La grève
engagée, suite à un grave accident du travail, par 25 travailleurs sans papiers
du 46 avenue de Breteuil, dans le 7ème arrondissement de Paris, près
du métro St-François-Xavier, est emblématique.
Sur tous les
chantiers de la métropole, des entreprises sous-traitantes surexploitent des
migrants, dont certains sont demandeurs d’asile, contraints au « travail
dissimulé » pour survivre. Ici, le donneur d’ordre, c’est COVEA, groupe
mutualiste qui se réclame de l’économie sociale et solidaire. Mais pour l’instant,
il cherche à fuir ses responsabilités, préférant faire un procès devant le TGI
de Paris pour se débarrasser des victimes de conditions scandaleuses de travail
(pas de vêtements de protection, échafaudage bancal…), tirant à boulets rouges sur la CGT, syndicat auxquels ces travailleurs sans papiers ont fini par faire
appel, devant le refus de toute négociation. (délibéré le 20 septembre).
Les principales
revendications urgentes sont :
que l’accident
du travail soit reconnu et indemnisé comme tel,
que le travail
soit payé, y compris le grand nombre d’heures supplémentaires imposées,
que des fiches
de paie soient éditées,
que ces travailleurs
reçoivent ainsi de la Préfecture des titres de séjour.
Le premier
rendez-vous de soutien a rassemblé des responsables de la CGT, des élus du PCF
et du PG, l’ATMF, Droits-Devant, des Inspecteurs du travail syndicalistes, des
responsables de la fédération de Paris du PCF…
Plusieurs ont
expliqué la campagne menée pour la régularisation des travailleurs sans papiers
qui n’ont ni contrats ni fiches de paie, et qui sont parmi les oubliés de la
circulaire du 28 novembre 2012 permettant des admissions exceptionnelles au
séjour. Les inspecteurs du travail doivent pouvoir obtenir la régularisation
administrative sur simple constat d’un rapport de travail : c’est la
revendication principale du collectif qui rassemble notamment Droits-Devant et
des syndicalistes de l’Inspection et de la Direction du travail.
Extraits du tract de la CGT-Paris appelant au rassemblement du 14
septembre :
COVEA doit assumer ses responsabilités !
Suite à un accident du travail grave survenu le 6
septembre 2016, les 25 salariés maliens de la société MTBAT Immeubles,
manœuvres dans la démolition, se sont mis en grève le 7 septembre à 7h30 et occupent
la cour d'entrée de leur chantier au 46 Avenue de Breteuil.
Ces travailleurs, tous sans-papiers, non déclarés ou
mal déclarés, dénoncent leurs conditions de travail, leur situation de
vulnérabilité, les dangers qu'ils encourent sur les chantiers et le fait que
leur employeur n'ait pas voulu appeler les secours. Ils ont dû appeler
eux-mêmes les pompiers !
La police et l'inspection du travail ont donc pu se
rendre sur les lieux et faire des constats.
Ils demandent à être déclarés, avoir des contrats de
travail, payer des cotisations sociales, obtenir l'ensemble de leurs fiches de
paie et la régularisation de leur situation administrative.
Cette situation emblématique met, une nouvelle fois, à
jour la forte vulnérabilité dans laquelle se trouve les travailleurs
sans-papiers contraints, pour une grande partie, au travail dissimulé et
exposés à de forts risques d'exploitation et de risques professionnels (y
compris l’exposition à l’amiante) sur leurs lieux de travail.
Aujourd'hui la circulaire de régularisation du 28
novembre 2012 ne prend pas en compte les salariés non déclarés ou mal déclarés
par leurs employeurs. Il est temps que ce vrai travail soit lui aussi
reconnu !
Pour lutter
contre le dumping social, dans l'intérêt de tous les salariés, la CGT réclame
la régularisation des travailleurs sans-papiers et le respect du Droit du
travail pour toutes et tous !
COVEA
Immobilier (GMF, MMA, MAAF), propriétaire des 12 000 m2 de l'ancien site
Michelin du 46 Avenue de Breteuil, assigne devant la justice les travailleurs
sans-papiers grévistes qui intervenaient sur le chantier de son immeuble afin
de demander leur évacuation...
COVEA serait
mieux inspiré de pousser les entreprises qui travaillent sous ses ordres à
établir contrats de travail, fiches de paie et à délivrer les documents
nécessaires à leur régularisation...
Vous pouvez
passer chaque jour soutenir les grévistes, apporter des couvertures, de la
nourriture, de la solidarité morale et financière.
COVEA ayant mis
des vigiles à l'entrée du chantier, si vous voulez entrer, il faut dire que
vous êtes de la CGT.
Déjà, le
soutien est gréviste se manifeste chaque jour notamment par les habitants du
quartier, et la presse fait un large écho à ce conflit du travail.
Paris, le 13 septembre 2016
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