Devedjian donne aux personnels et étudiants de Paris X une nouvelle raison de se mettre en colère !
« Des milliers d’enseignants, de parents et d’étudiants se mobilisent pour exprimer leur rejet d’une politique qui vise au démantèlement du service public d’éducation nationale, politique qui a connu une brutale accélération ces dernières années avec la loi Fillion de 2005 ; des dizaines de milliers de suppressions de postes en cinq ans ; et les réformes Pécresse – Darcos - Chatel imposées aujourd’hui contre l’avis de la communauté éducative unanime », constate le tract du réseau écoles animé par le PCF, appelant à participer à la manifestation nationale du 30 janvier à Paris, organisée par des syndicats enseignants et étudiant, des associations de parents d’élèves, des organisations lycéennes...
Si Patrick Devedjian, président UMP du Conseil Général des Hauts-de-Seine voulait montrer l’importance de cette manifestation, face à une droite qui multiplie les attaques, frontales et plus sournoises, contre l’Education Nationale, il n’avait qu’à s’en prendre à l’Université de Nanterre. Et bien c’est ce qu’il vient de faire, en décidant de supprimer la subvention annuelle de 900 000 euros qui étaient versés à Paris X par le département le plus riche de France, dans le cadre d’un contrat d’objectifs pluriannuels.
Les élu-e-s de gauche dénoncent ce désengagement avec d’autant plus de force que les contribuables du département continuent de financer, à hauteur de 10 millions d’euros par an, le pôle universitaire privé Léonard de Vinci. Cette « fac Pasqua », créée sur le site de La Défense il y a une dizaine d’années est un
« puits sans fond de 431,6 millions d’Euro d’argent public » s’indignent les élus communistes et citoyens, qui précisent : « 216,6 millions pour l’acquisition, les études, la construction et la mise à niveau des installations, et 215 millions de subvention de fonctionnement sur dix ans ». Même si Devedjian déclare avoir baissé de moitié la subvention depuis son arrivée à la présidence du conseil général en 2007, la note reste salée !
L’Université Paris X, c’est 32 000 étudiants, Léonard de Vinci, c’est 3000 étudiants. Le choix de favoriser le privé dans les Hauts-de-Seine est ici caricatural. Il semble partagé par le président de l’Université Paris Dauphine, qui va envoyer en septembre 2010 500 de ses étudiants renforcer les effectifs du pôle privé de La Défense, se déclarant attiré par cette « place d’affaire internationale, avec de grandes banques, des grands cabinets d’audit, et de grands groupes d’assurance.»
Un coup tordu pour imposer la réforme néo-libérale de l'Université
Patrick Devedjian a précisé à l'AFP pourquoi il coupe les crédits à Paris X : la subvention est subordonnée
« à la condition que cela corresponde à un projet en relation avec la politique départementale, c'est-à-dire le développement de métiers qui sont exercés à la Défense ou dans le département ». Voilà qui met à nu ce que la droite espérait peut-être encore cacher, quant à sa réforme de l’Université : sous prétexte d’autonomie, la dépendance financière, et la soumission aux entreprises privées et aux collectivités locales.
Et le pire risque d’être à venir, car les Universités ne sont pas de la compétence principale des départements, mais des régions. On imagine les conséquences qu’aurait en Ile-de-France la victoire d’une droite conduite par Valérie Pécresse, ministre qui veut imposer bec et ongles une telle réforme néo-libérale malgré l’opposition de la communauté universitaire ! Comme l’écrit la sénatrice communiste Brigitte Gonthier-Maurin, dans son communiqué de ce matin : « Cette affaire est révélatrice de la logique de la réforme de l’université initiée par Valérie Pécresse, chef de file de la droite aux élections régionales. Avec l’aide de P. Devedjian, elle veut mettre l’université publique au pas. Nous ne les laisserons pas faire ! »
Certaines informations contenues dans ce billet sont tirées de l'excellent article de Jacques Moran, publié dans l'Humanité du 29 janvier 2010
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire