Le début des vacances scolaires n'a pas empêché que se tienne, comme tous les dimanches de 16h à 17h30 depuis le 20 septembre, sur le parvis de Notre-Dame de Paris, le rassemblement, organisé par le Réseau Education Sans Frontières. Des personnalités, dont Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France, ont pris la parole, entre les rondes des militant-e-s et des citoyen-nes qui refusent les expulsions de jeunes majeurs, lycéens et étudiants, de parents d'élèves sans papiers.
Un enseignant et un parent FCPE du lycée Jules Siegfried, dans le 10 ème arrondissement de Paris, ont exprimé la stupeur et la colère de toute la communauté éducative : Nanette, élève de première année de BTS, vient d'être expulsée pour le Congo Brazzaville alors qu'elle allait en cours (1)Beaucoup d'autres jeunes sont menacés, car les Obligations à quitter le Territoire et les Arrêtés Préfectoraux de Reconduite à la Frontière se multiplient. Plus que jamais en effet l'obsession de faire du chiffre en matière d'expulsions motive Sarkozy et son ministre Besson. Richard Moyon a lancé un appel pressant aux personnels de l'Education nationale pour que, dès la rentrée, ils soient attentifs à la situation de jeunes majeurs de leurs établissements, qui sont en danger de se faire expulser, comme Nanette, surtout si une demande de titre de séjour n'a pas été déposée en préfecture avec le soutien de la communauté éducative et d'associations.
Si la première urgence pour RESF est le sort des enfants – deux cents ont été enfermés dans des centres de rétention ces derniers mois, beaucoup d'autres souffrent de leur séparation d'avec un père ou une mère reconduits à la frontière, du traumatisme de se retrouver dans un pays qu'ils ne connaissent pas et où ils peuvent être en danger – des intervenants ont montré que toutes les luttes des sans papiers peuvent et doivent converger. Une militante du comité de soutien aux exilés du 10ème arrondissement a exprimé l'indignation de tous après l'expulsion d'Afghans à Kaboul, et a rappelé que des jeunes sont parmi les réfugiés laissés à la rue dans la capitale. Après la CGT la semaine dernière, c'est Annick Coupé, dirigeante de Solidaires, qui a appelé à soutenir les 4000 travailleurs en grève, à Paris et en Ile-de-France, pour des critères de régularisation permettant d'en finir avec l'arbitraire du « cas par cas » dans les préfectures.
La lettre commune, que l'Elysée vient de rendre publique, dans laquelle Sarkozy et Berlusconi demandent de verrouiller encore plus l' Europe- forteresse, d'organiser des charters groupés pour les expulsions, illustre le vent mauvais qui souffle sur notre pays et notre continent . L'extrême droite, qui n'en a que plus de morgue, inspire, notamment en France et en Italie, une véritable xénophobie d'Etat. Dans ce contexte, l'appel du collectif Uni-e-s contre Immigration Jetable (UCIJ) à organiser une grande manifestation dimanche 29 novembre en direction du Ministère de l'Immigration, doit permettre de rassembler toutes les forces associatives, syndicales, politiques et citoyennes, qui refusent que les réfugié-e-s et les migrant-e-s servent de boucs émissaires pour le Président et son gouvernement, d' «esclaves modernes » pour des patrons.
D'ici là, les rondes devant Notre-Dame continuent (sauf le 1
er novembre, jour de fête religieuse). Le 8 novembre, ce sera avec la participation de représentants de l'Eglise réformée d'Ile de France, et le 15 novembre avec celle de représentants de l'Eglise catholique.
(1) lire l'article de Marie Barbier publié dans l'Humanité : http://www.laissezpasser.info/post/2009/10/23/Expuls%C3%A9e-avec-son-cartable
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