Les photos du diaporama ont été prises par Christian Brunet
Jeudi, salariés, citoyens, lycéens, étudiants, élu-e-s de Nanterre, unis dans la lutte contre la réforme/casse des retraites, ont reconquis la rue.
Devant le lycée Joliot-Curie ce matin, de nombreux journalistes ont pu constater que cette fois la mobilisation d’élus et de fonctionnaires territoriaux, de lycéens, de parents, d’enseignants et autres citoyens, avait enfin réussi à éviter toute provocation. Evidemment, tous les cours étaient loin d’être assurés. Les professeurs étaient une trentaine à tenir une assemblée générale, afin de réfléchir aux suites de l’action. Une élève de première faisait part de son désarroi : entrée à 9 heures, elle avait attendu vainement pendant deux heures, dans une salle presque vide, le travail préparatoire aux épreuves anticipées du bac, promis par l’administration.
Les professeurs qui se sont lancés dans une grève reconductible savent que s’ils n’assurent pas leur service avant samedi, jour du début des vacances scolaires, ils risquent d’être considérés comme grévistes pendant toute la durée des congés d’automne, donc de se voir prélever dix jours de salaire. Faire cours demain, ce n’est donc pas capituler : c’est au contraire garder des forces pour reprendre la lutte à la rentrée. Il faudra sans doute du temps et surtout un changement du comportement de l’administration de l’Education nationale pour que les tensions internes s’apaisent. L’appel aux forces de police pour empêcher le blocage de Joliot Curie a été une grave faute : pendant une semaine, le fonctionnement du lycée a été pratiquement bloqué, sans qu’aucun réel dialogue soit possible avec l’administration ; les lycéens qui ont pris conscience que les luttes pour la retraite et pour leur emploi de demain sont liées, qui demandent le droit de se réunir pour en débattre, se sont sentis méprisés et insultés, menacés de sanctions, assimilés à des casseurs ; l’image de l’établissement en a pris un coup, ce dont les jeunes de Nanterre n’avaient vraiment pas besoin ; un climat de peur et de violence s’est aggravé de jour en jour, jusqu’à provoquer un début d’émeute urbaine. Des lycéens en sont parmi les premières victimes, comme cet élève de terminale condamné à 4 mois de prison avec sursis et 105 heures de travail d’intérêt général. Et il est à craindre que les tribunaux frappent plus durement d’autres lycéens d’établissements voisins, qui ont été arrêtés pour avoir suivi quelques provocateurs qui ont pendant deux jours entraîné des bandes irresponsables à casser des équipements publics et des voitures, à affronter la police. La vigilance reste encore nécessaire, demain matin, pour éviter qu’une telle situation puisse se reproduire, car Sarkozy, son gouvernement, l’UMP et ses alliés sont capables du pire pour imposer leurs mauvais coups contre les conquêtes sociales, les libertés et la démocratie.
Mais aujourd’hui, l’évènement principal a été la réussite de la manifestation pour défendre nos retraites, organisée par la CGT, les assemblées de grévistes , la FSU, soutenue par les élu-e-s communistes et gauche citoyenne, socialistes , Verts de Nanterre, par le PCF92… Un millier de salariés du public et du privé, d’étudiants, de lycéens ont défilé dans le quartier du Parc nord, se sont rassemblés devant la préfecture, sans aucun incident, à l’image de la force tranquille du mouvement social qui a l’opinion majoritaire avec lui, et que rien ne pourra arrêter, sinon le retrait du projet gouvernemental.
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