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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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mercredi 14 septembre 2016

A la fête de l’Humanité : Surprise-parti(e) dans le stand des communistes des Hauts-de-Seine, avec le collectif Sans-Papiers 92



De nombreuses initiatives ont été organisées à la fête de l’Humanité pour la solidarité avec les arrivants – demandeurs d’asile, réfugiés, migrants – et pour riposter à la banalisation, à l’instrumentalisation à des fins politiciennes, du racisme sous toutes ses formes, de la xénophobie.  Les débats à l’AGORA, auxquels j’ai assisté sur ces thèmes, d’une brûlante actualité, ont permis des échanges vifs entre militants associatifs, chercheurs, élu-e-s, responsables du PCF. « Les associations font un travail formidable, heureusement que vous êtes là ! » … oui mais, du côté des politiques, on attend plus de clarté, de courage, en 2016 autant et plus encore qu’au siècle dernier. C’est peu dire que dans le passé les attentes ont été déçues, chez celles et ceux qui espéraient que « la gauche » tiendrait ses engagements, serait fidèle aux valeurs et aux combats qui font son identité depuis au moins Jean Jaurès. C’est peu dire que la colère et l’angoisse sont grandes quant à l’avenir. C’est le national- identitaire, discriminatoire et exclusif, dont l’extrême-droite F-haineuse n’est plus seule à faire son fond de commerce électoral, qui menace d’être au cœur des campagnes pour les échéances de 2017.



En préparant ensemble notre « surprise-parti(e) » du dimanche 11 septembre sur le stand de la fédération des Hauts-de-Seine du PCF, militant-e-s du réseau Migrations-citoyenneté du PCF92 ou délégué-e-s du collectif Sans-Papiers 92, nous avons voulu affirmer, sans complexe, notre volonté de contribuer à changer le rapport des forces et de bousculer la politique.

Des papiers pour tous ! et puis quoi encore…
Que demande le peuple ?




Nous nous sommes sérieusement emparés du questionnaire « Que demande le peuple ? », parce que le peuple, c’est nous, c’est vous, c’est elles et eux, ce sont tous ces hommes, toutes ces femmes, de nationalité française ou pas, avec ou sans papiers, qui travaillent, qui étudient, qui vivent ici. Nous avons décidé de donner la parole à celles et ceux qui veulent d’abord, bien sûr, des papiers. Mais aussi, comme vous et moi, que leurs enfants acquièrent « savoir et civilisation » à l’école de la République ; qu’ils et elles aient droit à un logement décent ; qu’elles et ils puissent travailler, légalement, avec un code du travail protecteur et respecté ; que leurs qualifications soient reconnues, que leurs salaires permettent de vivre dignement ; qu’ils et elles puissent construire leur vie en sécurité et en sûreté, sans cette peur au ventre qui ne vous quitte pas quand vous êtes des cibles des contrôles policiers au faciès ; et quand on est une femme victime de violences, de codes de la famille étrangers à nos lois, que la République vous assure protection et assistance…comme l’ont revendiqué plusieurs intervenantes, dont Fatima, ex « sans-papière » et dirigeante de l’association Les EffrontéEs.


Du local au mondial



Bien sûr, Il faut se mobiliser contre les guerres, contre les pillages et les crimes des multinationales et des dictateurs, contre les terrorismes d’Etats et de bandes criminelles, pour que cessent les exils forcés ; contre les frontières meurtrières de l’Europe-forteresse et contre la maltraitance des « réfugiés », à Calais, à Paris, dans les Hauts-de-Seine… L’accueil des nouveaux arrivants et l’action pour les droits des arrivés depuis des années, c’est le même engagement, comme l’explique Zhora, qui travaille dans une association d’aide aux demandeurs d’asile, dont beaucoup deviennent des sans-papiers, après des semaines à la rue, puis des mois, des années de procédures.


 Les Français peuvent librement voyager, s’expatrier…mais quand on naît de l’autre côté de la Méditerranée, on n’a pas cette liberté de circulation, privilège des citoyens des pays riches et dominants.  C’est ici, en France, qu’il faut que les lois, décrets et circulaires, qui sont des machines bureaucratiques à fabriquer des sans-papiers, changent.  « On travaille, on paie notre loyer et des impôts, on s’occupe de la scolarité de nos enfants…et on réclame juste un geste d’humanité, d’amour et de bon sens », dit une déléguée. « L’immigration n’est pas un coût, mais une richesse », explique un autre délégué.



Sonia, membre du bureau de la commission Lutte contre le racisme, pour l’égalité du PCF, renchérit, et Il faut, ajoute-elle, « combattre les politiques xénophobes et racistes, la « racialisation » qui infériorise des êtres, discriminés et privés de droits. Les frontières opposent le « nous » et le « eux ». La France a pillé et continue de piller ses colonies et dépendances ». 



C’est donc du local au mondial qu’il faut lutter pour construire notre civilisation commune ; Richard le dit à sa manière :
 il a fondé le Réseau Education Sans Frontières d’abord parce qu’il voulait montrer à ses élèves qu’« avec ou sans-papiers , quelle que soit notre nationalité,  on est tous des êtres humains ». Les mobilisations de lycéens pour la régularisation de leurs camarades sont des expériences inoubliables de solidarité, de citoyenneté.

Actions, parrainages, engagements…

Des luttes, comme celles des travailleurs sans papiers en situation de pouvoir faire grève, montrent qu’il est possible de remporter des victoires. A Paris, l’association Droits-Devant, la CGT, d’autres organisations, ont fait des occupations pour être reçues au Ministère du travail avec la revendication que l’Inspection du travail puisse demander des régularisations administratives de travailleurs sur simple constat de relation de travail ; le Ministère de l’Intérieur s’y oppose, l’action continue. Mais la plupart des « sans-papiers » sont isolés, ont peur…le premier rôle des collectifs est de leur donner le courage de briser cet isolement, de leur faire connaître leurs droits et d’agir ensemble.



Ouiza, co-animatrice du Réseau Migrations-citoyenneté du PCF 92, et cheville ouvrière de SP92, où elle forme des nouvelles et nouveaux délégué-e-s, reprend la volonté exprimée par beaucoup : construire des mobilisations, des rassemblements décidés par les sans-papiers eux-mêmes, avec le soutien des élu-e-s, des associations, des syndicats… Le travail d’accompagnement individuel, ça ne suffit pas, si le rapport des forces ne bouge pas. Et il y a urgence, comme le montre l’énumération qu’elle fait de plusieurs cas de personnes en souffrance. Certaines ont reçu des Obligations à Quitter le Territoire Français. Un parrainage républicain est décidé pour elles avec Michel Duffour, ancien ministre ; Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice ; Elsa faucillon, Laureen Genthon, Gabriel Massou, Pierre Ouzoulias, conseillers départementaux ; j’ai engagé le MRAP pour en parrainer une autre. Et d’autres élu-e-s Front de gauche du département, comme Jacqueline Fraysse, députée, soutiennent l’initiative.

Notre ami Lotfi Fardeherb, calligraphe et peintre, a réalisé les
plus beaux certificats de parrainages républicains de France

Je ne sais pas si les militant-e-s de SP92 ont pu mettre par écrit toutes leurs idées sur ce qu’il faut pour que ça change en 2017, sur les questionnaires qu’elles et ils ont remplis, comme, selon l’Humanité, une dizaine de milliers de participants à la fête. Je me suis engagé à « faire remonter » nos paroles échangées, que j’ai tenté de transcrire dans ce billet, et dont vous pouvez écouter ici un enregistrement audio.



Ce qui est sûr, c’est que tous partagent l’espoir que l’action politique soit utile, et attendent beaucoup de nous, les communistes. C’est pour cela que vingt-deux d’entre eux ont décidé ce dimanche de devenir membres du PCF.

Besoin d’humanité, besoin de fête !


Nous avons voulu créer un temps fort de liberté, d’égalité, de fraternité, et nous savons que tout ne passe pas par les mots. Alors c’est par la musique – choisie par les délégué-e-s de SP92 – et la danse, que s’est prolongée notre rencontre.



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On se souviendra, je crois, longtemps de notre surprise-parti(e) !


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