Ce matin, devant le lycée Joliot Curie de Nanterre, les blousons rouges– tranquillité publique ou Les farandoles- et les écharpes tricolores étaient très nombreux. Elu-e-s de tous les groupes de la majorité municipale, fonctionnaires territoriaux, lycéens du comité de mobilisation contre la réforme/casse des retraites, parents d’élèves FCPE, quelques enseignants, s’étaient levés tôt pour empêcher que le lycée devienne à nouveau le rendez-vous des casseurs, pour dissuader les provocateurs qui se relaient depuis plusieurs jours, incitant les jeunes à aller à l’affrontement avec la police. Une police d’ailleurs qui se tenait loin de l’établissement, comme cela avait été demandé au Préfet et à l’Inspecteur d’Académie par tous les responsables de la ville, les enseignants, les lycéens et les parents.
A 8h 15, des élèves, surmontant le climat de peur provoqué par les incidents de la veille, et des messages anonymes provocateurs, entraient pour suivre les quelques cours assurés par des professeurs non grévistes et par d’autres qui avaient décidé d’accueillir les jeunes pour apaiser les esprits. C’est madame le proviseur, particulièrement désagréable avec les adultes venus protéger les lycéens, qui a décidé de fermer la porte au nez de tout le monde une demi-heure plus tard. Quand quelques centaines de jeunes ont déboulé vers 9 heures 30, ne cachant pas leur volonté d’aller en découdre avec les forces de l’ordre, ils ont dû assez vite quitter les abords du lycée pour se diriger vers le centre ville, refusant pour la plupart un réel dialogue, suivis d’élu-e-s et de salariés de la ville qui ont réussi à éviter le pire. Néanmoins, un début d’incendie, vite maîtrisé, à la maison des associations, rue Sadi Carnot, prive pour quelques jours les Nanterriens d’un des lieux de réunion et d’activité de nombreuses associations, dont la Protection civile. Refluant avenue Joliot Curie, c’est aux abords de la préfecture que les casseurs ont fini par trouver ce qu’ils cherchaient : des policiers à affronter. Une partie d’entre eux, se cachant ensuite dans des halls d’immeubles pour fuir les policiers, empêchaient encore vers midi des locataires de sortir de chez eux dans le quartier de l’Hôtel de ville.
Il est plus qu’urgent que toutes les organisations, tous les adultes mobilisés dans le mouvement social, tiennent le même langage, et disent tous clairement qu’en se livrant au vandalisme et aux violences, les jeunes casseurs tirent contre leur camp et se mettent eux-mêmes en danger. L’adversaire, ce n’est pas la police, mais la politique de Sarkozy et de ses ministres, de l’UMP et de ses alliés, qui ruine l’avenir de la jeunesse. Le terrain de la lutte, ce n’est pas la rue transformée en champ de bataille, mais celui de la force tranquille d’un mouvement unitaire, puissant et multi formes, permettant l’expression majoritaire de la population, dont celle des lycéens et des étudiants, comme les formes de luttes sociales les plus radicales, rendues nécessaires par un gouvernement obstiné dans ses mauvais choix de classe.
Dés demain matin, il faudra que nous soyons encore plus nombreux à avoir le courage de nous lever tôt et de ne rien lâcher de notre engagement, à tout faire pour convaincre et dissuader les jeunes qui se trompent de cible de cesser d’abîmer l’image d’eux-mêmes et de leur cité. Cela n’en rendra ensuite que plus efficace la défense de ceux qui se font arrêter par dizaines, et risquent de se retrouver en prison, lieu qui ne favorise guère les prises de conscience citoyennes ni la construction d’un avenir personnel réussi.
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