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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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samedi 31 mai 2014

Le séisme électoral, vu des Tours Aillaud 1


Le séisme politique  nous a laissés groggy, nous qui avons fait campagne pour rompre, transformer l’Europe, pour une alternative de gauche à la politique du gouvernement de la France qui continue celle de la droite, et qui mène à la catastrophe… Personnellement, il m’a fallu presque une semaine pour tenter de dépasser un état nauséeux. Le score du FN, c’est le pire des cauchemars politiques devenu réalité,  des matins sombres, comme si on restait prisonnier du côté obscur du miroir. Alors, on croise des SOS sur le WEB, on se rassemble par milliers pour dire que le fascisme et la haine, ça ne passera pas. 
 On se dit qu’on est nombreux, au PCF, au Front de gauche, dans d’autres courants socialistes, écologistes, anticapitalistes, à chercher obstinément une issue, des Lumières nouvelles, pour un printemps des peuples… Pour ne pas tourner en rond sur des pistes mal balisées, pour éviter des raccourcis  qui ont parfois l’attrait vertigineux de l’abîme, pour inventer des voies inexplorées, il faut commencer par quitter, autant que ce peut,  le monde des métaphores, comme celui du langage banal et convenu.
Un travail d’analyse de terrain de ce qui s’est passé à l’élection européenne du 25 mai est nécessaire. Que chacun le fasse à son échelle, modestement. Sans se raconter d’histoires : une histoire qui donne du sens à l’Histoire, ce n’est pas tout seul qu’on va y arriver, comme ça,  sous le coup de l’inspiration née d’un traumatisme,  et je crois que c’est valable pour les partis comme pour les individus. Chacun a sa réalité vécue, qui n’est pas exactement celle du voisin. D’où l’importance de partir de son enracinement. Les Tours Aillaud, à Nanterre, c’est la cité que j’habite, où j’ai fait campagne pour le Front de gauche, où j’ai été membre du bureau de vote n° 46. Les résultats dans la cité populaire  et dans la ville n’ont pas été les pires d’Île-de-France, loin de là,  mais ils ont été très décevants, inquiétants, mauvais.

Bureau 46, groupe scolaire Maxime Gorki maternelle
Inscrits : 970 ; Votants : 247 (25, 46 %) ; Blancs : 4 ; Nuls : 4 ; Exprimés : 239
PS-PRG : 51 (21,33 %) ; FN : 50 (20,9 %) ; FdG : 33 (13,8 %) ; UMP : 23 (9,6 %) ; EELV : 22 (6,7 %) ; UDI-MODEM : 12 (5,2 %) ; Europe citoyenne : 8 ; Debout la France : 7 ; Nouvelle donne : 7 ; Force vie : 7 ; Alliance écolo. Indépendante : 5 ; NPA : 4 ; Europe libre : 2 ; UPR : 2 ; Nous citoyens : 1 ; Cannabis : 1 ; Espéranto : 1 ; Féministes : 1 ; LO : 1 ; Europirates : 1
Bureau 47, groupe scolaire Maxime Gorki élémentaire
Inscrits : 1087 ; votants : 260 (23,91 %) ; blancs : 9 ; nuls : 3 ; exprimés : 248
PS-PRG : 63 (25,6 %) ; FN : 44 (17,8 %) ; FdG : 33 (13,3 %) ; UMP : 25 (10 %) ; EELV : 23 (9,2 %) ; UDI-MODEM : 15 (6%) ; LO : 9 ; Alliance écolo. Indépendante : 7 ; Nous citoyens : 4 ; Debout la France : 4 ; Force vie : 4 ; Cannabis : 3 ; UPR : 3 ; Nouvelle donne : 3 ; Europe citoyenne : 3 ; NPA : 3 ; Parti européen : 1 ;  Régions peuples : 1 ; Féministes : 1
Nanterre
Inscrits : 45 134 ; abstention : 63,56 % (56,87% en Île-de-France, 57,57 % nationalement); Blancs et nuls : 3,29 % ; Exprimés : 15 905
PS-PRG : 2605, 16,38 % (14,3 % en ÎdF, 13, 98 % nat.) ; FN : 2578, 16,21 % (16,99 % en ÎdF, 24,85 % nat.) ; UMP : 2242, 14,10 % (21,72 % en ÎdF, 20,8 % nat.) ; FdG : 2154, 13,54 % (6,55 en ÎdF, 6,33 % nat.) ; EELV : 1699, 10,68 % (9,47 % en ÎdF, 8,95 % nat.) ; UDI-MODEM : 1646, 10,35 % (11,9 % en ÎdF, 9,93 % nat.) ; Nouvelle donne : 466 (2,93 %) ; Debout la France : 456 (2,87 %) ; Europe citoyenne : 320 (2,01 %) ; Nous citoyens : 303 (1,91 %) ; Alliance écolo. Indépendante : 267 (1,68 %) ; NPA : 261 (1,68 %) ; LO : 235 (1,48 %) ; Force vie : 140 (0,88 %) ; Cannabis : 126 (0,79 %) ; UPR : 110 (0,69 %) ; Europirates : 84 ; Féministes : 56 ; Europe libre : 29 ; Espéranto : 27 ; décroissance : 21 ; Europe solidaire : 20 ; fédéraliste : 18 ; France royale : 15 ; vote blanc : 12 ; Régions peuples : 11 ; Parti européen : 2 ;  ext. g. Com.  : 2

Tous les résultats de Nanterre, bureau par bureau : cliquer

Quand les trois quart des électeurs de ma cité ne viennent pas voter, les résultats en pourcentage des exprimés paraissent gonflés et arrogants. Et d’autres bureaux de la ville ont  compté moins de 20 % de votants. La crise de la démocratie et de la politique est d’autant plus criante que parmi mes voisins rencontrés au porte à porte, devant les écoles, sur les marchés… ils sont des centaines à ne pas être inscrits sur la liste électorale alors qu’ils le pourraient. D’autres voudraient devenir électeurs, citoyens à part entière, mais n’ont pas la nationalité d’un pays membre  de  l’Union Européenne. La cause principale de l’abstention est la déception et la colère de l’électorat de gauche qui a voté Hollande massivement en 2012. Le renoncement à exercer son droit de vote « parce que ça sert à rien » était déjà devenu un comportement majoritaire aux élections municipales, le 23 mars dernier.
Dans les bureaux de vote de l’école Gorki,  où la majorité des électeurs inscrits sont des immigrés nés sur tous les continents, 94 voix pour le FN, en deuxième place, c’est un vrai camouflet. Le score du FN montre que sa banalisation dans les médias, l’insécurité sociale et sociétale, l’exaspération extrême, la perte de confiance dans les politiques…ont conduit des habitants de quartiers populaires à voter Le Pen. Sans doute des électeurs de droite, puisque l’UMP et l’UDI ont des scores faibles, et que la candidate UMP aux municipales, une proche de Copé, avait utilisé des thèmes empruntés au FN dans sa campagne. Mais pas seulement, probablement.
Le Front de gauche n’arrive que 3 ème dans les tours Aillaud. Pourtant, sa campagne était la plus visible, assurée par les communistes, avec les forces qu’ils ont, avec, en plus du matériel  de campagne régional, leur journal de quartier, et le journal de la section qui publiait l’appel du maire, d’autres élu-e-s, de syndicalistes, de citoyennes et citoyens... 66 voix, nos efforts n’ont pas eu, c’est peu de le dire, les  résultats espérés. L’amertume a été d’autant plus forte qu’au bureau 46, seul, le PCF-Front de gauche avait fourni un assesseur, et  heureusement j’ai pu compter sur le civisme de deux électrices pour participer au bureau afin que le vote commence à l’heure ! L’absence d’élus du quartier dans la campagne du Front de gauche, comme celle d’autres militants  du Front de gauche que ceux du PCF, a sans doute limité la crédibilité de la campagne militante de proximité.
 Le PS a fait jouer ses réseaux, et la mobilisation de son électorat le plus proche le met en première place. A l’échelle de Nanterre, le Front de gauche n’arrive que 4 ème, alors qu’il s’était imposé comme première force à gauche en 2009, avec 15 % des exprimés .
 La comparaison avec les européennes de  2009 et avec d’autres villes est utile pour affiner les analyses locales, et pour avancer des pistes de réflexion sur ce que nous pouvons et devons faire pour changer notre façon de faire de la politique.
Ce sera l’objet de prochains billets.

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