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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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dimanche 27 septembre 2015

"Réfugiés" : dans les Hauts-de-Seine comme ailleurs, seule la solidarité citoyenne redonne de l'espoir.

Manifestation à Paris, Août 2015

Chassés de Paris, suite aux "démantèlements de campements" qui se sont succédés de juin à septembre,  des milliers de demandeurs d'asile ont été dispersés en Île-de-France. Des centres d'hébergement improvisés devaient les accueillir pour un mois. En réalité, l'administration est débordée, les demandes d'asile sont enregistrées au compte-goutte, les conditions de survie sont déplorables, et seule la solidarité citoyenne, associative et populaire est à la hauteur du devoir d'hospitalité. Par exemple à Nanterre et à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, où les demandeurs d'asile sont en majorité africains, soudanais ou érythréens. 

Les demandeurs d'asile sont toujours incertains de leur sort...

Le 21 août, dans les Hauts-de-Seine, selon la préfecture, parmi les 182 « réfugiés et migrants » qui étaient arrivés depuis juin à Nanterre, Clichy, Colombes et Malakoff, chassés de Paris, il n'en restait que 106. Mais seulement 34 avaient été admis dans des Centres d'Accueil pour Demandeurs d'Asile, et seront donc entendus par l'OFPRA. 25% des autres relevaient du traité de Dublin, soupçonnés d'avoir laissé une trace de leur passage dans un autre pays européen, où ils risquent alors d'être reconduits. Si un assouplissement semble se dessiner pour les Syriens, ce n'est pas le cas pour les autres, dont les Soudanais, les Erythréens, les Tchadiens, qui contituent la majorité de ceux qui sont hébergés dans le 92...20% avaient détruit leurs empreintes digitales, il faut donc « attendre qu'elles redeviennent lisibles »...2 mineurs avaient été pris en charge par l'Aide Sociale à l'Enfance. Les autres réfugiés et migrants étaient « partis pour d'autres projets personnels en France ou dans d'autres pays » (sic!). Bien sûr, un mois après, ces chiffres sont dépassés, il y a beaucoup de nouvelles arrivées, d'autres villes du département sont concernées. L'administration est de plus en plus débordée. Mais le bilan du 21 août est révélateur de la manière dont sont traités ces « réfugiés et migrants », qui ont dû s'exiler de leurs pays en proie aux guerres, aux massacres, aux dictatures, à la misère... 

Mobilisation des associations et des citoyens de Nanterre

"J'ai frôlé la mort plusieurs fois avant d'arriver ici. Mais c'est maintenant que je me sens le plus près de la mort. Pas d'autonomie, je perds ce qui fait la dignité de l'être humain, le sens de la vie humaine" : paroles d'un demandeur d'asile soudanais hébergé au CASH, à la réunion du 23 septembre, qui a fait salle comble au Petit-Nanterre.

Il est, depuis plus de trois mois, comme la plupart, en attente que sa demande d'asile soit prise en compte, pourvu que le traité de Dublin ne l' empêche pas, que le Soudan n'entre pas dans la liste des "pays sûrs" qu'établissent nos chefs d'Etats, gouvernant l'Union européenne du haut de leur "forteresse".... Ils sont encore plus d' une cinquantaine hébergés au CASH de Nanterre, en majorité Soudanais ou Erythréens, certains présents depuis juin, d'autres depuis une semaine, tous chassés des campements de Paris, surtout du 18ème arrondissement. Seule la solidarité humanitaire des associatifs, des habitants du Petit Nanterre, leur permet de tenir...D'autres sont disséminés dans des foyers de la ville, quelques uns seulement sont dans des centres d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA), la Préfecture ayant accepté leurs demandes, ce qui ne veut pas dire que l'OFPRA leur accordera le statut de réfugiés ! (75% de refus en 2014). Selon la Municipalité, ils seraient en tout environ 200 à Nanterre. La réunion a fait du bien : ils vont rédiger leurs revendications, une délégation commune à la préfecture, si possible départementale, si on parvient à retisser un réseau entre tous ceux qui sont éparpillés dans plusieurs villes, se prépare. La priorité : des papiers pour tous ! et aussi apprendre le français, être admis à la fac de Nanterre (plusieurs, anglophones, sont du niveau master). L'appel au bénévolat pour des cours d'alphabétisation et de Français Langue Etrangère, des accompagnements pour des soins médicaux, pour le dépôt et le suivi des dossiers , pour des dons alimentaires et la confection de repas, la collecte et le tri des vêtements (pour hommes uniquement) ....est lancé depuis le début de l'été. Des dizaines d'organisations, plusieurs centres sociaux et culturels se mobilisent. Leur « Q G » commun :
Centre Valérie Méot, 5 place des Iris. L'association de gestion des centres sociaux du Petit Nanterre coordonne, en lien aussi avec le collectif de Colombes. Contact : asso@cspn.fr , 01 46 52 59 00

Le quartier du Petit-Colombes se mobilise avec son centre social

Ambiance fraternelle jeudi 24 septembre, au 213 rue Colbert, où plusieurs dizaines de « réfugiés », autour d'un thé, d'un café ou d'une collation, font le bilan des actions solidaires de l'été et en préparent d'autres, avec des.militants associatifs, de « simples citoyens » du quartier.

En tant que président du comité du MRAP de Nanterre , m'efforçant, avec d'autres, de faire le lien avec la réunion de la veille à Nanterre, j'ai insisté sur la nécessité de nous mobiiser sur la régularisation des "réfugiés", de constituer un réseau départemental pour être plus forts en demandant ensemble une rencontre à la préfecture. J'ai insisté sur l'importance de garder le lien aussi avec les soutiens de Paris, et j'ai donné les coordonnées du collectif Paris 13ème, qui travaille au suivi des personnes chassées de leur arrondissement la semaine dernière, à celui des 11 Soudanais amenés là par la police après l'expulsion du campement sous le pont d'Austerlitz, qui parlait anglais, beaucoup mieux que moi, ainsi bien sûr qu'à tout le réseau de soutiens .Assez bon accueil de la proposition de manif du 4 octobre à Paris rappelée par un militant NPA venu d'Asnières. Mais c'est à discuter dans les instances de chaque orga, et les décisions seront prises avec les migrants eux-mêmes.
Les nombreuses associations présentes travaillent surtout sur l'aide humanitaire, des initiatives conviviales et culturelles, l' apprentissage du français , toutes les occasions de rencontres avec la population (par exemple la participation des « réfugiés » à une brocante a permis de collecter 700 euros et de rencontrer des « personnalités » de la ville). Heureusement qu'un élan populaire de solidarité existe, et que dès le début de l'été, le centre social l'a organisé, avec l'appui d'associations comme l'ASTI, expérimentée dans le soutien des sans-papiers pour leur régularisation ! Pour les 40 soudanais et Erythréens du foyer Adoma, c'est vital : seulement 4 euros par jour pour se nourrir, acheter des produits d'entretien (c'est à eux de faire le ménage de leur bâtiment ), des produits d'hygiène, des vêtements...Collectes et soutien financiers indispensables, puisque les institutions font si mal leur boulot. Seulement 3 des migrants présents et domiciliés ici depuis plus de 3 mois ont  l'Aide Médicale d'Etat. Donc accompagnement à l'hôpital pour soins, grace au système PASS, mais restes à charge (à payer par les citoyens solidaires ?). Domiciliations à la Croix rouge de Gennevilliers, ce qui est absurde : d'où des retards de renouvellements par manque de suivi avec ADOMA qui héberge, mais ne veut pas domiciler...  Problème pour se déplacer : les ticket ne sont délivrés que pour des démarches administratives exigées par l'administration, alors les amendes pleuvent... Le crédit qui vient d'être voté par le Conseil Régional pour l'aide aux « réfugiés » devrait donc servir en priorité à acheter des titres de transports, où, pourquoi pas, ce serait plus pratique, à financer directement auprès du STIF la gratuité des transports pour eux ! On attend peu de chose de la municipalité de droite de Colombes, et c'est sans illusion que l'opposition municipale, représentée à la réunion par une conseillère socialiste, met en débat un vœu mardi prochain. 

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