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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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mercredi 18 mai 2011

A propos de ce dont tout le monde parle

A toutes celles et à tous ceux qui ne pensent pas que la chute du directeur général du FMI constitue la fin de l'histoire (ou de la préhistoire, pour les marxiens puristes) de l'Humanité, qui ne pensent pas que la gauche est orpheline de DSK, bref, à toutes celles et à tous ceux qui sont abasourdi-e-s par l'envahissement des médias par les souffrances du présumé innocent, je conseille,pour en revenir aux questions plus fondamentales, la nouvelle page de Médiapart :

L’affaire Dominique Strauss-Kahn soulève des émotions et des questions assurément légitimes. Au point d’envahir depuis plusieurs jours les principaux médias d’information, autant que l’ont fait les évènements les plus graves quant à l’avenir de l’Humanité ?  Stupéfait, je l’ai été, comme tout le monde, et, comme tous les militants de gauche, il m’est aujourd’hui difficile d’amorcer une conversation, politique ou privée, sans que DSK en soit le préambule obligé.  
J’évite par principe d’écrire à partir de la médiatisation de  faits à propos desquels, encore moins que les journalistes, je peux avoir les moyens d’accès à des sources certaines et de vérifier l’information. Surtout  quand ces évènements concernent des personnes humaines mises sur le devant de la société du spectacle contre leur volonté. Mais il est évident aussi que devant un tel déferlement médiatique, les personnes humaines et les citoyens que nous sommes sont, comme suite à un traumatisme,  en quelque sorte libérés par la parole ou détruits par le silence. Donc voici ce que je ressens et pense.
1.       DSK a droit à la présomption d’innocence, seule la justice peut établir sa culpabilité ou le déclarer innocent. Certes, la procédure de la justice des Etats-Unis est différente de celle de la France, et à mes yeux de citoyen français, la publication de l’image d’un homme entravé et hagard est choquante.

2.       Cependant, ma première pensée dimanche a été pour la jeune femme qui a porté plainte pour agression sexuelle et tentative de viol : aurait-il été facile, en France, de porter plainte, dans une telle situation, à une employée d’hôtel pour VIP, de surcroît d’origine immigrée ? Les informations données à ce jour par les médias présentent sa souffrance, et insistent sur le soutien nécessaire à la victime présumée, à sa protection contre toutes les pressions et les menaces qu’on imagine. Mon premier sentiment n’a donc aucune raison de changer.

3.       Je suis consterné et inquiet de lire et d’entendre des commentateurs, dont certains psychiatres et psychanalystes de renom, parler d’addiction sexuelle incontrôlable, voir de conduite autodestructrice, pour qualifier un viol, dans l’hypothèse où il aurait été commis. Que je sache, un viol est un crime, et relève de tout autre chose que d’une passion excessive pour les femmes, que de frasques extra  conjugales et que de toutes les formes d’attirances pulsionnelles et de relaxions sexuelles librement consenties entre adultes consentants. Le viol est un crime qui détruit non pas le violeur, mais sa victime, femme au statut d’objet sexuel déshumanisé, ce que nos convictions et engagements féministes  dénoncent et combattent partout dans le monde.  Si pathologie il y a, l’obligation de soin ne saurait dispenser  de purger la peine, sauf en cas d’irresponsabilité relevant d’une démence totale, ce qui ne saurait être le cas ici, si les faits reprochés étaient avérés.
4.       Les conséquences politiques en France de l’arrestation de DSK sont dues à la Constitution de la 5éme République, à la personnalisation quasi dictatoriale du pouvoir d’Etat qui en découle, encore aggravée par  le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral entre les législatives et les présidentielles, voulus par le Parti socialiste et par la droite  en fonction de  calculs politiciens opportunistes. L’innovation des primaires devait finir de déposséder le peuple citoyen du débat sur les enjeux de fond,  désigner d’avance à coups de sondages et de course à l’audimat  un candidat socialiste, qui aurait écrasé tout autre candidature à gauche.

Pitoyable paradoxe, la justice américaine vient brutalement de porter un nouveau coup à ce modèle politique inspiré par les présidentielles à  l’américaine.  Le danger, c’est que le PS feint de ne pas s’en apercevoir. Et c’est surtout que la mise en avant de la fille Le Pen , à laquelle un nouveau créneau est ouvert pour déverser sa démagogie, risque de rendre encore plus redoutable un piège savamment mis au point depuis des mois.

5.        Tout n’est pas encore joué. Plus que jamais, la pertinence des propositions du Front de gauche pour démocratiser les institutions, pour en finir avec le régime du président tout puissant, pour élire une Assemblée constituante, pour donner aux citoyens, aux travailleurs, à leurs représentants élus à la proportionnelle, des pouvoirs nouveaux, sont d’actualité.  Plus que jamais, le débat citoyen impulsé par le front de gauche  pour un programme partagé, pour le rassemblement de toutes les forces de gauche, politiques, syndicales, associatives, qui veulent construire une véritable alternative, une révolution citoyenne et démocratique, est d’actualité.

En effet, si l’individu Strauss-Khan a droit à la présomption d’innocence jusqu’au verdict de la justice, ce n’est pas le cas du FMI, qu’il dirigeait,  pas plus que celui du Pacte Euro+,  concocté par Sarkozy et Merkel. Les agressions traumatisantes et répétées, contre les populations d’Europe et du monde, dont ces choix politiques  sont responsables et  que ces dirigeants du monde des marchés financiers s’apprêtent à réitérer avec encore plus de violence, sont assurément à condamner sans appel et à combattre sans merci.  Avec le même courage que celui de peuples d’Amérique latine et de pays arabes.

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