Nous étions très
nombreuses et aussi très nombreux, ce dimanche 22 mai, sur la petite place Igor
Stravinski, tout près du centre Georges Pompidou, à Paris. Mais nous n’étions
qu’une petite partie des 15 000 signataires de l’appel « Ils se lâchent, les femmes trinquent »,
lancé samedi par un collectif d’associations et de personnalités (voir l’appel
et la liste des premiers signataires sur le site Osez
le Féminisme).
« Il n’y a pas mort d’homme »,
« Ce n’était peut-être qu’un troussage de soubrette » …de
telles expressions, dans les jours qui ont suivi l’arrestation de Dominique
Strauss-Kahn, déshonorent journalistes
et hommes politiques, et révèlent un sexisme encore dominant dans notre
société. C’est ce qu’ont dénoncé la journaliste Audrey Pulvar, la députée Front
de gauche de Paris Martine Billard, la présidente d’ « Osez le
féminisme » Caroline de Haas, la directrice de la revue Regards Clémentine Autain, et d’autres oratrices.
Martine Billard a
créé de la stupéfaction et a soulevé des huées en révélant qu’une collecte est
organisée parmi les parlementaires pour aider DSK. Certes, le directeur général
du FMI est présumé innocent, et Il appartient à la justice d’établir la vérité,
de déclarer l’inculpé innocent ou coupable d’agression sexuelle et de tentative
de viol. Mais c’est avec celle qui porte
plainte, la victime présumée, employée d’Hôtel, simple salariée d’origine
immigrée, qu’il faut être d’abord, et sans aucun doute surtout, solidaire.
Au vingtième et unième siècle,
aux Etats-Unis d’Amérique, il n’est pas évident que soit si facilement rendue obsolète
la sentence de La Fontaine : « Selon que vous serez puissant ou
misérable/ Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. ». On
ne peut reprocher à l’élite des avocats newyorkais qui défend DSK de faire son
travail, de tenter de faire craquer la partie adverse. Mais une souscription va
être lancée, en coordination avec des associations féministes américaines, pour
que les conditions du jugement soient les plus équitables possible.
Voir d'autres photos sur le site de Patrice Leclerc
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