C’est le printemps, on a changé de préfet. Patrick Strzoda muté vers les chaudes contrées de la Région Corse, Pierre-André Peyvel entre en fonction. Représentant de l’Etat dans le Haut-Rhin, notre nouveau préfet avait déclaré revendiquer et assumer son « côté boy-scout et couteau suisse » dans Les Dernières nouvelles d’Alsace, le 12 septembre 2010. Est-ce à dire qu’il est vraiment déterminé à « ne pas faire n’importe quoi pour les chiffres » d’expulsion de migrants que le gouvernement impose de réaliser chaque année ? En tout cas, le Réseau Education Sans Frontières, fortement ancré dans la plupart des villes de notre département, veut lire ainsi cette illustration toute personnelle de sa profession de foi républicaine.
Mercredi après midi, sous un soleil radieux, des lycéennes (une forte majorité de jeunes filles, le féminin l’emportait incontestablement sur le masculin), élèves d’une dizaine d’établissements du 92, sont donc venues parrainer leurs camarades de classe, jeunes majeurs ou futurs majeurs sans papiers, et parrainer le nouveau préfet. Serments de solidarité, pluies de confettis, acclamations…la jeunesse était maîtresse de la cérémonie organisée autour de l’effigie à double face, Janus en deux dimensions, un côté boy-scout et un côté préfet, de Pierre-André Peyvel. Les inventeurs de RESF, Richard Moyon et Armelle Gardien, avec d’autres animateurs du réseau, quelques professeurs, quelques militants syndicalistes et politiques, PCF ou NPA, partageaient l’enthousiasme et l’émotion des élèves. Parmi les temps forts, les paroles d’une jeune fille s’efforçant de sourire en confiant son angoisse de se faire expulser sans pouvoir réaliser son rêve de devenir soignante, avant de fondre en larmes dans les bras de ses copines. Le témoignage d’un étudiant de l’Université de Nanterre qui, dimanche, a échappé à l’expulsion in extrémis, à quelques mètres de la passerelle d’embarquement, grâce à l’alerte donnée à Roissy par plusieurs dizaines de militants RESF et RUSF. Ou encore la remise solennelle du paquet cadeau, que le service d’ordre policier s’est engagé à déposer sur le bureau préfectoral.
Même s’il faisait beau à n’y pas croire, chacune et chacun savait bien qu’on est en Sarkoland. Le clown Oups et sa marionnette donnaient le rythme. Mais ceux qui tirent en vrai les ficelles, Sarkozy, et sa marotte, Guéant, n’ont rien, eux, qui fasse rire. C’est au contraire une nouvelle guerre qu’ils viennent de déclarer, et cette fois contre les migrants et demandeurs d’asile en situation régulière ! C’est pourquoi un rappel des mobilisations victorieuses du lycée Valmy où le retour de lycéens expulsé a été gagné, un numéro de l’Humanité appelant à s’indigner contre les expulsions, faisaient partie de l’offrande de bienvenue au nouveau préfet, aussi utilement que la déclaration des droits de l’enfant, le mode d’emploi du couteau suisse ou le tampon à régulariser.
Le caractère bon enfant du rassemblement de ce printanier mercredi ne doit pas faire illusion : c'est avec le plus grand sérieux et la plus grande détermination que les jeunes, les parents et les personnels de l'Education nationale votent dans les Conseils d'Administration la motion proposée par les élu-e-s de la Région, s'engageant à mettre les élèves majeurs sans papiers sous leur protection.
Armelle Gardien détaille le contenu du cadeau de bienvenue offert par RESF au nouveau préfet des Hauts-de-Seine :
Mercredi après midi, sous un soleil radieux, des lycéennes (une forte majorité de jeunes filles, le féminin l’emportait incontestablement sur le masculin), élèves d’une dizaine d’établissements du 92, sont donc venues parrainer leurs camarades de classe, jeunes majeurs ou futurs majeurs sans papiers, et parrainer le nouveau préfet. Serments de solidarité, pluies de confettis, acclamations…la jeunesse était maîtresse de la cérémonie organisée autour de l’effigie à double face, Janus en deux dimensions, un côté boy-scout et un côté préfet, de Pierre-André Peyvel. Les inventeurs de RESF, Richard Moyon et Armelle Gardien, avec d’autres animateurs du réseau, quelques professeurs, quelques militants syndicalistes et politiques, PCF ou NPA, partageaient l’enthousiasme et l’émotion des élèves. Parmi les temps forts, les paroles d’une jeune fille s’efforçant de sourire en confiant son angoisse de se faire expulser sans pouvoir réaliser son rêve de devenir soignante, avant de fondre en larmes dans les bras de ses copines. Le témoignage d’un étudiant de l’Université de Nanterre qui, dimanche, a échappé à l’expulsion in extrémis, à quelques mètres de la passerelle d’embarquement, grâce à l’alerte donnée à Roissy par plusieurs dizaines de militants RESF et RUSF. Ou encore la remise solennelle du paquet cadeau, que le service d’ordre policier s’est engagé à déposer sur le bureau préfectoral.
Même s’il faisait beau à n’y pas croire, chacune et chacun savait bien qu’on est en Sarkoland. Le clown Oups et sa marionnette donnaient le rythme. Mais ceux qui tirent en vrai les ficelles, Sarkozy, et sa marotte, Guéant, n’ont rien, eux, qui fasse rire. C’est au contraire une nouvelle guerre qu’ils viennent de déclarer, et cette fois contre les migrants et demandeurs d’asile en situation régulière ! C’est pourquoi un rappel des mobilisations victorieuses du lycée Valmy où le retour de lycéens expulsé a été gagné, un numéro de l’Humanité appelant à s’indigner contre les expulsions, faisaient partie de l’offrande de bienvenue au nouveau préfet, aussi utilement que la déclaration des droits de l’enfant, le mode d’emploi du couteau suisse ou le tampon à régulariser.
Le caractère bon enfant du rassemblement de ce printanier mercredi ne doit pas faire illusion : c'est avec le plus grand sérieux et la plus grande détermination que les jeunes, les parents et les personnels de l'Education nationale votent dans les Conseils d'Administration la motion proposée par les élu-e-s de la Région, s'engageant à mettre les élèves majeurs sans papiers sous leur protection.
Armelle Gardien détaille le contenu du cadeau de bienvenue offert par RESF au nouveau préfet des Hauts-de-Seine :
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