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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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mardi 30 août 2016

A l'université d'été du PCF :Châteaubriant : 75 ans après


Avec Carine Nilès, présidente de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt ; Gwenn Herbin, conseillère municipale déléguée à la mémoire à Nanterre ; animation : Camille Ducrot, La Revue du projet.


La commémoration du martyr des résistants syndicalistes et communistes, fusillés par les nazis dans la carrière de Châteaubriant, est un temps fort du « devoir de mémoire ». Mais le mot « devoir » est-il le meilleur terme pour exprimer la transmission du souvenir, la fidélité aux combats pour la liberté et l'émancipation humaine ? Depuis le texte d’Aragon de 1942, Le témoin des martyrs, le combat continue, et il est politique, au sens le plus noble du terme, pour que les souvenirs fassent mémoire commune, pour que l’histoire de la Résistance, sans cesse construite au présent, n’occulte aucun de ses acteurs, et en particulier les communistes. Le rendez-vous du 75 ème anniversaire, dimanche 23 octobre 2016, dans la carrière de Châteaubriant, est, dans la situation que nous vivons en 2016, quand les monstres du passé ressurgissent, de la plus grande importance pour qui veut en libérer l’avenir.



Carine Nilès, petite fille d’Odette et de Maurice Nilès, est héritière directe de la résistance communiste. 


Gwenn Herbin, très active militante du Mouvement de la Jeunesse communiste, est, depuis les dernières élections municipales, à 26 ans, conseillère déléguée à la mémoire à Nanterre. 

Le débat a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité de la transmission de la mémoire, quand les témoins disparaissent. Aujourd’hui, plus que jamais, résister se conjugue au présent, résistances et mémoires se vivent au pluriel, plus que jamais notre Histoire se construit et s’interroge à de multiples voix, en recherche de sens à l’engagement partisan, en quête de valeurs à vocations universelles pour vivre et lutter ensemble.
Gwenn Herbin, à l'occasion d'une cérémonie du 8 mai, présente
l'exposition Les jeunes et la Résistance au Préfet des Hauts-de-Seine
L’expérience nanterrienne est de ce point de vue riche, et pas seulement parce que le Mont-Valérien et la mémoire de ses fusillés dominent la ville. Depuis deux ans, le 8 mai, on se  rassemble à Nanterre, comme à Paris, pour commémorer la victoire des peuples contre le nazisme, puis le souvenir des massacres coloniaux de Sétif en Algérie, la même année 1945. Le mois de la Résistance à Nanterre prend d’année en année de l’ampleur : en 2016, de multiples initiatives préparées par une multitude d’associations ont essaimé dans les quartiers, avec des anciens résistants et déportés, leurs descendants, avec des résistants d’aujourd’hui, avec des héritiers de l'immigration coloniale et post coloniale, avec les cultures et les luttes d’une dizaine d’endroits du monde où le destin de notre XXIéme siècle saigne…

Ecouter l'enregistrement audio des interventions liminaires de Carine Nilès, de Gwenn Herbin, et des conclusions du débat.


Post-scriptum : Qu’on me permette un ajout , en tant que militant communiste et responsable local du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples. En mai, dans le cadre du Mois de la Résistance à Nanterre, j’ai organisé, avec le centre social et culturel du quartier populaire où j’habite, une soirée de lecture-hommage, par la comédienne Eve Dadiès,  d’extraits des livres d’Henriette Kermann, avec la participation de sa fille Yolande Traimond, et de Charles Palant, tous deux communistes, résistants, déportés. 
Parmi les textes lus, ces quelques lignes d’un des derniers grands discours publics de Charles Palant (Compiègne, 2003), qui parlent toujours au présent pour notre avenir commun :

« Il y a quelques mois, j’étais allé témoigner, comme on dit, dans un lycée, devant des élèves de classe terminale. Au cours du débat une jeune fille me posa cette question, récurrente en vérité, entendue bien des fois dans les mêmes circonstances : « Etiez-vous croyant avant d’être déporté ? L’êtes-vous resté ou devenu après ? Avez-vous rencontré Dieu dans les camps ? ». Pas facile de répondre à cette question quand on veut rester soi-même et, comme il se doit, respecter la sensibilité de qui vous fait face. Je vais me permettre de rappeler ce qu’a été ma réponse (…)
« Je crois fermement à l’au-delà. Si je ne croyais pas aussi fermement à l’au-delà, je n’aurais probablement pas le courage, ni la force de venir devant vous arracher à mon passé douloureux les souvenirs qui sont les miens. L’au-delà auquel je crois, c’est vous, les garçons et les filles d’aujourd’hui, vous, les hommes et les femmes de demain qui devrez – sans distinction de chapelle – élargir et prolonger les pistes que vos prédécesseurs ont ouvertes vers plus de justice, plus de liberté, plus de tolérance entre les hommes, plus d’amitié entre le peuples ».

Charles Palant ( 1922-2016), Je crois aux matins, éditions Le Manuscrit, 2010

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