Candidats des Hauts-de-Seine à la Fête de l'Humanité |
A un siège près, selon les médias, le Sénat, ce soir, a « basculé à gauche ». Le Parti socialiste et Les Verts-Europe-Ecologie, souvent dans le cadre de campagnes unitaires avec des listes rassemblant la gauche parlementaire (1), ont gagné de nouveaux élus à la « Chambre Haute ». Et, surtout, le parti du Président en a perdu, la multiplication des listes UMP ou Nouveau centre dissidentes n’ayant pas, au contraire, atténué l’expression des mécontentements et des inquiétudes des Grands Electeurs, composés à 95% de conseillers municipaux.
Remporté malgré un mode de scrutin des plus compliqués et variable selon la taille des communes, conçu pour que rien ne change, pour que le Sénat reste un bastion de la droite conservatrice, ce changement de majorité marque-t-il un changement historique, ou au moins une promesse de changement à quelques mois des élections présidentielle et législatives de 2012 ? La droite, l’UMP, disposent encore de marges de manœuvre pour tenter de garder la présidence du Sénat, ou de la confier à un « centriste ». Le Sénat ne dispose pas de pouvoirs institutionnels permettant de contrecarrer vraiment la politique décidée par l’Elysée, le gouvernement et soutenue par la majorité de droite de l’Assemblée nationale. Cependant, il peut rendre très difficile par exemple la réforme des collectivités locales, voulue par Nicolas Sarkozy, et qui se heurte déjà à l’opposition d’élus de tous bords, qui refusent, avec les populations, de graves reculs de la démocratie de proximité et des moyens financiers des communes et des départements. Le vote, par une majorité des trois cinquièmes du Parlement réuni en congrès, de la « règle d’or », qui imposerait dans la Constitution politique d’austérité , nouvelle restriction des services et des dépenses publiques, semble désormais impossible.
La défaite cinglante de la droite aux sénatoriales est-elle un
signe annonciateur de la victoire de la gauche en 2012 ? Elle
confirme incontestablement la montée de l’aspiration à battre Sarkozy et sa
politique, déjà exprimée lors des élections municipales, régionales et cantonales.
Mais c’est autre chose qu’une simple alternance qu’attendent de la gauche ceux
qui souffrent de la crise du capitalisme et refusent d’en payer les
conséquences par de nouveaux sacrifices, de nouvelles injustices sociales, par encore plus de pauvreté, de chômage, de casse de l’école, de la protection sociale,
de l’hôpital public…Pour être à la hauteur des indignations, des solutions à
inventer, de la révolution citoyenne indispensable pour les faire aboutir, la
gauche à encore du travail à faire ! C’est pour cela que le Front de
gauche a été inventé, et qu’il doit maintenant s’élargir, multiplier ses
assemblées ouvertes à tous dans les quartiers et les entreprises.
Ce soir, soyons donc
lucides et joyeux. Dans les Hauts-de-Seine, réjouissons-nous de la réélection
de Brigitte
Gonthier Maurin, sénatrice communiste-Front de gauche, d’autant plus qu’à
la veille de la journée unitaire de
grève et de manifestations pour défendre l’école, parents et enseignants savent
combien son travail parlementaire, solidaire de leurs luttes, est important.
Félicitons-nous de l’élection de Philippe
Kaltenbach et d’André Gattolin,
soyons fiers d’avoir, en prenant un siège de sénateur à la droite, contribué à
la victoire commune.
Echangeons d’autres bonnes nouvelles, par exemple celle de l’élection
dans la Loire de Cécile
Cukierman, qui fit ses premières expériences politiques à Antony, avec les
jeunes communistes, et va être, si je ne me trompe, la benjamine du Sénat.
Partageons l’agréable étonnement de nos amis de Lozère, où l’élimination
surprise du sénateur UMP a, dit la presse, des allures de « séisme politique ».
Prenons la mesure d'une autre secousse tellurique, dans le Morbihan, où Michel Le Scouarnec, le maire communiste d'Auray, ravit un troisième siège à la droite...Rêvons, c’est l’heure, aux conséquences possibles de tous ces battements d’ailes
de papillons…
(1)
Le Parti de gauche perd ses sénateurs
qui avaient été élus sur des listes socialistes au précédent scrutin. Ce qui
explique que dans les Hauts-de-Seine le PG ait présenté sa propre liste. Une
réaction jugée maladroite, qui n’a pas eu de conséquence sur les résultats du
scrutin.
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