Les communistes de Nanterre, comme ceux de Paris et d'autres villes de banlieue se sont mobilisés pour une vente à prix coûtant de fruits et légumes. Cette initiative co-organisée par le syndicat paysan MODEF et le PCF vise à dénoncer les marges excessives de la grande distribution. Comme le montrent les images prises dans le quartier Pablo Picasso, quand entre le producteur et le consommateur il n'y a rien que le travail militant bénévole, la demande est forte de bonne bouffe dans les quartiers populaires !
Début de l'article de Loïc Ramirez, jeune du quartier et journaliste stagiaire :
Paniers percés et fruits de la colère
Hier s’est déroulée, dans
différentes villes d’Île-de-France, la vente directe de fruits et légumes, à
l’initiative du Parti communiste et du Modef. Reportage à Paris et à Nanterre.
«J’espère qu’il y aura des
poireaux parce que là on fait le poireau», s’amuse à dire Lucette, dite
«Nénette». Elle et ses deux copines, Odette et Alima, sont déjà présentes sur
la place du marché, avenue Pablo-Picasso, à Nanterre. Elles attendent, ce
jeudi, que débute la vente directe de fruits et légumes organisée par le PCF et
le Modef, à 10 h 30. «Ils arrivent», rassure le militant André Landrain, qui
débarque sur les lieux, vignettes de la
Fête de l’Humanité à la main et le slogan «produit de
banlieue rouge» sur son t-shirt.
Les militants installent les tables,
tandis que la place se remplie peu à peu. «Signez la pétition contre le projet
gouvernemental sur les retraites », scande Daniel Lependu
qui, déjà, tend son stylo aux citoyens présents, un autocollant PCF sur le torse. Entre communistes et habitants, le
contact est facile, familier. Les camions arrivent et le déchargement des
produits commence. Dans les caisses il y a tomates, salades, melons, prunes et
nectarines. La foule, déjà compacte, se resserre autour des tables. «Une bonne
chose cette vente, surtout quand on est fauché», ironise Odette, «depuis qu’il
y a l’euro tout augmente ! Ils ont même augmenté de 6euros l’électricité». «Et le gaz !» ajoute
Lucette, «avec ce qu’on touche comme retraite, ça devient
difficile de tout payer».
Un casque sur les oreilles, Karl,
étudiant et habitant du quartier, attend son tour. « C’est vrai que lorsqu’on achète des articles en grande surface,
rapidement les prix grimpent, et pour peu de chose », dit-il. Débordée, Annick Herbin avertit la soixantaine de clients impatients
qu’elle « ne peut pas servir tout le monde en même temps ». Sous
les arbres, la petite place continue à se remplir et une quinzaine de militants
PCF s’activent désormais à la tâche. Autour d’eux, cabas,
paniers et poussettes s’entremêlent et se bousculent. « C’est un peu le fouillis », témoigne Véronique. « Pour les
prix, ça dépend le produit », témoignent Fatima et Fathia, habitantes du
quartier, « parfois c’est plus cher qu’au marché, parfois ça l’est moins, mais la qualité est superbe ».
À paris, Qui a dit que l’amour était dans le pré ?
Se frayant un chemin entre les files
d’attente, Liliane Zelty distribue des tracts avec pour slogan : « Solidarité
avec les producteurs et les consommateurs ! » « C’est bien de faire ça, avec l’euro
la vie est dure… Sarko, à peine élu, il s’augmente son salaire. Jamais vu ça ! » s’indigne
un homme. « Signez la pétition sur les retraites, ne les laissons pas faire ! » continue de
clamer Daniel. Puis, se tournant vers une dame, il confie : « La rentrée
sera chaude. »
Lire la suite dans l'Humanité du 20 août

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