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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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dimanche 28 mars 2010

pour un front populaire du XXI ème siècle

La démocratie, c'est le peuple qui s'empare de la politique

Après la défaite sans appel du gouvernement « SARKOUMP » aux régionales, une question est dans les têtes de tous les citoyens : « Et maintenant ? ». Toutes les organisations politiques sont interpellées.

Le mépris du président de la République, confronté à une condamnation populaire de sa politique sans précédent sous la cinquième république, pour l’expression du suffrage universel, est un nouveau coup dur contre la démocratie. Juché sur ses talonnettes, il refuse de changer de cap, et s’acharne à imposer un remodelage de notre société, à faire passer en force des choix politiques qui nous enfoncent dans la crise, provoquent l’extension de la misère, des injustices et des inégalités. Si la situation en restait là, faudrait-il s’étonner que l’idée que « voter ça ne change rien à rien », progresse encore dans les quartiers populaires et au-delà ?
Les « grands médias », toute la semaine, se sont fait l’écho des ambitions d’autres forces politiques, gonflées à bloc par leurs scores aux régionales. Celles du PS et d’Europe écologie, pour qui désormais toute réponse aux souffrances du pays risque de se limiter à la mise en place d’une écurie de course pour 2012. Celle de la famille Le Pen, à qui la xénophobie et la répression contre les misérables a redonné la banane. Celles de politiciens UMP et centristes, qui rêvent de devenir calife à la place du calife, pour que nous consentions à continuer d’engraisser le capitalisme. Soyons justes : quelques perdants passent souvent à l’antenne : Bayrou fait tellement pitié à compter les débris de feu le MODEM !

Et si tous les partis n’étaient pas aussi « dépassés » que certains le disent ?

     Apparemment le Front de gauche est toujours aussi difficile à voir et entendre depuis les salles de rédaction. Pourtant son ancrage dans le paysage politique, comme troisième force de gauche, incontournable pour construire une alternative au sarkozysme qui soit autre chose qu’un simple changement de décor, constitue bel et bien un des messages importants à retenir des élections. Le Parti communiste français, avec d’autres organisations et personnalités dont la caractéristique première est d’être parmi les acteurs des luttes sociales, est à l’initiative de cette construction innovante. Il réunit son conseil national ce week-end.
    Au cœur des discussions : comment continuer et faire grandir ensemble le Front de gauche, comme « Front populaire du XXI ème siècle » ?
 « Dans un contexte de crise aggravée du capitalisme, avec la droite au pouvoir, il nous faut construire un Front de gauche d'une nouvelle dimension, un Front social et intellectuel d'actions et de projets, un Front populaire pour une alternative à gauche, qui permette de riposter aux projets sarkozystes de la deuxième moitié du quinquennat, de construire un projet politique alternatif en rupture avec ces politiques, de porter le plus loin possible ce projet dans les échéances électorales qui s'annoncent.(…) Notre ambition politique est clairement la constitution de majorités politiques de gauche autour de projets réellement transformateurs. Avec le Front de gauche, nous voulons donner des chances réelles à une alternative politique transformatrice. A l'heure où la possibilité ou l'échec d'une alternative à Sarkozy va travailler toutes les consciences, il serait fou de laisser cette ambition en chemin. Nous savons l'exigence d'une telle ambition, mais nous ne voulons pas jouer à la marge, tandis que des recompositions entre le PS et Europe Ecologie ou d'autres recompositions occuperaient tout l'espace. Notre travail de rassemblement sur des contenus de changement réel pour notre peuple doit embrasser tout le champ de la gauche, doit s'adresser à toutes celles et ceux qui peuvent se reconnaître dans nos objectifs. »(1)
    Sans attendre, c’est dans les résistances et les ripostes aux mauvais coups d’une droite qui a perdu de sa légitimité qu’il s’agit de se rassembler : « Faisons du Front de gauche un front d'actions, d'idées et de propositions, un outil utile et rassembleur au combat de toute la société pour la retraite à 60 ans. Et élargissons ce combat jusqu'à le gagner. » Il faut faire front sur tous les fronts : avec les Etats généraux des services publics, dans la campagne pour les droits et libertés lancé par la Ligue des droits de l'homme comme dans la bataille engagée contre la réforme des collectivités locales. « Une campagne d'action d'ampleur » est à mener « sur la question des salaires, du pouvoir d'achat, des chômeurs en fin de droits. Des millions de gens ne peuvent plus vivre, alors que les profits et les dividendes aux actionnaires sont repartis de plus belle, c'est intolérable ! Agissons et rassemblons ! Nous devons viser là aussi la construction d'un front social de grande ampleur. Pour le droit de vivre, tout simplement ».(1) On pourrait allonger la liste des batailles engagées par le Front de gauche, par exemple avec les travailleurs sans papiers pour leur régularisation, et, en particulier en Ile-de-France, les mobilisations populaires à construire pour des transports publics de qualité moins chers ou pour le droit au logement, afin de faire triompher une alternative au Grand Paris sarkozyen, conçu pour les riches et les marchés financiers…

Construire un Front populaire du XXI ème siècle, c’est pas s’endormir sur un lit de roses !

Evidemment, le calendrier militant est chargé pour celles et ceux qui ne croient pas que rester les deux pieds dans le même sabot en attendant des lendemains électoraux enchanteurs soit une attitude qui répond aux espoirs et aux besoins des habitants de nos banlieues. Il ne s’agit pas de se cacher ni les difficultés ni les désaccords qui ne sont pas surprenants quand il s’agit de faire du neuf en politique. Il en est ainsi par exemple du vieux réflexe de boutique politique, qui fait que nos quatre camarades élu-e-s du PG, sous estimant apparemment l’importance d’autres forces politiques et citoyennes qui le constituent, n’ont pas encore rejoint le groupe du front de gauche au Conseil régional. Ou encore de l’annonce par Patrick Braouzec de quitter le PCF, suivi par d’autres communistes, dont le maire et la députée de Nanterre. Ils semblent vouloir renforcer la « Fédération » (FASE), organisation qui pourrait attirer également des écologistes, comme Francine Bavay. L’avenir dira si de telles démarches peuvent contribuer à élargir, renforcer, dynamiser le Front de gauche, ou si l’émiettement de ses militants actifs ou potentiels en divers organisations sera un handicap.
   Ce qui, pour les militants du PCF est déjà regrettable, c’est qu’ils risquent d’être privés de l’apport de ces communistes pour leur congrès d’étape de juin, qui a précisément au programme « la dynamisation et les transformations » du PCF, dont débattront à égalité les nouveaux adhérents, dont beaucoup ont rejoint le PCF pendant les campagnes du Front de gauche, et les militants plus anciens. « Les transformations, nous y sommes d'une certaine manière engagés avec les travaux pratiques de la mise en oeuvre de notre démarche de rassemblement. Nous avons besoin d'améliorer considérablement notre capacité à produire des idées nouvelles et des projets novateurs. Le potentiel existe pour cela, dans le parti et dans la société. Mais nous devons changer encore pour le mettre en mouvement. Notre propre vie démocratique doit évoluer. Nous affirmons le besoin de parti, et toute la bataille qui vient de se dérouler en montre l'importance, en terme d'initiative politique comme en terme de mise en mouvement militante. Cette conviction forte » va de pair avec « la nécessité de pousser l'effort conceptuel et pratique pour repousser les limites des formes politiques issues du XXe siècle. Nous avons beaucoup à innover et c'est possible. »(1)

(1) Toutes les citations en italiques sont extraites du rapport présenté par Pierre Laurent hier. Pour en lire l’intégralité, et bientôt la discussion et les décisions, cliquer sur le titre du billet.

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