- L'état du mouvement des sans papiers dans le 92 :
Les salariés sans papiers organisés par la CGT continuent les luttes.
Ceux de BMS Nanterre ont arrêté l'occupation après une belle victoire : 39 régularisations sur 46, l'action continue sous d'autres formes pour les 7 qui ont encore des OQTF. Le patron voyou qui a fermé l'entreprise va être poursuivi. Mêmes succès sur les autres sites (Neuilly, Bagneux, Issy, Colombes…), plus difficile pour ceux qui sont en intérim (Gennevilliers). L'angle d'attaque de la CGT mettant en avant les droits de travailleurs et le code du travail est très intéressant, va bien au-delà de la faille que le coup d'œil syndical a su voir dans la loi Hortefeux. Petite ouverture de la préfecture pour les femmes salariées isolées, encore très insuffisante (moins d'une dizaine de régularisations). Nouveaux sites en grève à Nanterre et à Levallois depuis septembre. Forte mobilisation solidaire partout des militants communistes, des sections, des élu-e-s communistes. Riche expérience de comité de soutien large pour la CGT (Nanterre) avec associatifs, politiques (LCR-NPA, PCF, quelques socialistes et Verts)
Les « oubliés de Saint-Paul »
Fin avril, le CSP92 voulait créer un pôle de fixation dans les locaux paroissiaux de l'église Saint-Paul de Nanterre pour tous les collectifs, sur la base au départ du refus de la régularisation par le travail, et a annoncé 450 occupants, 10 grévistes de la faim. En juillet le préfet ayant accepté d'examiner 60 dossiers, l'occupation a été arrêtée. 7 grévistes de la faim qui ont tenu deux mois ( !) ont été régularisés comme salariés. Aujourd'hui, 58 personnes, qui avaient abandonné travail et logement pour suivre le mot d'ordre d'action 24h/24 jusqu'à la régularisation de tout le monde, restent hébergés par la communauté paroissiale. Ce sont les « oubliés de Saint-Paul ».
2. Le bilan de la fête de l'Huma.
J'ai assisté au débat des Amis de l'Huma : un très grand moment, avec beaucoup de travailleurs sans papiers en lutte, dont le journal a rendu compte parmi les reportages sur la fête.
La rencontre débat dans l'espace 92 « avec les travailleurs sans papiers en lutte pour la régularisation de tous » a rassemblé une centaine de personnes, presque toutes du 92, dont la moitié étaient des migrants, beaucoup sans papiers. La rencontre (CGT 92, RESF, délégués sans papiers BMS et Saint-Paul, Femmes-égalité, LDH, Emmanuel Terray, des « figures » du comité de soutien aux SP 92, Brigitte Gonthier-Morin comme sénatrice et secrétaire du PCF92…) a été jugée par tous stimulante, vive et enrichissante.
Une bonne dizaine de sans papiers sont restés vendredi et samedi dans l'espace 92 et ont fait signer massivement des pétitions de soutien dans les stands.
L'action du RESF, qui avait un stand dans l'espace jeunesse, notamment
pour le retour du lycéen de Malakoff expulsé au Maroc alors qu'il devait passer la session de septembre du bac, a été aussi bien relayée dans l'espace 92. Cela aurait mérité une photo dans le reportage de l'Huma sur la fête (devenons tous des correspondants de ce journal !).
3. Parmi les temps forts des prochains jours
Le colloque et la manifestation des 17 et 18 octobre sous le beau mot d'ordre « Des ponts pas des murs » , va constituer un évènement très fort, je sens la mobilisation monter dans le réseau associatif. Toutes les composantes de l'UCIJ paraissent rivaliser d'enthousiasme. Marie- George Buffet avait la première lancé un mot d'ordre comme ça il y a quelques années. Et Francis Wurtz a dans son rapport sur l'Europe, publié dans l'Humanité et envoyé aux adhérents du PCF, donné aux questions des migrations une bonne place. Donc, les communistes sont attendus… « au pied du mur » !
Le deuxième forum des quartiers populaires se tient à Nanterre ce week end des 3,4,5 octobre.
Les migrations et les discriminations sont au cœur de beaucoup d'ateliers. Donc appel aux communistes banlieusards du réseau à venir se frotter aux lascars de mon quartier Pablo Picasso. C'est une initiative nationale, il y aura la presse !
4. Notre contribution au congrès du PCF.
Nous avons des opinions sans doute différentes. Mais ce qui paraît se manifester chez beaucoup de communistes du 92, c'est pour le moins une très grande insatisfaction sur la troisième partie du projet de base commune.
Je pense que notre expérience de ce qu'a été le Réseau Migrations citoyenneté du PCF peut contribuer à la réflexion sur une « métamorphose » de l'outil politique dont nous avons besoin, une (re)construction qui ne serait pas que fioriture de langage….
Autre enjeu pour les luttes des migrants : notre positionnement et nos propositions sur des questions clefs comme la régularisation de tous les sans papiers, la liberté
de circulation et d'installation, l'égalité des droits, y compris celui de voter, entre nationaux et immigrés ayant conservé leur nationalité… la première partie sur le monde qui bouge, ainsi que la seconde sur le rassemblement pour une alternative de gauche en France, paraissent pouvoir accueillir un nécessaire rappel de la richesse de nos réflexions de fond sur de tels sujets.
Dans le 92, nos sans papiers, et tous les immigrés, on les aime trop pour ne pas être vigilants et exigeants sur ces questions vis-à-vis de notre parti.
Alors, retroussons-nous les manches.
(résumé de ma note pour la réunion du 29 septembre du Réseau-Migrations-citoyenneté du PCF)
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