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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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jeudi 1 novembre 2012

Non au racisme ! On n'est pas des pigeons, respectez notre vote !

Ce texte est une contribution personnelle à une réflexion collective, à débattre, critiquer, corriger, compléter, enrichir...


cortège du PCF dans une manifestation contre le racisme (13 mai 2006)

Nous avons voté pour chasser Sarkozy, pour en finir avec la chasse aux pauvres,  aux immigrés,  transformés en boucs émissaires. Nous étions inquiets de la montée annoncée du Front national, de la reprise de ses thèses par une droite « décomplexée » au point d’envisager de partager le pouvoir avec la fille Le Pen. Beaucoup d’électeurs qui voulaient le changement  en étaient si inquiets qu’ils ont choisi le vote Hollande même s’ils savaient bien que les propositions du candidat du Parti socialiste étaient loin d’être à la hauteur de nos attentes sociales, des mesures radicales nécessaires pour sortir de la crise, pour se libérer de la domination des marchés financiers et du grand patronat. 
Au deuxième tour de la présidentielle, sans les voix des quatre millions d’électeurs du Front de gauche, et plus largement sans la mobilisation de nos familles, de nos enfants,  François Hollande n’aurait pas été élu.

Pourtant, force est de constater aujourd’hui que nous n’avions sans doute pas encore connu le pire, sous Sarkozy,  en matière de propagation de la peur et de la haine de l’autre, sous prétexte de sa couleur, de sa religion, de sa nationalité, de son origine, de son lieu d’habitation.

Lire le rapport "Altérité, racisme et xénophobie dans les campagnes présidentielle et législatives 2012", publié par Graines de France, "premier cercle de réflexion spécialisé dans les quartiers populaires."

Dès cet été, la reprise des démantèlements de bidonvilles sans solution de relogement, ni possibilité d’accéder à l’emploi pour leurs occupants, les expulsions de Rroms, ont été le signe que le nouveau gouvernement adoptait la même tactique que l’équipe Sarkozy : occuper la une des médias avec des boucs émissaires, faire croire que l’Etat est fort en s’en prenant aux plus faibles, aux plus pauvres.

Dans le même temps, face à un patronat décidé à supprimer massivement des emplois, à baisser le « coût du travail », c'est-à-dire nos salaires, nos retraites et toute notre protection sociale, à créer un « choc de productivité » pour accroître les dividendes des actionnaires, le gouvernement se montre impuissant à empêcher les licenciements, à défendre nos intérêts de travailleurs. Face au chantage des marchés financiers spéculatifs, la majorité des parlementaires du PS et de l’UMP viennent de voter un pacte européen, écrit par Sarkozy et Merkel,  qui inscrit l’austérité comme loi fondamentale, impose le contrôle des budgets de l’Etat, des collectivités locales, de la sécurité sociale, par des technocrates non élus, ceux là même dont les « réformes structurelles » plongent les pays d’Europe dans la récession et le chaos, les peuples dans la misère.  Nous n’avons pas été estimés dignes d’en débattre et de nous prononcer par référendum, comme le demandait le Front de gauche, sur ce traité « austéritaire », dont les conséquences sont catastrophiques dès le budget 2013. Ces conséquences sont contraires à toutes les mesures nécessaires pour refonder l’école, créer de vrais emplois pour les jeunes, développer l’industrie, les services publics, construire des logements pour tous et rénover les quartiers, pour l’hôpital public comme pour la culture…bref, pour changer la vie et sortir de la crise.

quartier Pablo Picasso, Nanterre, 2008
 La mise à l’index, la mise sous contrôle policier, les discriminations, notamment pour l’accès à l’emploi selon l’origine de son nom, son lieu d’habitation, aggravent les conséquences du chômage massif, des bas revenus des familles,  et du système scolaire inégalitaire. C’est ce que confirme une récente analyse de l’INSEE sur la place des Français descendants d’immigrés dans notre société. 

Dans ce contexte, des jeunes, nos enfants, sont en danger, cibles et proies de réseaux mafieux. Mortifère pour les jeunes qu’il exploite, le trafic de drogues profite à des nantis qui s’en servent pour échapper aux impôts, aux marchés financiers qui recyclent l’argent sale dans les paradis fiscaux. Des personnalités en construction sont profondément déstructurées, entre la recherche d’une identité fantasmée, les illusions du modèle capitaliste individualiste de réussite par l’argent roi, la terrible humiliation d’être exclus et méprisés, réduits à la « débrouille ».

  Pour nous affaiblir, pour que rien ne change, des discours appellent à nous dresser les uns contre les autres, inventant des conflits de « races », de cultures, d’origines, entre « français de souche » et immigrés ou « héritiers de l’immigration ».  Un candidat à la présidence de l’UMP n’hésite pas à utiliser le concept lepéniste de « racisme anti-blanc », ni même à opposer les jeunes entre eux à propos de … pains au chocolat ! Le discours de haine du Front national est ainsi encouragé. Les provocations de groupes d’extrême  droite fascistes, comme les Identitaires, dont nous demandons la dissolution, se multiplient. La banalisation de toutes les formes de racisme, de l’antisémitisme, de l’islamophobie, sont de véritables poisons, qui, dans un monde en guerres et une société en crise, provoquent les pires violences, mettent partout en danger la démocratie, la sécurité des personnes et les libertés.

L’attitude du gouvernement est ambigüe, elle déçoit les associations, les citoyens engagés dans l’éducation contre le racisme, dans les actions sociales et culturelles pour changer la vie dans nos cités.  Appeler dans un magazine grand public à la délation en visant une religion en particulier, ce n’est pas plus acceptable de la part d’un ministre de l’Intérieur aujourd’hui que ne l’étaient les propos discriminatoires de Sarkozy et de ses ministres. Participer au nom du gouvernement à des cérémonies religieuses, surtout pour glorifier un prélat au service de la France coloniale, ne peut que brouiller les consciences, affaiblir une conception républicaine de la laïcité  fondée sur l’indépendance de l’Etat à l’égard de toutes les religions, sur le respect de toutes les croyances, sur le refus de leur instrumentalisation politicienne.
votation citoyenne, décembre 2010, quartier Picasso, Nanterre
   En même temps, des luttes aboutissent à de premiers résultats. Ainsi, la déclaration du Président de la République et l’adoption par le Sénat d’une résolution présentée par le groupe communiste, républicain et citoyen,  reconnaissant la sanglante répression du 17 octobre 1961, dont ont été victimes des centaines d’Algériens à Paris et en banlieue, constitue une étape marquante pour construire une mémoire commune et critique du passé colonial de la France. Les luttes des travailleurs sans papiers peuvent enfin déboucher sur des négociations pour que tous les grévistes, trois ans après, soient régularisés, qu’ils soient reconnus comme des travailleurs à égalité de droits dans les entreprises, ce qui est bénéfique pour l’ensemble des salariés. L’annonce d’une réforme mettant fin à des obstacles pour l’acquisition de la nationalité française peut marquer une rupture avec des pratiques xénophobes et humiliantes. Le droit de vote, aux élections municipales,  pour les résidents étrangers installés depuis longtemps dans notre pays, mesure qui existe déjà pour les ressortissants des pays de la communauté européenne, est une promesse de François Hollande en réponse à des décennies d’initiatives pour une citoyenneté de résidence : la tenir est un devoir pour le gouvernement, qui devrait s’appuyer sur le réseau d’éducation populaire des associations toujours mobilisées, au lieu de préparer l’opinion à un nouveau renoncement.

Pas plus qu’il n’est fatal ni juste de céder au chantage des privilégiés de la fortune, qui se vantent d’avoir gagné la lutte des classes, il  n’est ni fatal ni justifiable de céder à une droite et une extrême droite déchaînées, reprenant cyniquement une propagande étroitement nationaliste et xénophobe, comme si ses conséquences, au siècle dernier et aujourd’hui, en Europe et dans le monde, étaient oubliées.

Nous sommes le nombre, prenons le pouvoir ! Investissons les mouvements sociaux, les lieux de décision, dans tous les secteurs de la société.

Pour que la gauche réussisse, c’est à une révolution citoyenne que le Front de gauche nous invite.

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