Le tract du comité de soutien aux familles sans abris :
4 mois sans toit ni eau et électricité !
4 mois
sans autre réponse que l’expulsion, ça suffit !
Depuis plus de quatre mois, des familles se sont installées à Nanterre,
sur un terrain en friche et abandonné depuis des décennies
par l’EPADESA, l’aménageur de la Défense.
Quatre mois de lutte au quotidien : procédure d’expulsion accélérée, refus des pouvoirs
publics (mairie de Nanterre, préfecture) de remplir leurs
obligations légales d’accès à l’eau, de ramassage des ordures.
Quatre mois de lutte aussi pour la scolarisation des enfants, le respect de leurs droits sociaux,
d’accès à la santé,
de recherches d’emplois. Pour trouver
un toit et,
à défaut, d’au moins
rester dans leurs baraques.
Mais après trois mois, l’interpellation quasi quotidienne des élus de Nanterre,
des habitants lors d’une grande conférence le 7 juillet au Chemin de l’île, du préfet après une manifestation le 15 juillet… La seule réponse
apportée à ces familles
a été la destruction et l’expulsion : le 29 juillet.
La plupart ont fui les cars de CRS à leur arrivée. Mais pour les plus attachés à Nanterre,
dont les enfants y sont scolarisés, pour la famille dont la femme accouchait le jour même à l’hôpital Max
Fourestier de Nanterre,
pas question de partir. Récents nanterriens, nanterriens des bidonvilles mais nanterriens quand même.
C’est ce que ces rares familles
ont répondu inlassablement au cortège d’acteurs
venus les dégager
du petit parking,
derrière l’université, où ils sont toujours. Après le long silence des décideurs sur le bidonville, ils sont devenus plus visibles sur le parking : rondes permanentes de la police, construction de portails
pour empêcher tout véhicule de passer, agents de sécurité placés nuit et jour. Et les demandes
de dégager se sont faites plus pressantes : des agents techniques de la mairie au commissaire, du Samu social à certains
voisins racistes dégoûtés de voir des pauvres
en bas de chez eux.
Mais les habitants
ont tenu bon. Les démarches
entreprises avec le collectif
de soutien ont continué d’avancer. La communauté du bidonville s’est peu à peu recréée
autour de ceux qui ont fait toutes ces démarches, veulent rester à Nanterre,
et veulent en finir avec ce déplacement, ces destructions perpétuelles qu’on leur impose, pour certains depuis plus de 10 ans.
A Nanterre plus qu’ailleurs, l’histoire des bidonvilles, de familles
à la rue ne peut laisser
indifférent. A Nanterre
plus qu’ailleurs, il est intolérable que les pouvoirs publics ferment aujourd’hui encore les yeux
sur ces bidonvilles « qu’on ne voudrait plus voir », parce que le souvenir
en serait devenu trop douloureux. Le problème, ce ne sont pas les bidonvilles, ce sont les familles pauvres, inscrites dans les écoles de Nanterre, que l’on laisse à la rue et sans
droits à quelques mètres des Tours
de
La Défense.
Ultime cadeau de rentrée
des classes : jeudi 4 septembre, une nouvelle
ordonnance d’expulsion a été affichée qui invite les habitants à quitter le parking qu’ils
occupent depuis plus d’un mois.
Trop c’est trop ! Quatre mois sans aucun soutien
officiel ni obligation légale remplie (dans un département qui est loin d’avoir répondu aux obligations de terrains
disponibles ou de logements sociaux), ça suffit
! Quatre mois sans aucune autre
réponse politique
que l’expulsion, y en a marre !
Seule l’aide des Nanterriens et leur solidarité à ces familles
qui
ne comptent pour rien aux yeux
des
autorités permettra de changer la donne, d’obtenir une solution décente et sociale à cette situation
inhumaine.
La solidarité est notre seule arme, utilisons-là
Samedi 20 septembre en manifestant
à Nanterre
11h, Marché du Chemin
de l’Île, (RER A Nanterre
ville)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire