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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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mardi 4 octobre 2011

Je veux mettre fin à l'ère Sarkozy, je milite pour les valeurs et la victoire de la gauche : je ne voterai pas aux primaires du parti socialiste


  Le Président du groupe des élus socialistes de Nanterre écrit dans son éditorial du journal de la section de son parti : « Pour choisir son candidat(e) (sic !) aux élections présidentielles de 2012, le PS et le PRG proposent à l’ensemble des citoyens inscrits sur les listes électorales, de participer à ce choix essentiel ». Un message qui s’adresse à « tous les électeurs inscrits sur les listes électorales » ? Non, seulement « si vous vous retrouvez dans les valeurs de gauche, si vous pensez qu’il faut mettre fin à l’ère Sarkozy », précise-t-il. Pourtant, beaucoup de citoyens, qui, comme moi, appartiennent à ces catégories, ne participeront pas à ces « primaires » organisées par le Parti socialiste pour départager les candidats à l’investiture de ce parti, malgré la pression médiatique. Je tiens à en donner les raisons.
 Reconnaissons que le PS présente un plateau de candidats variés : leurs positionnements semblent couvrir la quasi-totalité du champ politique : du sécuritaire droitier au « démondialisateur » qui incarnerait l’audace à gauche, avec un large centre de candidat-e-s, de l’outsider aux mieux placé-e-s dans le virage, des personnalités diverses, mais qui toutes font preuve d’un « réalisme » qui leur inspire  de subtiles variantes dans l’art d’accommoder le système capitaliste mondialisé. Comment, toutes et tous,  peuvent-ils se retrouver dans le même projet que les socialistes ont mis des mois à discuter ? Ne serait-ce donc qu’un programme de compromis, qu’on peut lire de manières contradictoires, ne serait-ce  qu’un plat dans lequel chaque candidat pioche ce qu’il veut, ne serait-ce qu’un recueil mou de valeurs et de propositions qui ne tiennent plus guère la route parce que la crise du capitalisme s’aggrave brutalement ? Serait-ce que ce ne n’est plus vraiment aux partis politiques, mais aux sondages et aux médias, de préparer des programmes, et de choisir les candidats qui les portent ?
 Voilà de nombreux problèmes de fond. Alors que la social démocratie est en crise et en perte de vitesse en Europe, incapable de résister aux marchés financiers ; alors qu’aux Etats Unis, l’élection  d’Obama, avec des primaires ultra personnalisées qui servent de modèle, déçoit désormais aussi fort qu’elle avait ouvert des espoirs, le PS continue à faire comme s’il pouvait représenter en une grande machine électorale toutes les valeurs de la gauche, la seule politique de gauche possible. Or, depuis 2005, depuis le vote trahi qui avait donné la victoire au non à la Constitution ultra libérale de l’Europe et qui était porteur de propositions alternatives, le Front de gauche a été inventé, avec des socialistes qui ne se reconnaissent plus dans les choix du PS et ont fondé le PG, avec le PCF, avec la Gauche unitaire. Il s’élargit à  d’autres forces de gauche, à des citoyen-n-es engagé-e-s dans le mouvement social. Il met en débat un projet, « L’humain d’abord », il a désigné son candidat commun à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, et, dans les jours qui viennent, il va désigner ses candidates et ses candidats aux législatives dans la quasi-totalité des circonscriptions. Quelle suite est donnée à la proposition de débat public qui permettrait de confronter le projet socialistes et les propositions des candidats du PS avec le programme partagé du Front de gauche ?
 J’entends bien que le PS prétend qu’il s’agit de choisir le candidat du second tour, encore que cela ne soit pas explicitement précisé dans le journal de la section socialiste de Nanterre. D’où un nouveau problème de fond. Peut-on prétendre changer la politique, et même changer vraiment de politique, en se fondant à ce point dans la logique des institutions de la cinquième République, conçue pour que rien ne change, pour que le peuple reste éloigné des cercles du pouvoir, confisqué par les classes dominantes ? Pire, en aggravant encore son caractère anti démocratique : après la réforme du « quinquennat » et l’inversion du calendrier électoral entre les législatives et les présidentielles, c’est maintenant le premier tour de la présidentielle qu’on voudrait escamoter !
 Les sondages d’opinion soufflent depuis des mois  le nom du meilleur candidat, du PS,  pour battre Sarkozy au second tour, celui du champion que l’électorat socialiste n’aurait plus qu’à plébisciter. On sait pourtant le peu de fiabilité de ces sondages, à plus forte raison dans une période des plus agitées, dans laquelle beaucoup de choses peuvent se passer d’ici le printemps 2012. Ces mêmes sondages donnaient le directeur du FMI, DSK, grand favori il y a peu de temps ! Et de telles primaires, ce serait ça, le dépassement des partis en crise, qui ouvrirait la voie d’une démocratie moderne, qui serait à la hauteur des indignations, des révoltes, de la révolution citoyenne nécessaire pour que ça change vraiment ?
  Evidemment, comme la majorité des citoyens de ce pays, je veux « mettre fin à l’ère Sarkozy » en 2012. Et j’ajoute, l’empêcher de nuire autant que possible d’ici là, en étant dans les luttes, en m’appuyant sur toutes les brèches ouvertes dans son régime en crise, par exemple sur la majorité gagnée par toute la gauche au Sénat. Au deuxième tour de la présidentielle, comme aux législatives, je voterai pour la candidate ou le candidat de la gauche arrivé en tête au premier tour. En attendant, je refuse de me soumettre à la dictature des sondages et au piège des institutions, à une simple alternance. Avec le Front de gauche, je consacre mes efforts à créer des espaces de rencontres ouverts, des assemblées citoyennes pour débattre, enrichir, populariser un programme partagé qui, par exemple, propose de changer de République, d’élire une assemblée constituante qui en finira avec le régime despotique que nous subissons.  

  Des affiches socialistes m’invitent à « choisir le visage du changement ».  Pour moi, le visage du changement est composé de toutes les têtes des citoyennes et des citoyens à qui je veux restituer le pouvoir démocratique de faire de la politique.


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