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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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dimanche 5 octobre 2008

Désolé, c’est une vilaine tache sur le FSQP…

Le débat sur l'école, samedi après midi, était intitulé « illettrisme et échec scolaire ». En tant que parent d'élève et enseignant du quartier, je me suis préparé à y contribuer. Par précaution, au cas où les organisateurs du Forum Social des Quartiers Populaires en auraient manqué, j'ai amené quelques dizaines de tracts édités par la FSU et annonçant la grande manifestation pour l'école publique de dimanche 19 octobre, à laquelle appellent plusieurs dizaines d'organisations, dont certaines étaient présentes à Nanterre. Je les distribuai à l'entrée., pensant être tout à fait dans l'esprit d'un forum social. J'étais bien naïf.

Quelle ne fut pas ma surprise de me voir infligé comme introduction au débat 37 minutes de vidéo consacrées à une maman, enseignante, qui a décidé de ne plus envoyer ses enfants à l'école, et de leur faire classe elle-même. Ensuite, le même temps de discours de cette enseignante, Mme Farida Belghoul, cinéaste et écrivain, et qui fut une figure de « Convergence 1984 »., ainsi que d'une autre personne de son association qu'elle avait invité. Ce dernier nous expliqua en détail les recherches de son épouse médecin sur le cerveau, qui serait un moyen d'éviter l'échec scolaire, et que le ministère de l'Education nationale a refusé, ce que l'une et l'autre estiment être un vrai scandale. Tout en se défendant de dénigrer l'école publique, tous deux se livrèrent à l'exercice bien connu des familiers des attaques contre l'école publique. Elle est responsable de l'échec, les enseignants aussi, ça allait bien au temps de la méthode syllabique, etc..C'est pour ça que face à l'échec scolaire massif, elle, Mme Belghoul a choisi de sauver ses propres enfants en les gardant à la maison, je ne suis pas sûr d'avoir bien compris ce qu'elle disait à propos de ses élèves.. Elle invite à développer, à organiser ce genre de pratique. Elle a créé une association, que nous sommes invité-e-s à soutenir en versant chacun dix euros, pour « aider 12 des 150 000 jeunes qui sont à la rue, déscolarisés ».

Ayant enfin le droit de parler-croyais-je - je le fis avec courtoisie, expliquant ma surprise qu'il n'y ait que ce débat sur l'école au fsqp, à quelques jours de la manifestation du 19. J'aggravais mon cas en rendant hommage au travail des collègues du quartier, où ma fille fait toute sa scolarité. Je mettais en rapport les suppressions de postes, les suppressions programmées de structures d'aides aux enfants en difficultés, d'écoles maternelles….et le nombre insupportables d'élèves en échec, convenant qu'il fallait développer la recherche pédagogique, pas seulement plus de moyens. Je devins tout à fait odieux quand je me permettais de faire référence à un récent article du Monde diplomatique, enquêtant de manière critique sur ce phénomène surtout américain de retrait des enfants de l'école, accentué au fur et à mesure des coupes budgétaires, et, qui toucherait maintenant quelques milliers d'élèves en France . Je dépassais les bornes en disant qu'à mon avis faire classe à la maison ne pouvait qu'aggraver les inégalités sociales, qu'il fallait faire attention parce qu'avec le projet de la droite de pécule éducatif donné à chaque enfant au départ, et puis l'ouverture libre d'établissements d'enseignement privé dans les quartiers populaires, c'était la mort de l'école publique, conquête populaire et laïque. Enfin, je me demande comment j'ai pu être aussi grossier, j'ai demandé à Mme Belghoul si le film qu'elle nous avait présenté ne contenait pas sa propre critique : sa fille en effet lui demande d'aller à l'école pour avoir des copines parce qu'elle s'ennuie. L'école est donc aussi un lieu de socialisation, pas seulement de transmission de savoirs, et je me permettais d'estimer –quelle inconvenance ! - pour ma part que je ne trouvais pas bon pour un enfant de ne pas quitter le milieu familial pour apprendre des autres, quelle que soit la culture des parents.

Ensuite, plusieurs intervenants abondèrent dans mon sens. Alors, la parole repassa « pour répondre » aux deux promoteurs de l'éducation à la maison, pendant très longtemps et sur un ton de plus en plus véhément. J'eus le malheur de dire deux mots à l'oreille de ma voisine. Aussitôt, un jeune homme de l'association cria que mon comportement était scandaleux, que je ne respectais pas les intervenants, que ce que j'avais dit précédemment était hors sujet et insupportable. Que je n'avais qu'à sortir. Je ne me le fis pas dire deux fois.

Je ne vous aurais pas infligé la lecture de ce consternant point de vue sur un atelier qui ne l'était pas moins s'il n'y avait pas eu une suite.

Le lendemain après midi, j'arrivai au stade Jean Guimier pour le bilan du forum. Mme Belghoul, accompagnée du responsable du « cinéma de quartier » du FSQP croisèrent mon chemin. Pensant que l'incident était clos, si incident il y avait eu, je les saluai. La réponse fut « Qu'est-ce que tu fais encore là, pourriture de FSU, casse toi, retourne collaborer avec le pouvoir ! » et « vous ne respectez pas un intervenant de 72 ans ! » (j'ignore tout de cette personne, peut-être le mari de la femme médecin, avec qui un être civilisé ne peut être que d'accord ?),cela de la part de Mme Belghoul, qui a bien sûr plus de lettres. Je répondis qu'on peut ne pas être d'accord sans s'insulter., ce qui ne les calma pas. J'appris ensuite qu'elle avait sans doute été se plaindre d' « un commando de la FSU venu lui saboter son débat », car c'est ce que me dit un responsable du FSQP à qui je me plaignais de cet incident. Ensuite, sous le chapiteau, j'entendis M. Cinéma crier dans le micro : « les enseignants sont nos ennemis ». Personne parmi les organisateurs ne le contredit. Alors, à cette minute, le FSQP compta un ennemi de moins.

Voilà, c'est tout. Je tiens à le redire ici : attention : l'école à la maison ce n'est pas une idée de progrès ! Le comportement de mes interlocuteurs le confirment. La manière dont le FSQP traite cette questions est irresponsable et dangereuse. Désolé de publier cette vilaines tâche sur ces journées.

Mon grand regret est de ne pas avoir pu discuter sérieusement des questions vraies de l'école dans le cadre du FSQP!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Eh beh... Je découvre cet article suite à un mail sur le bouquin "main basse sur l'école publique".
C'est incroyable, au sens fort du terme !!
Avez-vous eu d'autres rebondissements dans les jours qui ont suivi ?
Et qui a fait le choix d'inviter ces intervenants ??

Pascal, école Decour