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samedi 24 janvier 2009

Abou Bakari Tandia : nous voulons la vérité





La vérité sera-t-elle un jour connue sur les circonstances du décès d'Abou Bakari Tandian, jeune Malien sans papiers, résident du foyer de Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, interpellé en décembre 2004 et placé en garde à vue au commissariat de Courbevoie ?



Depuis quatre ans, tout se passe comme si la police voulait cacher quelque chose.



A commencer par les versions successives des évènements, aussi peu crédibles les unes que les autres, qui ont été données à la famille. Il se serait défenestré du troisième étage ? Mais un reportage d'Antenne 2 a montré que le commissariat n'a qu'un étage. Il se serait cogné la tête contre les murs, de désespoir d'être expulsé ? Mais il voulait rentrer au pays car sa mère était malade.



Le dossier médical établi par l'Hôpital Louis Mourier de Colombes, où le jeune homme est décédé en janvier 2005 sans reprendre connaissance, a disparu ? Mais l'avocat vient d'apprendre qu'il était retrouvé depuis longtemps, sans que personne n'ait jugé utile de le transmettre au juge d'instruction.



La caméra de surveillance de la geôle de garde à vue était hors d'usage, détériorée par un détenu ? Mais l'enquête de l'IGS aboutit à la même conclusion que celle de l'avocat : elle était à quatre mètres de hauteur, hors de portée.



Tout est suspect, jusqu'aux effets personnels qu'on a voulu remettre à la famille, qui les a refusés, parce qu'ils étaient incomplets, comme si on voulait empêcher toute analyse révélant des violences.



Or, il semble désormais indubitable qu'une altercation a eu lieu entre Abou Bakari Tandia et des policiers. Pourtant, au foyer de Courbevoie où il résidait, chacun se rappelle le caractère gai, amical et doux du défunt, qui n'était pas homme à perdre son sang froid pour une de ces interpellations pour défaut de papiers dont il avait l'habitude, et qui ne désespérait pas de voir ses demandes de titre de séjour aboutir enfin.



Le nouveau procureur de Nanterre semble prendre au sérieux la réouverture de l'instruction obtenue par la famille, l'avocat, le comité de soutien.



Parmi eux, personne n'est motivé par un désir de vengeance. Pour faire son deuil, la famille, à sept mille kilomètres de Courbevoie, a besoin de connaître la vérité. Les habitants de Courbevoie ont besoin de faire confiance à la police, d'avoir la garantie qu'en cas d'interpellation, chacun peut avoir l'assurance de ressortir vivant du commissariat.



Au-delà de la possible bavure locale, les participants à la manifestation commémorative et à la conférence de presse ont conscience de l'importance de leur action pour toute notre société. : les droits de la personne humaine sont inaliénables, qu'on soit français ou étranger; les "sans papiers" ne sont pas des clandestins délinquants, mais des travailleurs, des soutiens de famille ; la mission de la police est d'assurer la sécurité et les droits de tous, une déontologie que contredit la politique xénophobe du gouvernement, qui ordonne d'expulser trente mille « sans papiers » par an.






Photos : la marche commémorative de samedi 24 janvier 2009 dans les rues de Courbevoie, à laquelle ont participé les élus et militants de gauche de la ville ; la conférence de presse avec l'oncle d'Abou Bakar Tandia ; maître Yassine Bouzrou, avocat ; Joëlle Paris et Jean Paul Van Hoove, animateurs du comité de soutien.







D'autres informations sur le site de l'association : cliquer sur le titre du billet




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