Ce matin, au collège Paul Eluard de Nanterre, les personnels, syndiqués au SNES-FSU, à SUD, ou non syndiqués, avec le soutien des parents d’élèves, ont commencé deux jours de grève.
Le plus grand calme règne devant la grille. Quelques adolescents à l’air des plus sérieux ont lu l’affichette qui précise les raisons de ce mouvement, et discutent un moment avant de rentrer chez eux. D’autres ont été accueillis à 8 heures par l’équipe de direction, trois enseignants qui ne font pas grève aujourd’hui, et quelques membres de l’équipe de la vie scolaire qui dépendent du Conseil général, comme les personnels ATOS qui vont assurer la cantine, ou dont le statut de droit privé ne permet pas d’être « couverts» par le préavis déposé par les syndicats de l’Education nationale. La grève s’annonce encore plus « générale » demain.

Dans la salle des profs au contraire, l’ambiance est très animée. Parmi la trentaine de grévistes, beaucoup participent activement à l’action. Les raisons locales de la colère se précisent : avec une classe de sixième supprimée, l’augmentation des effectifs par classe compromettrait les chances de réussite des élèves les plus fragiles. Il n’y a personne pour assurer neuf heures d’histoire-géographie, dix-huit heures de technologie, trois heures de physique, ni pour remplacer une prof de français malade. Non seulement l’établissement fonctionne avec de plus en plus de personnels au statut précaire, mais cette année la fin des « contrats aidés », qui touche sept personnes, ne permettra pas la continuité du service à la loge, au Centre de documentation et d’information… Le manque de moyens pour les élèves qui demandent un accompagnement spécifique est un autre sujet sensible. Un seul élève serait aidé par un Assistant à la Vie Scolaire, et pour dix heures seulement, alors que des enseignants et des familles estiment nécessaires que plusieurs bénéficient de ces personnels. La hâte de l’Inspecteur d’Académie à en réduire le nombre, et là encore à préférer le recours à des personnels hors fonction publique, ne paraît donc pas justifiée. Une demande de rencontre avec l’IA va partir, et le contact s’établit avec la section départementale du SNES.
Une délégation se forme pour aller rencontrer les collègues d’Evariste Galois à la récré de dix heures, ceux de République à midi…Si dans d’autres collèges de Nanterre en effet il a été plus difficile de s’organiser pour cette grève de rentrée, de premiers échos montrent que la situation n’y est guère meilleure. Des précisions sont aussi attendues sur les conditions de la rentrée au lycée Joliot-Curie, où une lettre aux parents expliquait jeudi dernier les raisons générales de la grève des personnels les 6 et 7 septembre.
Nadine Garcia, Conseillère Générale, a transmis son soutien aux personnels, et leur a fait savoir sa disponibilité pour agir à leurs côtés. Depuis la rentrée, elle multiplie les rencontres devant des écoles primaires et maternelles de son canton, contribuant à populariser les mots d’ordre de la grève de demain et les propositions des élu-e-s communistes. Elle estime que les parents d’élèves des quartiers populaires, malgré les problèmes de garde, sont dans leur grande majorité bien conscients que cette lutte est nécessaire, dans l’intérêt de leurs enfants.
L’Assemblée générale interprofessionnelle, convoquée à l’initiative du syndicat CGT des fonctionnaires territoriaux, demain mardi 7 à 10h30 sur le parvis de l’Hôtel de ville (repli prévu à l’abri en cas de pluie), s’annonce des plus utiles, avant de se rendre tous ensemble à la manifestation (des cars sont prévus : départ à 12h30 rue du 8 mai 1945.)
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