir des voies, des accès légaux et sûrs, pour que les migrants ne risquent plus leur vie aux mains de passeurs. Au contraire on construit de nouveaux murs, on militarise à grands frais les frontières ! Et les mafias prospèrent d'autant plus que le passage est difficile et périlleux.

- En finir avec les accords de Dublin, qui assignent à résidence les demandeurs d'asile dans le premier pays d'entrée en Europe, le plus souvent l'Italie ou la Grèce. Pourquoi ne pas laisser choisir par les « réfugiés » leurs pays d'accueil, où certains ont de la famille, des relations... ?

- Supprimer l'armada Frontex, développer secours et assistance en mer...

Nous condamnons comme inhumaine et inefficace la volonté d'ouvrir des centres de tris des « migrants et réfugiés » dans les premiers pays d'accueil, d'externaliser le plus loin possible des frontières leur traitement en concluant des accords y compris avec des dictatures que fuient des demandeurs d'asile.

SOLIDARITE AVEC LES « REFUGIES » ET LES « MIGRANTS »

Le nombre de réfugiés, estimé à soixante millions, grandit dans le monde. Seul un faible pourcentage de personnes contraintes de fuir leurs pays arrivent en Europe. Elles se comptent en centaines de milliers (pour plus de 500 millions d'habitants dans l'Union Européenne). Elles ont fui des guerres, des massacres, des dictatures. Si des régions entières du Moyen Orient et de l'Afrique sont à feu et à sang, la responsabilité des puissances européennes alliées des Etats-Unis est grande, depuis des décennies : guerres en Afghanistan, en Lybie, en Irak, où par exemple DAECH est né dans les prisons après le démantèlement de l'Etat et des conflits entre communautés religieuses exacerbés par le régime imposé par les Etats-Unis , soutien de coups d'Etat et de dictatures en « françafrique »...
Les migrations pour « raisons économiques » sont-elles moins légitimes ? Destruction des agricultures traditionnelles, pillage des ressources naturelles, endettement illégitime et odieux hérité du colonialisme, plans d' « ajustement structurel » qui réduisent les dépenses de santé et d'éducation, extractivisme destructeur des terres, des ressources maritimes et du climat,...C'est d'une véritable « guerre économique », au profit des multinationales des pays riches, qui corrompent leurs gouvernants, plus encore que de la réduction de la prétendue « aide au développement », que les Africains sont victimes.
Les luttes solidaires pour la paix et la coopération entre les peuples , pour un partage équitable des richesses, pour que personne ne soit plus contraint de s'exiler, vont de pair. Dans un monde plus juste et fraternel, rien ne s'opposerait plus à la liberté d'aller et venir, de circuler et de s'installer, qui est aujourd'hui le privilège des citoyens des pays dominants : 1,5 millions de Français ont choisi de s' « expatrier ».

CONTRE LA XENOPHOBIE ET LE RACISME

Des travailleuses et des travailleurs, des jeunes scolarisés, des familles...souvent présents en France depuis des années, sont toujours « sans papiers ». Le projet de loi gouvernemental, voté par les députés socialistes à l'Assemblée nationale cet été, ne permet pas leur régularisation. Au contraire, il vise à faciliter les expulsions du territoire. Alors que la carte de résident permet une insertion dans la société, il multiplie les titres de séjour précaires.
Le racisme et la xénophobie, ce n'est pas seulement le fond de commerce électoral du FN et de la droite extrêmisée. Ainsi les quelques 20 000 citoyens européens qu'on appelle Roms sont victimes d'une « politique de la race ». Alors que des fonds européens sont disponibles pour leur hébergement et leur logement pérenne, ils sont chassés de bidonvilles en campements. Ne sont-ils pas pourtant des « migrants et réfugiés » qui fuient le racisme et les discriminations dans leurs pays d'origine ? .
Beaucoup de nos concitoyens, de nationalité française ou pas, sont stigmatisés, discriminés, selon leur origine, leur lieu d'habitation, leur apparence physique, leur manière de se vêtir, leur religion, réelle ou supposée...Ces «  racialisations » servent à diviser celles et ceux qui ont intérêt à se rassembler pour construire une alternative aux politiques austéritaires qui aggravent les inégalités et plongent notre société dans une crise toujours plus profonde. Semant des peurs et des haines, le racisme et la xénophobie visent à faire accepter des lois qui portent atteinte aux droits et libertés de tous. La prétendue « guerre des civilisations », le mythe d'une identité française ou européenne « de souche », qui serait menacée par les « immigrés », les « musulmans », sont contraires à la réalité d'un monde où la rencontre et le métissage des cultures, les migrations, ont de tout temps permis les progrès de l'humanité et sont constitutives de nations comme la nôtre.

Plus que jamais, la solidarité avec les « réfugiés et migrants », l'éducation populaire à l'anti-racisme, la lutte contre les « politiques de racialisation » , pour l'égalité, vont de pair.


Mouvement contre le Racisme
et pour l'Amitié entre les Peuples

Comité de Nanterre

27 rue Sadi-Carnot, 92000 Nanterre.

mrap.nanterre@orange.fr





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