Quelques jours après son partenariat avec l'OMEPS pour les Foulées de Nanterre, dans le cadre de la campagne "racisme hors jeu", après un été de forte mobilisation avec les Gazaouis et le peuple palestinien, avec les peuples du Moyen-Orient victime de la guerre et de la barbarie, aux côtés des migrants avec ou sans papiers, avec les Roms pour leurs droits, au logement, à la scolarisation, au travail..., le comité du MRAP de Nanterre a invité jeudi 25 septembre les organisations avec lesquelles il travaille en partenariat "contre le racisme et les discriminations". Un réseau en construction dont l'appel unitaire national "Pour un avenir solidaire : Liberté, Egalité, Fraternité" appelle à élargir le champ.
Beaucoup d'initiatives sont en préparation,, à commencer par la commémoration du 17 octobre 1961, puis dans le cadre de la semaine nanterrienne de solidarité internationale du 16 au 22 novembre. Le riche débat, dont un compte rendu est en cours de rédaction, a ouvert de nouvelles perspectives. Par exemple, en janvier, une soirée théâtrale et solidaire avec les Roms aux Arènes de Nanterre, des initiatives avec la jeunesse dans des établissements scolaires et dans des quartiers, une campagne (à vocation nationale) contre la discrimination de l'apprentissage de la langue arabe dans l'éducation nationale...
Victime ou témoin de discriminations racistes ?
contactez-nous au 06 31 82 20 85
comité local du MRAP, 27 rue Sadi Carnot, 92000 Nanterre, mrap.nanterre@orange.fr
lire l'introduction au débat du 25 septembre :
Bienvenue à toutes et à tous
En préparant la
réunion de ce soir, nous avions très fort à l’esprit notre présidente,
Geneviève Pastor, qui, comme vous le savez, nous a quittés. Chacune et chacun se rappelle sa personnalité
chaleureuse et passionnée, sa volonté d’agir ensemble, avec les organisations,
avec les citoyennes et les citoyens, dans leur diversité, pour combattre le
racisme et toutes les discriminations, pour l’égalité, pour la paix. Nous nous efforçons,
collectivement, au comité du MRAP de Nanterre, de continuer le travail qu’elle
a impulsé, dans la fidélité à sa mémoire.
Au mois de juin, nous avons décidé de donner à la rentrée de septembre une nouvelle impulsion à la
construction d’un réseau, d’un observatoire des discriminations, dont nous
avions lancé l’idée en 2013, lors d’une réunion avec plusieurs organisations,
accueillie à la Bourse du travail par la CGT, et d’une initiative publique
commune à l’Agora.
La publication en avril de l’appel national unitaire
« Liberté, Egalité, Fraternité, pour un avenir solidaire » avait
conforté notre démarche, et ouvert des possibilités d’en enrichir, d’en élargir
le champ.
L’évolution inquiétante de la situation en a confirmé, de
mois en mois, l’urgente nécessité. Au soir de l’élection européenne, le 25 mai,
le MRAP déclarait :
« C’est un
véritable séisme politique qui affecte l’Europe. La responsabilité en incombe
aux politiques ultra-libérales menées par les droites européennes et certains
partis de gauche qui ont abdiqué face aux dogmes libéraux. (…) Elle incombe
aussi à ceux qui ont ouvert les frontières à l’argent-roi, les ont fermées aux
êtres humains et ont, de fait, ouvert les vannes électorales à
l’extrême-droite.
Face à l’Europe
libérale ou à celle des nationalismes, il convient de contribuer à l’émergence
d’un front commun des organisations des droits de l’homme – et plus
généralement de la société civile (…) »
Faute de perspective collective
progressiste, solidaires, le repli sur soi, la recherche de boucs émissaires,
les fantasmes d’invasion, de « remplacement » de la population et de
l’identité nationale par des immigrés, se diffusent. La montée présentée comme
irrésistible du Front national, la banalisation du racisme, sous toutes ses
formes, de la xénophobie, des phobies violemment hostiles à l’égalité de tous les êtres humains, en
dignité et en droit, empoisonnent le climat politique et les rapports
sociaux, la vie quotidienne.
L’été a été marqué par les guerres, les
massacres qui ont fait des centaines de milliers de victimes, de morts, de
blessés, de déplacés et réfugiés.
D’abord à Gaza : le MRAP a été,
avec le collectif pour une paix juste entre les peuples israélien et
palestinien, de toutes les manifestations pour que le massacre des Gazaouis
s’arrête, pour que cesse le blocus de Gaza,
pour que cesse la colonisation de la Palestine, pour que les prisonniers
politiques palestiniens soient libérés, pour des sanctions contraignent l’Etat
israélien à respecter les décisions de l’ONU,
les droits des personnes humaines, le droit du peuple palestinien à un Etat….La
mobilisation continue. Le comité du MRAP de Nanterre est partenaire des six
heures pour la Palestine organisées avec l’Association France Palestine
Solidarité samedi 15 novembre salle Jacques Decour.
Et la guerre s’étend, au Moyen Orient. Le président de la République a décidé d’y
engager la France. Mais il n’y a pas de solution militaire. Les puissances
occidentales, leurs guerres, portent au contraire une lourde responsabilité notamment
dans la quasi destruction de l’Etat en Iraq, dans une situation qui donne le
champ libre au prétendu « Etat islamique » pour lancer des troupes d’assassins.
Le MRAP soutient notamment les manifestations organisées à Paris par la fédération des
Associations kurdes de France, solidaires des kurdes d’Irak et de Syrie,
directement menacés comme d’autres ethnies et cultures, des communautés confessionnelles,
chrétiennes ou musulmanes…
Alors que le monde devient une
poudrière, jusqu’aux portes de l’Europe, n’oublions pas l’Ukraine,
le Mouvement de la Paix appelle à la mobilisation de toutes les
associations, et le MRAP répond présent, pour réussir des initiatives
intergénérationnelles dans tous les
quartiers, sur le thème : « Parlons de la guerre pour enfin faire la
paix », autour d’une exposition
itinérante de dessins d’enfants, qui commencent en novembre à P’Arc-en-ciel,
dans le quartier Picasso.
Soyons vigilants, ensemble, pour
combattre la montée du racisme, de l’islamophobie aussi condamnable et nuisible
que l’antisémitisme, que favorise une
telle situation, les haines et les phobies qu’attisent et instrumentalisent des réseaux
comme ceux de Soral ou de Belghoul qui
roulent pour l’extrême droite. Soyons aussi vigilants pour que les mesures
d’exception, dérogatoires aux droits et
libertés, votées par le parlement, ne servent pas surtout à stigmatiser et
réprimer les jeunes des quartiers
populaires et les immigrés.
Migrants d’ici et d’ailleurs :
c’est le titre envisagé pour la soirée du mercredi 19 novembre, que nous
proposons de co-organiser, dans le cadre de la semaine de solidarités
internationale à Nanterre. Migrants subsahariens au Maghreb, où Frontex déporte
les frontières de l’Europe forteresse ; jeunes, mineurs migrants et
réfugiés, à Mayotte et à Paris, avec des associations de Comoriens
à Nanterre, RESF… ; la convention internationale des droits des
travailleurs migrants et de leurs familles, que la France et les pays riches
n’ont pas ratifiée… un programme ambitieux, avec musiques et gastronomie.
Enfin, mais ce n’est pas la moins
importante des questions, quelques mots sur les plus pauvres des immigrés, cibles
privilégiées du racisme, qui sont pourtant
citoyens européens : les Roms. Cette lutte est très difficile, pas
seulement à Nanterre. La lecture de l’ouvrage « Roms et riverains, une
politique municipal de la race », que je conseille à tous, en montre les
enjeux. La solidarité avec les familles expulsées d’un terrain appartenant à
EPADESA, fin juillet, dont certaines sont depuis réfugiées sur un parking près
de la gare Nanterre-Université, sous le coup d’une nouvelle mesure d’expulsion,
a occupé ces dernières semaines beaucoup de l’énergie militante de certains
d’entre nous. Aide humanitaire d’urgence, accompagnements pour la
scolarisation, l’accès aux soins, à l’emploi, à des hébergements d’urgence et manifestation
pour l’accès au logement pérenne ; interpellation des autorités de l’Etat,
des collectivités locales…. Les communiqués du 23 juin et du 20 septembre expriment clairement
la position du comité de Nanterre du MRAP : il s’agit d’obtenir, ici et
maintenant, à Nanterre, que cesse le cauchemar sans fin des expulsions de
bidonvilles en campements, sans solution de relogement ni accompagnement social,
que nous dénoncions il y a trois ans à la soirée Nanterroms… Pour 3 ou 4 des
familles seulement pour le moment, il semble pouvoir se dégager des solutions,
grâce à une mobilisation encore limitée.
Samedi, des militants du MRAP de Nanterre participeront à une journée
organisée par ROMEUROPE avec des collectifs de la région parisienne, sur les
questions d’accueil, d’hébergement, de logement. Nous proposons de préparer
ensemble, en janvier, la venue d’un spectacle théâtral sur les Roms aux Arènes
de Nanterre.
Vous voyez, on avait programmé une
réunion de rentrée, mais l’actualité nous bouscule, et il y a déjà beaucoup d’initiatives
qui se construisent. Il y en a, il y en aura sans doute, beaucoup d’autres, par
exemple pour le droit de vote des résidents étrangers, parce qu’on ne lâche
rien. Le MRAP n’est pas la seule association qui a besoin de renforts
militants, donc ce disant, nous ne prêchons pas que pour notre orga. Si nous
parvenons ensemble à construire et dynamiser un réseau à Nanterre, puis dans le département, dans lequel
chacun contribue avec ses compétences et son identité, le nombre de citoyens
engagés contre le racisme et les discriminations, pour l’égalité, pour le vivre
et agir ensemble, pourra grandir vite.
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