Je m’étais promis de
me reposer un peu le lendemain de la fête de l’Humanité, juste une petite
journée, avant de participer ce soir à une réunion à la Bourse du travail de
Paris pour préparer avec de nombreuses associations et collectifs la journée de
mobilisation, prévue le 18 décembre, autour de la charte des droits des
migrants, adoptée cet été au Forum social mondial de Dakar.
On n’est certes pas
fatigué-e-s, après des jours aussi actifs et enthousiasmants, mais quand même les
neurones sont un peu saturés de musiques, de débats et de dialogues, d’images
et de couleurs du monde et de ses révolutions. Avec une pensée émue pour la
multitude de mes camarades qui avaient repris tôt ce matin le chemin du
travail, conscient de mon privilège de retraité, je m’apprêtais donc à
passer quelques heures calmes à lire, surtout que ma visite au Village du livre
a considérablement élevé la colonne d’ouvrages indispensables qui domine mon petit
espace studieux.
Mais impatient de
lire comment la « grande presse » rendait compte du grand évènement
politique, populaire, solidaire et culturel de la rentrée, j’ai commencé par
consulter la dite « grande presse » sur le WEB. J’ai eu la stupéfaction de constater alors
que le scoop du week end, celui qui forge l’image de la gauche et de la politique, telle que les
médias veulent les présenter en ce début de semaine, ne s’était pas passé à La
Courneuve, mais dans un studio de TF1. Alors là, mon indignation est trop forte, fébrilement il faut que j'empoigne souris et martèle clavier. Je ne sais pas si DSK a fait exprès de
choisir le dimanche de la fête de l’Huma pour étaler Sa Personne devant
quelques millions de téléspectateurs. Je crois que son monde est tellement loin
du mien, du nôtre, que peut-être il ne savait même pas qu’il existait une fête
du journal de Jaurès, que des centaines de milliers de gens du peuple d’ici et
des peuples d’ailleurs, de syndicalistes, de créateurs et d’artistes s’y
étaient rassemblés, et que (presque) tous les dirigeants et candidats possibles
de gauche, Socialistes ou Verts, y sont allés.
Ne croyez surtout pas que je regrette que DSK n’ait pas tenté de s’exposer à La Courneuve. Le Front de gauche n’a rien à faire des recettes du FMI : le programme « L’Humain d’abord » qu’il met en débat vise au contraire à nous libérer de la dictature des marchés financiers, à sortir de la crise du système capitaliste mondialisé. Mais qu’après avoir été d’abord s’excuser auprès du FMI de ne plus pouvoir en être le directeur, DSK prenne maintenant les téléspectateurs à témoin de son regret de ne plus pouvoir être le candidat des socialistes à la présidentielle, qu’il en profite pour donner des conseils de gouvernance aux dirigeants et aspirants dirigeants du pays et de l’Europe, quelques astuces, d’ailleurs sans originalité, pour que des dettes se dissolvent sans que rien ne change quant au pillage par le capitalisme financier des richesses créées par les peuples, c’est une véritable obscénité. Quant à la libido de l’individu, toujours accusé d’actes de violence, à cause de sa « légèreté », comme il a osé dire, à l’égard des femmes, c’est toujours à la justice, pas aux médias et aux téléspectateurs, d’établir la vérité sur les faits qui lui sont reprochés. Gageons, hélas, que DSK assurera encore quelques temps de l’audimat et des recettes publicitaires aux « grands médias », libres d’étaler l’obscénité, marchandise comme une autre, n’est-ce pas ?
Parrainage républicain de femmes et de travailleurs sans papiers dans le stand des communistes des Hauts-de-Seine, dimanche Photo de Patrice Leclerc, photothèque du mouvement social |
Un des nombreux débats réunissant indignés, syndicalistes, chercheurs et politiques, ici dans l'espace PCF92, en face du stand du Front de Gauche |
Ne croyez surtout pas que je regrette que DSK n’ait pas tenté de s’exposer à La Courneuve. Le Front de gauche n’a rien à faire des recettes du FMI : le programme « L’Humain d’abord » qu’il met en débat vise au contraire à nous libérer de la dictature des marchés financiers, à sortir de la crise du système capitaliste mondialisé. Mais qu’après avoir été d’abord s’excuser auprès du FMI de ne plus pouvoir en être le directeur, DSK prenne maintenant les téléspectateurs à témoin de son regret de ne plus pouvoir être le candidat des socialistes à la présidentielle, qu’il en profite pour donner des conseils de gouvernance aux dirigeants et aspirants dirigeants du pays et de l’Europe, quelques astuces, d’ailleurs sans originalité, pour que des dettes se dissolvent sans que rien ne change quant au pillage par le capitalisme financier des richesses créées par les peuples, c’est une véritable obscénité. Quant à la libido de l’individu, toujours accusé d’actes de violence, à cause de sa « légèreté », comme il a osé dire, à l’égard des femmes, c’est toujours à la justice, pas aux médias et aux téléspectateurs, d’établir la vérité sur les faits qui lui sont reprochés. Gageons, hélas, que DSK assurera encore quelques temps de l’audimat et des recettes publicitaires aux « grands médias », libres d’étaler l’obscénité, marchandise comme une autre, n’est-ce pas ?
jeune communiste saluant le passage d'un dirigeant du PS et de son cortège de journalistes, samedi |
Heureusement, à la fête de l’Humanité, nous n’étions
pas à la recherche d’un président des riches de gauche pour prendre la place du
président de droite des riches, que nous
sommes bien décidés à virer en 2012, et à empêcher tous ensemble de continuer à
nuire d’ici là par toutes les luttes, toutes les résistances, toutes les
ripostes possibles ! Soyons quand même justes avec la presse : un peu
de nos aspirations a été remarqué dans les « grands médias ». Ainsi,
une « petite phrase » est parfois citée, prononcée par Pierre Laurent,
secrétaire national du PCF, dimanche,
aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, notre candidat commun à la présidentielle, de
Christian Piquet, de Clémentine Autain, de salarié-e-s en lutte, de toutes les
forces vives du Front de gauche.
Voici l’intégralité de ce passage de son
discours : « Il y a trente ans, vous nous disiez : ne soyez plus
dogmatiques et nous ne le sommes plus. Il y a vingt ans, vous nous disiez :
soyez encore plus démocratiques et nous sommes devenus encore plus
démocratiques. Il y a dix ans, vous nous disiez : soyez écologistes et
nous sommes devenus écologistes. Alors aujourd’hui, en retour, nous vous disons :
soyez de gauche, soyons tous de gauche ».
Grand meeting du Front de gauche, dimanche, devant des dizaines de milliers de personnes. |
La partie n’est pas
gagnée, loin de là. Dès demain, sûr qu’il faut s’y mettre tous, pour construire
partout, à Nanterre comme ailleurs, nos assemblées du Front de gauche, pour
débattre et enrichir le programme populaire partagé dans nos quartiers et
entreprises, pour désigner nos candidats aux législatives qui en seront porteurs …
Mais
aujourd’hui, je m’accorde encore une heure ou deux, pour vivre, pour revivre un
peu de ce grand week-end, en lisant les
20 pages de reportages que l’Humanité lui consacre.
Stand de Nanterre, samedi : debout, camarades, debout, citoyens ! Tous ensemble pour élargir, dynamiser, populariser le Front de gauche ! |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire