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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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samedi 9 avril 2011

Julia Ramos : les luttes des campesinas de Bolivie appellent à la solidarité et à l'émancipation universelles.


Julia Ramos, qui a été ministre du Président Evo Morales, est présidente de la Fédération nationale des femmes paysannes de Bolivie « Bartolina Sisa ». Son parcours personnel est exceptionnel. Après avoir quitté l’école à 11 ans, c’est son engagement militant qui l’a motivée à se perfectionner très vite en lecture et en écriture, puis à décrocher le baccalauréat en quelques années. Pour elle, c’est le parcours que devraient pouvoir faire toutes les femmes, toutes les campesinas. Alors que la tradition les confine à la maison, chargées des tâches domestiques, elles devraient être autant que les hommes maires, député-e-s, ministres. De toutes les luttes émancipatrices qui se construisent dans son pays et sur le continent sud américain, et dont elle est l’ambassadrice, la bataille pour une information qui échappe aux tenants de l’ordre ancien n’est pas la moindre. C’est pour recueillir de la solidarité internationale les moyens de créer une radio des femmes paysannes qu’elle visite la France. Il s’agit de redonner aux femmes confiance en elles, et non pas, précise-t-elle, de les opposer aux hommes, avec qui il faut construire ensemble le combat libérateur. N’est-ce pas la femme, la mère, qui met au monde les garçons et les filles ? Julia Ramos ne se reconnaît donc pas tout à fait dans l’étiquette féministe si elle devait conduire à prendre les hommes pour cibles. Il n’y aura plus de machisme le jour où les femmes n’auront plus en tête d’images machistes, affirme-t-elle. Elle énumère, avec nombre de conquêtes démocratiques, sociales et culturelles, celle de la parité, gagnée pour les cabinets ministériels et dans la Constitution, puis interroge : et vous, où en êtes-vous, en France ? Militante lucide et optimiste, elle appelle à créer les conditions pour que le peuple lui-même devienne acteur, choisisse lui-même ses candidats aux élections, quitte à bousculer les hommes d’appareils et de partis qui dirigent le FMI, et qui visiblement n’ont pas la même conception qu’elle du socialisme. « En Bolivie, nous menons le combat émancipateur de notre peuple : il ne faut pas que nous perdions, car ce que nous faisons est important pour toute l’humanité » : son message est passé, ainsi que son appel à réveiller partout les forces du peuple qui sommeillent, telles un « gros éléphant  endormi."


Pour voir d'autres vidéos de la rencontre, cliquer ici

Organisée par l’association France Amérique Latine et plusieurs centres sociaux et culturels de la ville de Nanterre, la rencontre avec Julia Ramos a rassemblé une cinquantaine de personnes au csc P’Arc en Ciel, dans le quartier Pablo Picasso. Elle a été suivie de la projection du film documentaire de Sarah Pick et Fabien Lecoudre, CAMPESINOS, histoire(s) d'une résistance bolivienne (édition Cinéma Solidarité ) Auparavant, Julia Ramos avait rencontré Patric Jarry, maire de Nanterre. Un collectif se constitue et va lancer une campagne de collecte de fonds pour contribuer à la création d’une radio des femmes paysannes boliviennes.

Bartolina Sisa

Avec son mari Tupac Katari, elle dirigea en 1781 un soulèvement populaire contre la colonisation espagnole. Elle commandait une armée de 40 000 personnes, qui assiégea La Paz pendant 184 jours. Mais en avril 1782 Katari fut capturé et supplicié. Tombée à son tour entre les mains des autorités espagnoles, Bartolina Sisa fut torturée puis pendue le 5 septembre 1782, sa dépouille fut démembrée et dispersée. Depuis 1983, en souvenir de son combat et de son martyr, le 5 septembre est la journée internationale des femmes indigènes.

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