Nous étions plusieurs centaines, samedi 8 août, rassemblés
pour la marche silencieuse, de la rue de la Paix à la place Nelson Mandela,
puis à nous recueillir avenue Pablo Picasso, sur le lieu où Christian est tombé,
mortellement blessé par balles à quelques mètres du domicile de ses parents. Selon
les témoins, mercredi 5 août, vers 18h, deux tueurs cagoulés, armés d’une arme
de poing et d’un fusil d’assaut, ont tiré à cinq reprises, faisant deux
victimes, un mort et un blessé.
Christian Sémédo, jeune père de deux enfants, était connu
pour sa gentillesse. La marche silencieuse à sa mémoire, à l’initiative de sa
famille, était organisée par un collectif de jeunes, activement soutenus par les
services de la ville, par les élu-e-s de la majorité municipale, dont Samir
Abdelouahed, président du Conseil de quartier Parc-sud et ancien élève, comme
Christian et sa fratrie, du collège Evariste Galois.
« Mobilisons-nous contre la
violence et l’insécurité dans nos quartiers » :
l’appel de la marche
du 8 août doit être entendu.
Les paroles,
émouvantes et fortes, de la mère de Christian, d’autres membres de sa famille, expriment
l’exigence que les assassins soient arrêtés le plus vite possible, et que plus
jamais de tels crimes ne se produisent. La police n’est pas la seule
institution de la République dont on
veut qu’elle fasse son travail. L’interpellation est politique. Elle ne concerne pas que Nanterre et ses
quartiers populaires. Mais les réponses sont à construire ici, dans les
quartiers, avec leurs habitants, de toutes générations, de toutes croyances, de
toutes origines. L’élan de solidarité avec la famille Sémédo se poursuit, une
collecte est organisée, et l’idée de continuer tous ensemble, peut-être en
association, est largement partagée. La jeunesse, force vive du quartier, est à
l’initiative.
Les suites de la mobilisation :
Des militant-e-s communistes ont participé à la marche, avec la même émotion,
les mêmes interrogations, la même exigence de justice et de respect, les mêmes
valeurs d’égalité et de fraternité, que
les autres manifestants, élus, responsables associatifs, simples citoyens… Ils
dénoncent des politiques qui mettent le monde à feu et à sang, qui banalisent
la loi de l’argent et du crime, qui sèment la misère et la désespérance, le
racisme, la xénophobie et la haine, le mépris et le dénigrement, de la jeunesse,
des familles des banlieues populaires, faisant le lit de l’extrême droite en France
et en Europe. Les appels des communistes à construire, du local au mondial, des
alternatives qui mettent « l’Humain d’abord » au cœur des dynamiques
de rassemblement, sont à l’épreuve, en cet été 2015, terriblement.
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