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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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lundi 13 septembre 2010

Une centaine de familles sans abris : dans Le Parisien, la préfecture des Hauts-de-Seine se vante du bilan de sa chasse aux Rroms

« Les camps roms ont tous été démantelés », titre Le Parisien de vendredi dernier dans ses pages « Hauts-de-Seine ». « Cet été, les quatre camp roms encore recensés dans le département ont été évacués. Sur leur 146 occupants, 28 ont été reconduits dans leur pays d’origine. Les autres sont dans la nature », poursuit l’article.
 Plus loin, les détails du bilan des descentes policières nuancent un peu le triomphalisme vantard de la préfecture : « …les personnes étant sous le coup d’une interdiction du territoire ont été aussitôt interpellées et conduites au centre de rétention administrative avant d’être escortées jusqu’à l’aéroport. Huit d’entre elles ont ainsi pris l’avion. En situation irrégulière parce qu’elles étaient en France sans disposer d’un visa valide, 25 de ces 146 personnes se sont vu délivrer une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Elles ont alors un mois pour quitter la France(…) Vingt personnes ont choisi la formule « départ volontaire » avec le pécule de 300 euros fourni par l’Etat. Les autres, soit plus de 90 personnes, sont dans la nature…dans un autre camp d’Ile-de-France ou à la recherche d’un abri ». A Châtenay-Malabry, par exemple, selon Le Parisien, les cabanes détruites dès la fin juillet, les familles se sont réinstallées sous des tentes…
Le gouvernement a bien fixé
l’objectif d’expulser les Rroms
La Préfecture, « très bonne élève », s’autocongratule d’avoir fait du zèle : « Fin juillet, quand le gouvernement a décidé de faire évacuer les camps roms, il a assigné un objectif de 50% dans les trois mois ». Ainsi, les « exigences ministérielles dictées par Nicolas Sarkozy » visaient bel et bien les Roms, la préfecture des Hauts-de-Seine l’a confirmé dans Le Parisien, quelques heures avant que n’éclate le scandale de la directive gouvernementale de « chasse aux Roms », dont le Ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale a tenté ce week-end de nier l’existence. C’est pas moi, se défend aujourd’hui Besson, c’est Hortefeux ! Ce jeu des gros mensonges d’Etat, et des petits mensonges entre amis, comme si aujourd’hui il devenait urgent de se refiler la patate chaude, tant il serait devenu honteux d'être le meilleur suppôt de Sarkozy, est insupportable. Ce sont des familles, des enfants qui sont  privés de leur droit au logement, à l’école, traités en boucs émissaires.
Plus le mensonge est gros…
Au passage, la préfecture des Hauts-de-Seine tentait aussi de faire croire que l’appel à l’union sacrée de tous les élus, de gauche comme de droite, lancé dans son odieux discours de Grenoble par Nicolas Sarkozy avait été entendu. En effet un « haut fonctionnaire de la préfecture » prétend dans Le Parisien que les campements d’Asnières, Gennevilliers, Nanterre et Châtenay-Malabry auraient été démantelés « avec l’assentiment, voire à la demande pour certains, des maires des communes concernées ». Les journalistes du Parisien n’ont sans doute pas eu le temps de vérifier auprès des villes concernées : dès parution de l’article, la ville de Nanterre publiait un démenti (1), et le maire de Gennevilliers, qui a découvert l’article à la fête de l’Humanité, m’a fait part de la même surprise et de la même indignation.
Comment se fait-il que ces expulsions
soient passées inaperçues
dans les Hauts de Seine ?
L’article du Parisien interpelle  le réseau des soutiens aux migrants et des défenseurs des droits de l’Homme des Hauts-de-Seine, pourtant actif et efficace dans les actions pour empêcher l’expulsion de sans papiers et gagner des régularisations, pour lutter ensemble il y a deux ans aux côtés des expulsés d’Asnières ? Comment se fait-il que cet été l’expulsion des Rroms soit passée inaperçue dans les Hauts-de-Seine ? Bien sûr, le préfet Patrick Strzoda s’est bien gardé de « médiatiser » les opérations policières et a attendu qu’à ses yeux le dossier soit bouclé pour s’en vanter. Le rapport des forces est plus défavorable sans doute dans le 92 qu’à Saint-Denis ou à Choisy-le-Roi pour que la résistance s’organise. Mais une centaine de familles se sont vu priver de leurs abris précaires, jeter dans une misère encore plus grande dans le département le plus riche de France : il est urgent que les associations, le collectif « Romeurope », les élu-e-s de gauche, renforcent leurs liens. Certainement pas pour recréer des bidonvilles, mais pour que cessent les discriminations en matière de logement, d’école, d’emploi, et le racisme dont les Rroms, citoyens de l’Union européenne, sont victimes en France, du fait de la politique du gouvernement de Nicolas Sarkozy, comme vient de le déclarer le Parlement Européen.

(1)Communiqué :
"La Mairie de Nanterre apprend par la presse l’évacuation sur son territoire d’un camp de RomsSuite à un article de presse paru ce vendredi 10 septembre 2010 dans le supplément Hauts-de-Seine du journal Le Parisien, la Ville de Nanterre est informée du démantèlement dans le département de quatre camps de Roms, dont l’un se situait sur son territoire.
Alors que l’article relate que ces évacuations se seraient faites avec l’assentiment ou à la demande des maires des communes concernées, la Ville de Nanterre tient à affirmer que la municipalité n’a été associée, ni de près ni de loin, au démantèlement mentionné.
La Ville de Nanterre, qui proposera un vœu lors de son prochain Conseil Municipal du 14 septembre prochaincontre la politique de discriminations du gouvernement, s’étonne de voir son nom associé dans la presse aux démantèlements de camps de Roms."
(Nanterre, le 10 septembre 2010)


Samedi, à la fête de l'Humanité,
dans le stand national des communistes,
solidarité avec les Rroms accompagnés
 par le maire de Choisy-le-Roi

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