un printemps couleur de la violette ?

Le No Sarkozy Day à Paris
envoyé par liberation. - L'info video en direct. « No sakozy day », aujourd’hui à Paris et dans d’autres villes. J’étais du cortège, de République à Bastille, où la pause a été très animée avant que la manifestation ne se dirige vers la place d’Italie. L’ambiance carnavalesque ravissait les « anti-sarkozystes »de toutes origines et de tous âges, dont une majorité de jeunes à l’esprit inventif, festif et facétieux. (pour voir la vidéo, cliquer sur lire la suite)


Le titre de Siné-Hedo – Sarkozy bonimenteur – faisait un tabac. L’ironie mordante de mots d’ordre décalés vociférés par des avatars de Sarkozy – « nous aimons les riches », « vive le capitalisme », « vous voulez travailler plus pour gagner moins ? », « de la police, pas des artistes ! », « Expulsons les intermittents » - alternait avec un véhément « Sarkozy démission ». La plupart semblait découvrir la joie d’être « de ceux qui manifestent », et fraternisait avec quelques uns de ceux qui luttent au quotidien, travailleurs sans papiers ou militantes d’AC pour le droit à l’emploi. Des revendications précises, ça et là, faisaient écho à celles que nous scandions mardi, même si aucune banderole syndicale ou drapeau de partis de gauche ne coloraient la manifestation.

 La couleur de la violette était de mise. La timide petite fleur peut sembler bien frêle, quand il s’agit, lisait-on en tête du cortège, de rien de moins que de construire un rassemblement populaire et citoyen pour que cesse la mise à mal de la démocratie. Mais qui peut prédire de quels bourgeons naîtront les plus belles des « mille fleurs du mois de mai ? ». Je n’ai vu qu’un manifestant qui avait eu l’audace de coller le badge du « front de gauche » à côté de celui du « no sarko day ». On a un sacré boulot devant nous, camarade, pour construire une perspective à la hauteur du chamboule-tout auquel aspirent apparemment ces milliers de manifestants, qui veulent qu’une « onde violette » féconde un nouvel imaginaire politique. Beaucoup font sans doute partie des abstentionnistes aux dernières élections. Faisons le pari que nombre d’entre eux partagent avec nous la volonté de ne pas « se faire avoir », après Sarkozy, par d’autres bonimenteurs qui préparent un faux changement en trompe l’œil.

Rendez-vous est déjà fixé pour un « second round » demain dimanche à 15 heures, place Denfert-Rochereau. Le début d’ « un printemps ininterrompu » ?