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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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mercredi 29 septembre 2010

Mesdames et messieurs les députés, ne votez pas la loi Besson !


 Nous étions un nombre non négligeable de militant-e-s associatifs, de sans-papiers, d’élu-e-s et militant-e-s de toutes les forces de gauche, hier, place du Président Herriot, devant l’Assemblée nationale, pour dire aux députés : « Ne votez pas la loi Besson ». La présence au même endroit d’associations africaines dénonçant la Françafrique et le pillage néocolonial montrait clairement que les souffrances des peuples, des migrant-e-s et réfugié-e-s, sont assez terribles pour ne pas que la xénophobie d’Etat, en France, en rajoute encore.
Eric Besson n’a pas bonne presse

Mais, sans doute, nous étions loin de représenter toute la diversité de nos concitoyens qui désapprouvent la dérive lepéniste d’un président et d’un gouvernement dont la légitimité est de plus en plus contestée. C’est peu de dire que la loi Besson n’a pas bonne presse. Le Ministre de l’immigration et de l’identité nationale s’était fait malmener dès lundi, devant les téléspectateurs couche-tard de l’émission Mots-croisés de France 2 : par Caroline Fourest, par le – pourtant très sécuritaire – socialiste Manuel Vals, mais aussi par Luc Ferry. L’ex-ministre d’ouverture de l’Education nationale au privé n’a pas caché ses critiques du projet de loi défendu par l’ex-socialiste. Tout ce qu’il a trouvé à dire pour le défendre malgré tout, c’est qu’il y a pire que lui au gouvernement. En effet, il est vrai que dans le premier cercle des hommes du Président, il est toujours facile de trouver plus dangereux que soi pour les valeurs républicaines du pays des droits de l’Homme. Brice Hortefeux, par exemple, qui a été condamné pour propos raciste à l’égard d’un jeune militant (UMP !), et dont le trop zélé chef de cabinet va à son tour passer devant la justice suite à la circulaire discriminatoire à l’égard des Roms qu’il a signée au mois d’août.
N’empêche qu’hier c’était encore Eric Besson qui faisait figure de « tête de Turc » dans la presse. Peut-être que Le Parisien voulait lui remonter le moral en lui offrant une interview vidéo : patatras, le voilà qui commet une petite phrase, « Mon ministère doit être une fabrique à bons Français », qui fait rire jaune des milliers d’internautes. Mais c’est sur le fond de sa loi que les journalistes avaient plutôt bien fait leur boulot, de Libération (« Sans pitié pour les sans papiers ») au Figaro. Le ton de l’analyse du journal pourtant proche de l’Elysée était peu enthousiaste. Elle était accompagnée d’une interview de Sandrine Mazetier, députée socialiste, qui dénonce dans le projet de loi « un recul généralisé de l’Etat de droit », ainsi que d’un sondage montrant que les Français estiment que le gouvernement se rapproche du Front national. Le Monde enquêtait sur les remous provoqués à l’UMP par une conférence sur l’immigration organisée puis annulée à son siège avec des représentants de la droite extrême. Le quotidien du soir interviewait Olivier Bernard, président de Médecins du Monde, qui alerte sur le "non sens en terme de santé publique" que constituent des amendements Goasguen et Mariani visant à restreindre l'accès aux soins des migrants. Dans le JDD, c’était Nicole Ameline, députée UMP, qui expliquait qu’elle s’opposerait en l’état à un texte qu’elle juge « trop répressif », tandis que d’autres élus de la droite sarkozyste, comme le président de Nouveau-centre François Sauvadet, rendaient public leur désaccord avec certaines mesures concernant le retrait de la nationalité, ainsi qu'Etienne Pinte, un proche de François Fillon... Ce matin, sur France-Info, Rachida Dati faisait entendre ses divergences sur d'autres aspects du projet de loi.

Mobilisation pour réussir
la manifestation du 16 octobre

Le gouvernement ne semble donc pas être en mesure de museler l’opposition, comme il l’a fait pour faire passer en première lecture sa réforme-casse des retraites. Le danger, c’est qu’au prix de concessions de façade sur les mesures les plus provocatrices inspirées par le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, la majorité UMP vote l’essentiel du projet, qui consiste à se servir des migrant-e-s comme terrain d’extension d’une attaque générale contre les droits et libertés de tous, selon le principe antirépublicain « Police partout, justice nulle part ». Hier, l’Humanité publiait sur deux pages, intitulées « ELUS DE LA NATION, ne votez pas la loi Besson », l’excellent décryptage de ces dangers réalisé par Marie Barbier, et l’interview de Patrick Braouezec, député du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, qui en appelle à la conscience de chaque député pour que l’Assemblée rejette ce texte législatif liberticide et xénophobe.
Aujourd’hui, le quotidien fondé par Jean Jaurès ouvre une tribune aux évêques de la commission pour la mission universelle de l’Eglise. Leur texte, « Ce qui questionne notre conscience », a été remis le 20 septembre à Eric Besson. On y trouve des critiques de fond, concernant la mise en cause du droit à vivre en famille, du droit d’asile, la restriction de l’intervention du juge des libertés, l’amalgame entre « aide humanitaire aux migrants » et « activité délictuelle des passeurs », la « fuite des cerveaux dont les pays en voie de développement ont le plus grand besoin », encouragée par la politique d’ "immigration choisie". Ces préoccupations humanistes sont de celles qui rassembleront, espérons-le, beaucoup de monde, au-delà des habituels soutiens à la cause des sans papiers, dans la manifestation du 16 octobre à l’appel de toutes les organisations qui ont réussi ensemble la mobilisation citoyenne du 4 septembre pour défendre les valeurs du vivre ensemble en République.

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