Dans la manifestion d'août 2014. |
Samedi 22 août, pour le dix-neuvième anniversaire de l’évacuation de l’église
Saint-Bernard, une manifestation est organisée à Paris.
Rendez-vous à 15 heures
gare de l’Est.
Lire l’appel de l'UNSP (Union nationale de Sans-Papiers) et de la
Coalition Internationale des Sans Papiers et Migrants (CISPM), soutenu par le MRAP et d'autres organisations :
Appel à la commémoration du 19ème anniversaire
de l'évacuation de l'église Saint Bernard à Paris.
Manifestation le 22 août 2015 à 15h
de la gare de l'Est en direction de l'Église St Bernard,
de la gare de l'Est en direction de l'Église St Bernard,
Le 18 mars 1996, 350
personnes (hommes, femmes et enfants) en situation irrégulière qu'on surnommera
bientôt les Sans-papiers de Saint-Bernard décident de sortir de l'ombre en
occupant notamment l'Église Saint-Ambroise, le Gymnase Japy, les Locaux
syndicaux de SUD PTT, les Entrepôts SNCF rue Pajol, pour arriver à l'occupation
de l'Église Saint-bernard.
Le 23 août 1996, la police
évacue l'Église Saint-Bernard en défonçant la porte à coups de hache pour
déloger, sous le regard des caméras, les dix grévistes de la faim et les
familles qui y campaient depuis plus de 50 jours. Cette évacuation fût brutale,
avec l'intervention de 1000 CRS.
Depuis, les Sans papiers,
organisés en différents collectifs, ont mené de nombreuses actions (occupations,
grèves, marches à travers la France, Caravanes à travers l'Europe - 9
frontières traversées en 2012 - , Caravanes au Forum Social Mondial de Dakar et
Tunis...). L'UNSP (Union Nationale des Sans-Papiers) appelle, comme chaque
année au mois d'août, avec la CISPM (Coalition Internationale des Sans papiers
et Migrants), à la commémoration de Saint Bernard, moment fondateur de la lutte
ouverte des Sans-papiers pour leur régularisation.
* 2002 :
Occupation de la Basilique de Saint Denis, Marche de Marseille à Paris, en 2006
Lutte des 1000 de Cachan.
* 2003 :
Marche du Havre à Rouen.
* 2004 :
Marche de Bruxelles à Paris (15 jours).
* 2008 :
Occupation de l'église St Paul à Nanterre (15 jours), Campagne Racket,
Occupation de la Bourse du Travail (14 mois).
* 2009 :
Occupation de la CPAM rue Baudelique à Paris (14 mois).
* 2010 :
Marche de Paris à Nice lors de la Commémoration du 50e anniversaire de
l'indépendance des pays africains.
* 2011 :
Participation au Forum Social Mondial de Dakar.
* 2012 :
Marche européenne des Sans Papiers et des Migrants (1 mois).
*
2012-2013 : les grévistes de la faim de Lille « Faut-il mourir pour
avoir des papiers » (73 jours)
* 2013 :
Caravane et participation au Forum Social Mondial de Tunis, Marche du Grand
Paris des Sans-papiers (1 mois).
* 2014 :
Caravane et grande manifestation à Bruxelles lors du sommet du Conseil de
l'Europe sur la politique migratoire.
* 2015 :
Caravane au FSM de Tunis.
Malgré plusieurs
changements de la loi et plusieurs circulaires depuis 1996, qu'elles soient
issues de gouvernements de droite ou de gauche, ces politiques n'ont cessé de
se durcir envers les migrants en quête de régularisation, bafouant le droit à
l'émigration et le respect de la dignité des migrants. Bien plus, la gauche au
pouvoir en France depuis 2012 a réduit le champ de la régularisation des
migrants plus sévèrement que tous les gouvernements précédents.
En 2012, la circulaire
Valls permet une régularisation purement et simplement économique. C'est un
dispositif basé presque exclusivement sur le travail, subordonnant ainsi le
salarié au bon vouloir de l'employeur, ce qui mène automatiquement à la
précarisation du travail des Sans Papiers. Cette circulaire écarte les Sans
Papiers qui travaillent sans être déclarés. Elle impose des critères
restrictifs à ceux qui sont déclarés. Elle perpétue également le dispositif du
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA) par le
pouvoir discrétionnaire de l'administration préfectorale avec ses autorisations
en lieu et place de droits codifiés dans la loi. Les lois sur le droit d'asile
et le Ceseda, votées tout récemment en juin et juillet 2015, ne changent rien
sur le fond : priorité y est toujours donnée à la répression et à
l'expulsion . La France vient d'être condamnée en ce sens le 23 juillet dernier
par le Comité des droits de l'homme de l'ONU ! Ce choix du gouvernement,
uniquement électoraliste, donne un gage au patronat qui peut se permettre ainsi
de nous exploiter encore plus et fait glisser peu à peu la France vers un État
xénophobe.
Les Sans papiers de
France, connaissent tous le fait du chômage et de la précarité, ils se sentent
et se veulent solidaires de tous les précaires. Lorsqu'ils travaillent, c'est
surtout dans la confection, le bâtiment, la restauration, le service à la
personne, le nettoyage, le jardinage... Ils participent activement au
développement économique de la France et de leurs propres pays. Ce sont des
citoyens à part entière. Et pourtant, ils sont traités comme une population de
seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée pieds et poings liés à
l'arbitraire du patronat, et de l'administration.
Ces deux années ont été
violemment marquées par les nombreux naufrages criminels de migrants en Méditerranée.
La responsabilité en revient à la politique de l'Union européenne, aussi bien
par la politique de casse des économies de nos pays d'origine que par les
guerres organisées pour les intérêts des pays impérialistes européens. C'est
cela qui provoque un afflux constant de migrants générateur de drames en
Méditerranée. La réponse de l'Union européenne est dans la militarisation
croissante de FRONTEX, ce qui ne réduira pas le flux, mais augmentera le nombre
de morts. Aujourd'hui, les collectifs de Sans-papiers se sont mobilisés pour
soutenir les réfugiés en demande d'asile, à Vintimille, Paris, Calais. A Paris,
la lutte des réfugiés de Pajol a réussi a débloquer l'hébergement de 700
personnes. Le combat se poursuit par l'occupation du lycée Jean-Quarré (19ème).
A Vintimille, les réfugiés résistent au contrôle et à la fermeture de la
frontière rétablis par le gouvernement français. A Calais, la situation des
réfugiés devient de plus en plus dangereuse (9 morts dans les dernières
semaines), alors que le ministre français de l'Intérieur et son homologue
britannique promettent le renforcement des moyens de répression.
L'UNSP, la CSP75 et la
CISPM appellent à une grande manifestation, le 22 août 2015, qui partira de la
Gare de l'Est à 15h en direction de l’église Saint-Bernard, en passant par les
haut lieux de la lutte que les réfugiés ont mené dans les derniers mois
(La Chapelle, Pajol, Eole, Dormoy).
Nous exigeons:
*
La régularisation globale de tous les sans papiers par la délivrance d'une
carte pérenne de 10 ans
*
La fermeture des centres de rétention administrative (C.R.A.), de FRONTEX et
EUROSUR
*
L'arrêt des contrôles aux faciès et des expulsions
*
L'abrogation de toutes les lois actuelles d'immigration et des accords
bilatéraux de réadmission dans les pays d'origine
*
Le respect du droit d'asile
*
Le respect des droits de Rroms
*
Le respect de la dignité humaine et l'égalité des droits pour tous et toutes
*
La liberté de circulation et d'installation pour tou-te-s (article 13 de la
Convention des droits de l'homme.
L'UNSP (Union nationale de Sans-Papiers) et la Coalition
Internationale des Sans Papiers et Migrants (CISPM) appellent tous les
collectifs de migrants, les associations, syndicats, partis, tous les citoyens
et citoyennes, et particulièrement tous les migrants en lutte, à se joindre à
la manifestation du 22 août, avec toutes leurs forces, avec toute leur volonté
de s'opposer aux politiques aveugles, cyniques et inefficaces actuellement
mises en œuvre dans l'accueil aux migrants.
Signataires : UNSP (CSP75,
CSP75/Strasbourg St Denis, CSP93, CTSP Vitry-94, CSP17e-St-Just, Droits
Devant !!, CSP Fort de Vaux, Association Plus, Intégration 21, CSP95, CSP
Valence, CSP59), CISPM
Soutenus par : ATMF, MRAP, FUIQP,
UJFP, DIEL , MDDM
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