photo : Le front de gauche dans la manifestation du 1er mai 2009
Attendue à gauche, l' « offre politique » du PCF pour les élections régionales du printemps 2010 a été faite ce week-end par son Conseil national, qui a adopté à une très grande majorité un appel dont voici un extrait :
« Le Parti communiste lance un appel à toutes les forces, à toutes les femmes et les hommes de gauche représentatifs des courants politiques progressistes, comme du mouvement syndical, social, associatif, issus de la ruralité comme des grandes zones urbaines et de leurs quartiers populaires, à travailler ensemble pour que puisse s'exprimer dans ces élections de la manière la plus forte et la plus claire possibles la volonté de politiques et de majorités régionales résolument engagées à gauche.
Partout où les conditions peuvent en être créées, où les forces disponibles existent, le Parti communiste propose que ce travail commun débouche, autour d' objectifs et de projets clairs, sur la constitution de listes de Front de gauche de large rassemblement au 1er tour, qui, à partir mais très au delà des trois forces qui se sont rassemblées à l'élection européenne (Parti communiste, Parti de gauche, Gauche unitaire), permettraient de réunir toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette démarche.
Ces listes pourraient s'ouvrir à des forces nouvelles, et faire une large place à toutes les femmes et les hommes, citoyens, militants du mouvement social, élus locaux, qui dans leur diversité partagent l'urgence de cette démarche de clarté et de rassemblement. Cette unité, cette diversité, cette large démarche de rassemblement, tout en assurant la juste représentation des partis qui l'initient et en s'appuyant sur leurs acquis électoraux, devront s'exprimer dans la composition des listes, jusque dans le choix des têtes de liste régionales et départementales.
Ces listes, en ouvrant un autre choix à gauche que celui porté par le PS ou Europe-Ecologie, visent à lever une dynamique de rassemblement et de victoire à gauche sur des choix clairs. Faut-il concevoir ces listes en opposition au reste de la gauche ? Non, au contraire, comme nous le proposons, il faut faire de ce front un levier pour faire bouger le curseur à gauche.
Pour réussir, les objectifs que pourraient se fixer ces listes doivent être clairs :
Cette proposition ne constitue pas une surprise : c'est la suite logique de la stratégie de Front de gauche qui a permis d'élire 5 députés de gauche « antilibéraux » au parlement européen. Les communistes ont encore à débattre de l'appel du Conseil national dans chaque région, à évaluer les possibilités concrètes d'y réaliser un front de gauche, et à se prononcer par vote, les 19, 20 et 21 novembre.
En Ile-de-France, le rassemblement réalisé au premier tour en 2004 entre le PCF et des forces « d'alternative citoyenne », rompant tant avec une alliance au premier tour avec le PS, qu'avec un repli sur les seules forces du PCF, avait permis de réaliser un score de 7,2 %. La bataille avait été rude : la liste PS-Verts atteignait près de 32%, la droite 41% (Copé 25 % et Santini 16 %), le FN plus de 12%. La liste LCR-LO conduite par Arlette Laguiller était éliminée avec moins de 4%. Au second tour, la gauche rassemblée totalisait un peu plus de 49%, la droite moins de 41%, le FN un peu plus de 10%. Le groupe CACR ( http://www.eluscacridf.org/) au Conseil régional compte aujourd'hui 26 élu-e-s (sur 209), dont trois vice-président-e-s à l'exécutif (sur 15).
Les enjeux des Régionales de 2009 sont énormes, et leurs résultats très incertains. La droite est très motivée : l'affaire de La Défense n'est qu'un exemple de sa détermination à mettre la main sur tous les lieux de pouvoir en Ile-de-France, à faire des collectivités locales de dociles instruments au service des affairistes et de la privatisation des services publics. Ajoutons qu'à mi-mandat, la reconquête de régions par la droite, après ses résultats aux européennes, donnerait un second souffle à Sarkozy pour aller au bout de ses réformes réactionnaires malgré les luttes sociales. Pour gagner, la gauche a besoin de bien autre chose que du bilan en demi - teinte des Conseils régionaux sortants, surtout que le PS, toujours tenté par la dérive social-libérale, et affaibli par des querelles internes, n'a guère le vent en poupe. Cette fois, les Verts feront cavaliers seuls au premier tour, à moins que les rapprochements entre Bayrou et Cohn Bendit n'ouvrent la voix à d'autres aventures. Le NPA ne semble guère tirer de leçons de son modeste score aux européennes, si on en croit son dernier communiqué :
« Oui, il faut battre la droite ; oui, il ne faut pas confondre un électeur socialiste d'un électeur UMP. Mais, dans le même temps, il faut enregistrer qu'existent deux gauches dotées de programmes contradictoires qui interdisent d e gérer ensemble les régions ».(2) Au contraire, la crédibilité de la proposition du PCF tient à ce qu'elle ne met pas d'autre condition au travailler ensemble entre forces de gauche que l'élaboration commune de projets crédibles et radicaux, une commune volonté de faire des régions des lieux de résistances à la politique de la droite, lui opposant une autre utilisation de l'argent, une démocratie participative, des pouvoirs nouveaux pour les travailleurs et les citoyens, à l'entreprise et dans les institutions, un développement des services publics, un développement durable et écologique créateur d'emplois…L'anticapitalisme ne peut mobiliser les citoyens que s'il devient projet positif de transformation sociale, porté par un rassemblement à vocation majoritaire : c'est cela que visent à construire les ateliers- forums où se retrouvent forces politiques de gauche et acteurs du mouvement social.
L'offre politique nationale faite par le PCF permettra-t-elle de sortir d'une situation confuse à gauche ? Il ne semble pas en tout cas y avoir d'autre voie pour redonner espoir aux citoyens qui souffrent de la politique actuelle et veulent créer les conditions pour que Sarkozy soit battu aux élections régionales puis en 2012.
http://www.npa2009.org/
Attendue à gauche, l' « offre politique » du PCF pour les élections régionales du printemps 2010 a été faite ce week-end par son Conseil national, qui a adopté à une très grande majorité un appel dont voici un extrait :
« Le Parti communiste lance un appel à toutes les forces, à toutes les femmes et les hommes de gauche représentatifs des courants politiques progressistes, comme du mouvement syndical, social, associatif, issus de la ruralité comme des grandes zones urbaines et de leurs quartiers populaires, à travailler ensemble pour que puisse s'exprimer dans ces élections de la manière la plus forte et la plus claire possibles la volonté de politiques et de majorités régionales résolument engagées à gauche.
Partout où les conditions peuvent en être créées, où les forces disponibles existent, le Parti communiste propose que ce travail commun débouche, autour d' objectifs et de projets clairs, sur la constitution de listes de Front de gauche de large rassemblement au 1er tour, qui, à partir mais très au delà des trois forces qui se sont rassemblées à l'élection européenne (Parti communiste, Parti de gauche, Gauche unitaire), permettraient de réunir toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette démarche.
Ces listes pourraient s'ouvrir à des forces nouvelles, et faire une large place à toutes les femmes et les hommes, citoyens, militants du mouvement social, élus locaux, qui dans leur diversité partagent l'urgence de cette démarche de clarté et de rassemblement. Cette unité, cette diversité, cette large démarche de rassemblement, tout en assurant la juste représentation des partis qui l'initient et en s'appuyant sur leurs acquis électoraux, devront s'exprimer dans la composition des listes, jusque dans le choix des têtes de liste régionales et départementales.
Ces listes, en ouvrant un autre choix à gauche que celui porté par le PS ou Europe-Ecologie, visent à lever une dynamique de rassemblement et de victoire à gauche sur des choix clairs. Faut-il concevoir ces listes en opposition au reste de la gauche ? Non, au contraire, comme nous le proposons, il faut faire de ce front un levier pour faire bouger le curseur à gauche.
Pour réussir, les objectifs que pourraient se fixer ces listes doivent être clairs :
- Construire de la manière la plus ouverte et la plus participative possibles les projets régionaux clairement ancrés à gauche que devront porter ces listes, et créer autour de ces projets les conditions du rassemblement le plus large.
Tout faire pour empêcher la droite de reconquérir les régions, et créer partout les conditions de majorités régionales de gauche, avec l'objectif de porter dans ces majorités des projets de transformation sociale réelle, et si les conditions en sont créées de travailler à leur mise en œuvre, jusque dans les exécutifs régionaux. - Cela supposera de travailler sans ambiguïté au lendemain du premier tour à la fusion des listes de gauche et écologistes, donc à l'exclusion du Modem, dans le respect de l'influence de chacune de ces listes. Tout faire pour élire dans ces majorités de gauche le maximum d'élus à même de porter ces objectifs avec détermination durant tout le mandat, notamment en élisant le maximum de conseillers régionaux communistes. » (1)
Cette proposition ne constitue pas une surprise : c'est la suite logique de la stratégie de Front de gauche qui a permis d'élire 5 députés de gauche « antilibéraux » au parlement européen. Les communistes ont encore à débattre de l'appel du Conseil national dans chaque région, à évaluer les possibilités concrètes d'y réaliser un front de gauche, et à se prononcer par vote, les 19, 20 et 21 novembre.
En Ile-de-France, le rassemblement réalisé au premier tour en 2004 entre le PCF et des forces « d'alternative citoyenne », rompant tant avec une alliance au premier tour avec le PS, qu'avec un repli sur les seules forces du PCF, avait permis de réaliser un score de 7,2 %. La bataille avait été rude : la liste PS-Verts atteignait près de 32%, la droite 41% (Copé 25 % et Santini 16 %), le FN plus de 12%. La liste LCR-LO conduite par Arlette Laguiller était éliminée avec moins de 4%. Au second tour, la gauche rassemblée totalisait un peu plus de 49%, la droite moins de 41%, le FN un peu plus de 10%. Le groupe CACR ( http://www.eluscacridf.org/) au Conseil régional compte aujourd'hui 26 élu-e-s (sur 209), dont trois vice-président-e-s à l'exécutif (sur 15).
Les enjeux des Régionales de 2009 sont énormes, et leurs résultats très incertains. La droite est très motivée : l'affaire de La Défense n'est qu'un exemple de sa détermination à mettre la main sur tous les lieux de pouvoir en Ile-de-France, à faire des collectivités locales de dociles instruments au service des affairistes et de la privatisation des services publics. Ajoutons qu'à mi-mandat, la reconquête de régions par la droite, après ses résultats aux européennes, donnerait un second souffle à Sarkozy pour aller au bout de ses réformes réactionnaires malgré les luttes sociales. Pour gagner, la gauche a besoin de bien autre chose que du bilan en demi - teinte des Conseils régionaux sortants, surtout que le PS, toujours tenté par la dérive social-libérale, et affaibli par des querelles internes, n'a guère le vent en poupe. Cette fois, les Verts feront cavaliers seuls au premier tour, à moins que les rapprochements entre Bayrou et Cohn Bendit n'ouvrent la voix à d'autres aventures. Le NPA ne semble guère tirer de leçons de son modeste score aux européennes, si on en croit son dernier communiqué :
« Oui, il faut battre la droite ; oui, il ne faut pas confondre un électeur socialiste d'un électeur UMP. Mais, dans le même temps, il faut enregistrer qu'existent deux gauches dotées de programmes contradictoires qui interdisent d e gérer ensemble les régions ».(2) Au contraire, la crédibilité de la proposition du PCF tient à ce qu'elle ne met pas d'autre condition au travailler ensemble entre forces de gauche que l'élaboration commune de projets crédibles et radicaux, une commune volonté de faire des régions des lieux de résistances à la politique de la droite, lui opposant une autre utilisation de l'argent, une démocratie participative, des pouvoirs nouveaux pour les travailleurs et les citoyens, à l'entreprise et dans les institutions, un développement des services publics, un développement durable et écologique créateur d'emplois…L'anticapitalisme ne peut mobiliser les citoyens que s'il devient projet positif de transformation sociale, porté par un rassemblement à vocation majoritaire : c'est cela que visent à construire les ateliers- forums où se retrouvent forces politiques de gauche et acteurs du mouvement social.
L'offre politique nationale faite par le PCF permettra-t-elle de sortir d'une situation confuse à gauche ? Il ne semble pas en tout cas y avoir d'autre voie pour redonner espoir aux citoyens qui souffrent de la politique actuelle et veulent créer les conditions pour que Sarkozy soit battu aux élections régionales puis en 2012.
- Pour lire l'intégralité du texte :
http://www.pcf.fr/spip.php?article4009
http://www.npa2009.org/
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