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gardons encore un peu le rire facile
photo : n'oublions pas la persistance du rouge
Les lendemains d’élections, ça devrait être férié pour les militants, disais-je ce matin, pour rire, à mes collègues, un peu avant huit heures, avant de prendre en charge ma première classe de la journée. Nous étions plusieurs à avoir le rire presque aussi facile que les gamines et les gamins travaillé-e-s par l’éclosion du printemps. A la veille de notre journée de grève et de manifestation pour défendre nos postes de prof, l’avenir de l’école, les services publics, exiger de meilleurs salaires, une pleine pension de retraite à soixante ans…il y avait en effet de quoi se réjouir de la claque prise par la droite.
La gauche majoritaire jusque dans les Hauts-de-Seine, que le clan Sarkozy croyait encore à sa botte cet hiver ! Devedjian, Santini, en minorité dans leurs villes, et de Boulogne à Villeneuve, à Châtenay, Montrouge ou Meudon, le « séisme dans le fief du président de la République », comme l’écrit le Parisien…Tout ce rose, et ce vert, sans oublier le rouge persistant, on n’avait pas vu depuis longtemps de si beaux matins se lever sur l’Ouest parisien. Et le panorama peut s’agrandir, bien petites nous semblent les campagnes alsaciennes, comme les villas de Neuilly-sur-Seine.
Des ombres au tableau, bien sûr il y en a. Par exemple, que pour quelques voix, ni Caroline ni Claire ne soient conseillères régionales. Elles n’auraient pourtant pas été de trop, ni d’autres élu-e-s du Front de gauche ! Ah si nous avions encore mieux su nous faire entendre des abstentionnistes, si nombreux dans les cités de Nanterre, de Sarcelles ou de Ménilmontant ! Si nous avions réussi à faire partager notre enthousiasme à tel maire, telle députée…(1)
Il y aura sans doute bien des analyses à affiner et des débats à mener. Parce que le Front de gauche cette fois est vraiment en chantier, et ce n’est pas que dans le Limousin que nous ne mettrons pas le drapeau dans la poche ! Nous savons bien qu’il dépend de nous que la gauche ne s’endorme pas sur son lit de primevères. Nous savons bien par exemple qu’il ne suffira pas d’attendre que les promesses se réalisent pour que le coût des transports baisse et que leurs conditions s’améliorent pour les banlieusards que nous sommes. Nous savons bien que le Grand Paris ne pourra se libérer de l’emprise de l’Elysée et des affairistes que si la mobilisation des citoyens grandit. Nous savons bien que le droit à la formation et à l’emploi, le droit au logement ou à l’Hôpital public, ce sont des enjeux de la lutte des classes. Bref, nous savons bien le danger qu’il y aurait à nous laisser endormir ou à perdre notre temps dans des plans sur la comète, des recompositions en vue des présidentielles. Des forces vives de la gauche, dont nous sommes, ne se résignent pas à croire en la vaine utopie d’un capitalisme régénéré par les vertus de l’écologie, qui serait, prétendent beaucoup d’autres, le moins pire des mondes possibles.
Ce soir, lendemain d’élections, pensons donc un peu au vaste chantier devant nous, d’ici, et après 2012. Mais gardons encore un peu le rire facile, la veille de notre journée de grève et de manifestation, en voyant la claque que la droite s’est prise dimanche !
(1) Je découvre à l'instant que Marie-Laure Meyer, conseillère régionale sortante, socialiste, qui était en vingtième position sur la liste des Hauts-de-Seine, n'est pas élue non plus...Il n'y aura donc plus d'élue nanterrienne de gauche au Conseil régional.
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