Martine Aubry avait imprudemment annoncé que le Parti Socialiste était ouvert à un abandon du droit à la retraite à soixante ans, une des principales conquêtes sociales gagnées par les salariés dans les années 80 avec un gouvernement de gauche, avant de se faire retoquer par ses camarades avant les régionales.Voilà maintenant que, les élections passées, François Hollande se lâche à son tour.
Selon Le Monde, il vient de déclarer : "Sans doute faut-il allonger la durée des cotisations à mesure que l'espérance de vie s'allonge." Il a ajouté : "On ne va pas faire une réforme pour toute la vie. On peut très bien, tous les cinq ans, regarder ce qu'est l'espérance de vie et la pénibilité pour les métiers - parce que ça change - et puis on fixe des règles qui s'appliquent en fonction de la durée de la vie".
J'invite le camarade Hollande à venir enseigner à mes classes de banlieue après son soixantième anniversaire, et jusqu'à soixante cinq ans ou plus si affinité. Ainsi, il pourra reprendre contact avec la "société civile", et partager le sort de la plupart de mes collègues, qui ne pourront, dans le meilleur des cas, espérer une retraite à taux plein qu'à cet âge, à cause de l'allongement de la durée des cotisations imposée déjà par la droite, avec l'efficacité que l'on sait en ce qui concerne la santé économique du pays. Avec sa proposition, comme les prof vivent en général relativement vieux, qu'ils ont fait pas mal d'études avant de commencer à enseigner, rarement avant vingt-quatre ans, il est sûr qu'ils n'auront plus aucune chance de se faire payer par l'Etat une pension décente avant un âge plus que respectable. Pour le plus grand bien des générations à venir, ils n'auront pas d'autre choix que d'acheter des fonds de pension spéculatifs, qui alimentent la crise, les fermetures d'entreprises et les suppressions d'emplois, ou bien de s'accrocher à leur poste jusqu'à 70 ans, parce que chacun sait qu'un très vieux prof ça fait le bonheur des gamins, ou bien de vivoter avec des cours privés et des remplacements d'absences de prof moins vieux...
Je lui propose de faire le prof parce que je ne n'efforce de rester fraternel : dans le privé, c'est sûr qu'à son âge, allongement des cotisations ou pas, il ne serait pas loin d'être mis au placard et viré comme un vulgaire "senior", puisque sa proposition n'inciterait pas les patrons, plus qu'aujourd'hui, à garder ses services, mais bel et bien à rogner encore plus le montant de sa retraite à venir plus tard...Parions que le MEDEF ne va pas tarder à saluer le "courage" du dirigeant socialiste !
Le Parti Socialiste n'a donc pas encore entendu les propositions du front de gauche, des syndicalistes, des grévistes et des manifestants, qui ouvrent des pistes pour financer les retraites, en récupérant les 30 milliards d'exonérations patronales qui n'ont pas créé un seul emploi, en défendant et en créant des emplois, en augmentant les salaires -dont les cotisations sociales font partie -, en mettant à contribution les revenus financiers, ceux qui servent à spéculer et qui sont détournés des investissements productifs, des créations d'emplois et des salaires...
Fallait-il encore démontrer qu'un nouvel élan militant est indispensable pour que le front de gauche grandisse avec l'ambition de devenir un nouveau front populaire, et, qu'avec tous les acteurs du mouvement social, il engage tout de suite une grande mobilisation pour gagner la bataille du droit à la retraite à soixante ans, ce qui est une des principales propositions faite ce week-end par le PCF ? Cette démonstration, François Hollande vient de la faire.
Toutes nos félicitations !
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