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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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samedi 8 avril 2017

Impressions de campagne #jlm2017 : oui, on peut le faire !

Les photos qui illustrent ce billet ont été prises, sauf mention contraire,
lors de la manifestation pour la sixième république le 18 mars 2017

Mon billet « Le débat s’amplifie à gauche : la dynamique # jlm2017 au coeur d’une possible alternative », du 1/02/2017, a été consulté 81 412 fois. C’est cinq fois plus que celui du 12 /11/2016, « Ma décision est prise », dans lequel j’annonçais que je m’engageais, prenant ma responsabilité de citoyen, dans la campagne pour la victoire de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, quel que serait le vote majoritaire des adhérents du PCF, parti où je milite depuis 1969.
En relisant ce que j’écrivais il y a quelques semaines, je me dis que je n’ai  sur le fond pas grand-chose de nouveau à ajouter. Si ce n’est quelques bonnes choses. Et assurément aucun regret, si ce n’est celui de n’avoir pas, comme d’autres l’avaient fait, pris cette décision plus tôt. Alors les bonnes choses donc.


Les communistes dans la campagne


Tract édité en mars 2017 par le PCF
Depuis la fin 2016, la majorité des adhérents au PCF, et parmi les premiers son secrétaire national Pierre Laurent, ont fait le choix de soutenir Jean-Luc Mélenchon. Avec une campagne « autonome », qui a certes sa légitimité, mais qui ne rend pas toujours plus facile sur le terrain essentiel des portes à portes et autres contacts de proximité la lisibilité de l’engagement des communistes, ni pour eux-mêmes, ni pour leurs interlocuteurs. En ce qui me concerne, c’est le programme « L’avenir en commun » que je propose au débat, celui du candidat, qui a été écrit à des milliers de mains - ou plutôt de cerveaux - d’insoumis (parmi lesquels, certes pas assez, à mon avis, des communistes). C’est le matériel du candidat que je distribue en priorité, non sans inviter à aller voir aux adresses WEB mentionnées les sites qui permettent de suivre la campagne et d’y participer. La brochure du PCF « La France en commun », synthèse de propositions, rédigée en beaucoup plus petit comité, permet, aux plus politisés que ça intéresse, de mesurer le vaste champ des convergences sur l’essentiel, et de pointer quelques nuances ou divergences, qui existent d’ailleurs aussi dans les discussions entre communistes et dans tous les courants de la gauche alternative. Ce qui était déjà lisible pour les plus aguerris des militants entre les lignes du texte rassembleur qu’a été « L’Humain d’abord », programme du Front de gauche et de son candidat Jean-Luc Mélenchon en 2012.  Et il en va de même des matériels du « PCF-Front de gauche », où, fort heureusement, au fur et à mesure que les communistes s’engagent plus nombreux sur le terrain, et à leur demande, la photo et le nom de Mélenchon ont pris de l’ampleur (1).  Ce qui compte, en cette toute dernière ligne droite, c’est de tenir « dix mille » points de rencontre pour le vote Mélenchon, comme y a appelé début avril la direction nationale du PCF, et d’oser le porte à porte, comme y invite également la France Insoumise.



La cohérence de la méthode et des finalités

La deuxième bonne chose, c’est que la dynamique engagée ne se construit pas sur   un projet utopique ni dogmatique.  Bien sûr, l’Avenir en commun est une référence, sérieusement élaborée à partir de valeurs bien ancrées et de données bien fondées, ce qu’a bien mis en évidence le 19 février la belle séance publique de son « chiffrage », mariant joyeusement la raison et les affects. 
  Mais cela n’empêche pas, au contraire, un enrichissement continu avec l’apport croissant de compétences et d’engagements citoyens : les dizaines de livrets thématiques, en téléchargement libre, en témoignent. Ainsi, sur des thèmes qui me tiennent à cœur en raison de mes choix militants, « lutter contre le racisme, les discriminations, construire l’égalité », et les migrations, - « Respecter les migrants, régler les causes des migrations » -, incontestablement les luttes sur le terrain, les analyses les plus récentes, sont de mieux en mieux prises en compte … et le processus engagé n’est pas clos. Sur d’autres thèmes au cœur des enjeux de notre temps, sur lesquels, comme la plupart des humains du XXème siècle, fussent-ils communistes, j’avais accumulé une bonne couche d ’ ignorance ou de déni, j’ai beaucoup commencé à apprendre, avec d’autres et avec plaisir. Il en est ainsi de l’écologie, ce dont j’ai essayé de rendre humblement compte à propos du contre - salon de l’agriculture au parc floral de la porte de Vincennes.


   L’utilisation à plein des moyens nouveaux de communication que permet internet est un choix stratégique, pour contourner les discours et les censures des médias, dont les plus influents sont possédés par des milliardaires. Les vidéos en libre accès sur Youtube constituent une somme de documents bien plus importante en nombre et en durée – sans parler du contenu - que les émissions télévisées consacrées aux enjeux des élections de 2017. Plus important encore, les sites et listes de diffusion sont au cœur des échanges interactifs, des mobilisations, des engagements individuels dans l’organisation de la France Insoumise, dans tous les aspects de la campagne. Non seulement cette campagne en ligne ne réduit pas l’importance des contacts de proximité, les diffusions de tracts, de brochures et de livres, les collages d’affiches, mais elle les stimule.  Il s’agit de rendre le peuple acteur, (2) dans le cadre de la présidentielle qui est au coeur de la constitution antidémocratique de la Vème république. Participer à un meeting, c’est contribuer à créer un évènement qui rassemble des milliers de personnes, et que des dizaines, des centaines de milliers d’autres partageront, en direct ou en différé : quoi de plus valorisant, de plus motivant pour en être ?


 Certes, le personnage Mélenchon n’est pas pour rien dans l’affluence record à ses meetings :  il montre sa culture et ses talents d’orateur, il se joue de la politique spectacle – avec ou sans hologramme-,  il donne tout ce qu’il a pour gagner, et pour subvertir la règle du jeu. Le bonhomme vient à son heure, mais il demande qu’on crie résistance plutôt que son nom. Il répète qu’il ne serait rien sans les collectifs qui produisent des savoirs et des idées neuves, sans les quelque trois cent mille personnes mises en réseaux et en groupes de proximité. L’argument malveillant que Mélenchon serait seul avec son égo fait donc long feu. C’est le seul candidat qui répète qu’il se retirera dès lors que la Constituante aura terminé son travail pour une sixième république qui abolira le système oligarchique, donc, entre autres, la monarchie présidentielle. La manière de construire le programme, de mener campagne, est cohérente avec les finalités annoncées.

L’alternance au pouvoir entre néolibéraux pour que rien ne change, sinon en pire,  n’est plus une fatalité

La troisième bonne chose, c’est qu’en quelques semaines, les primaires, présentées dans tous les médias, pendant des mois, comme des moments décisifs pour que les citoyens le plus proches des « partis de gouvernement », pour un ou deux euros, décident d’avance qui à droite ou qui à gauche serait le futur président, ont tourné à la farce.
Aux Etats-Unis, où ce système est en place depuis très longtemps, afin de rendre impossible l’élection d’un président non adoubé par les deux grands partis dominants et les lobbies et sponsors qui vont avec, c’est un dénouement tragique qu’ont connu les primaires, avec l’élimination du « socialiste » Sanders, conduisant ensuite à l’élection de Trump face à sa candidate rivale du monde des affaires.


En France, la droite avait déjà importé la primaire.  Il s’agissait pour les dirigeants du PS de faire passer la primaire de leur parti pour celle de toute la gauche. A droite, tout avait  bien commencé : le père la morale et père la rigueur Fillon en est sorti vainqueur, porteur d’un projet des plus agressifs contre le monde du travail. Mais le voilà englué dans des ennuis judiciaires à propos de rentrées financières familiales qui seraient dues à la rémunération par l’argent public de travail à son service de parlementaire, travail  dont l’existence est mise en doute. Au PS, tout était prêt pour que Hollande, ou Valls, enfile le costume du candidat « démocrate » à l’américaine. Mais le premier a déclaré forfait tellement sa popularité est faible, et le second a été sèchement éliminé. La victoire de Hamon, sur la base de propos peu complaisants quant au bilan d’un quinquennat catastrophique, et de propositions peu cohérentes mais non conformes au dogme austéritaire qui est celui du PS au pouvoir, a confirmé que les électeurs socialistes aspirent eux aussi, majoritairement, à ce que ça change. Aussitôt, le candidat Europe-écologie-les-verts s’est désisté en sa faveur, contre l’avis d’une forte proportion des militants de son parti, sans que ce ralliement booste durablement le score du candidat du PS dans les sondages. C’était en effet ne pas mesurer l’ampleur de la crise du PS ni sentir venir son éclatement : beaucoup de ses parlementaires, de ses ministres et de ses dirigeants préfèrent faire campagne pour Macron, lui aussi ancien ministre de Hollande, qui se présente en électron libre, « ni gauche ni droite », sachant emballer de formules creuses et ambigües des mesures néo-libérales anti sociales inspirées par sa proximité avec le MEDEF et les milieux financiers. Le candidat officiel du PS n’est donc pas en mesure de rassembler pour être un possible présidentiable, pas même dans son parti, dont la primaire n’a fait que révéler et accélérer le démantèlement. Dans tous les pays européens, la social-démocratie qui applique, comme en France, une politique néolibérale, le plus souvent en alliance avec la droite, est en déclin.


L’illusion des primaires, inadaptées à un pays où la résignation à l’alternance entre deux partis néolibéraux dominants rencontre de la résistance, s’est dissipée. Parmi les quatre candidats présentés, selon les enquêtes d’opinion, comme pouvant être présents au deuxième tour, trois avaient refusé de tomber dans le piège des primaires.  Et seulement deux d’entre eux, dont Jean-Luc Mélenchon, ne sont pas l’objet d’enquêtes judiciaires pour détournement de fonds publics (dans la plupart des pays d’Europe, Fillon et Le Pen ne pourraient pas, en raison de telles affaires, continuer d’être candidats).

Les instituts de sondage, qui ont publié des résultats trompeurs avant l’élection présidentielle aux Etats-Unis, et avant les primaires de la droite et du PS en France, ne sont pas plus fiables pour les élections des 23 avril et 7 mai. En tout cas, il est évident qu’alors que 40% des électeurs sont encore indécis, les scores estimés aujourd’hui pour les candidats ne sauraient constituer une prédiction des résultats des élections. Il est donc aussi aberrant en politique qu’en mathématique d'additionner des poucentages, qui plus est virtuels, pour échafauder d’hypothétiques et irréalistes combinaisons politiciennes à l’ancienne.



Ce qui est vrai, et c’est la meilleure des choses, c’est que depuis la marche pour la sixième république et les derniers débats télévisés, la dynamique jlm2017 continue de progresser rapidement :  ce n’est pas seulement une réalité que les sondages d’opinion enregistrent, elle est perceptible dans les contacts de proximité, notamment avec des jeunes, et avec toutes les générations. Nous rencontrons des abstentionnistes, dégoûtés de la politique depuis leur vote de 2012 trahi par le PS au pouvoir, et qui sont comme nous inquiets des scores annoncés du FN. Les résultats des élections dépendent d’eux. A nous de les convaincre, dans ces toutes dernières semaines, que voter cette fois sera utile, et que le vote utile, c’est le vote Mélenchon.

Message trouvé dans ma boite à lettres. Je ne connais pas encore son
auteur (nous sommes plus de 1500 familles dans les tours Aillaud)
Bravo, je partage !
Faisons toutes et tous quelque chose d'ici le 23 avril pour la victoire
de Jean-Luc Mélenchon, candidat de l'Avenir en commun.

(1)  Pour quelques camarades qui traînent encore les pieds. Je comprends que la dynamique « Mélenchon – France Insoumise » bouscule les habitus des partis politiques. Mais ce n’est pas Mélenchon qui est à l’origine de la crise de la politique, de l’affaiblissement des partis, et pour ce qui nous importe ici, singulièrement de ceux qui se réclament de la gauche et de l’émancipation humaine, dont le PCF. Ils n’ont pourtant perdu ni leur légitimité ni leur utilité, comme organisations productrices de projets de sociétés, forcément discordants, de grilles de lecture du monde, forcément plurielles, à partir de leurs histoires, de leurs corpus culturels et idéologiques, comme acteurs d’éducation et de mobilisations populaires, comme composantes essentielles de la vie démocratique, avec notamment leurs candidats et leurs élus. Mais la montée continue de l’abstention aux élections, l’échec en quelques années du Front-de-gauche dans sa version cartel de partis, l’hémorragie des forces militantes organisées dans les partis, ne peuvent pas s’expliquer seulement par les désastres du dernier quinquennat du PS au pouvoir et des erreurs tactiques, des égocentrismes « partidaires ». Pour ce qui est du PCF, nous en avions beaucoup discuté - ce n’était pas la première fois -  dans la préparation de l’avant dernier congrès, et le chantier des analyses et des réformes de fond (révolution, refondation, reconstruction…les mots et les polémiques n’ont jamais manqué ces 25 dernières années pour dire l’ampleur de la tâche) est encore pour l’essentiel devant nous. Cent ans après la Révolution d’octobre, il est plus que temps de tirer tous les enseignements de l’Histoire, - de toute l’Histoire-  du XXème siècle, et du présent de notre XXIème siècle, pour qu’une visée et une organisation que nous appelons communistes (re)fassent sens et (re)donnent envie de s’engager en politique à un nombre plus grand de nos concitoyens. Que le succès de Mélenchon relance et stimule cette « révolution inachevée » au PCF, ce serait une autre bonne chose à annoncer.

(2)    « Place au peuple » = populisme ? Je comprends qu’une perspective révolutionnaire, fût-elle citoyenne et démocratique, passant par l’expression du suffrage universel, puisse effrayer, surtout ceux qui ont, ou qui croient, détenir des pouvoirs ou des « rentes de situation » dans le système. D’autant que c’est du haut en bas de la pyramide institutionnelle, et dans toute la société, que la monarchie présidentielle, ainsi que les méthodes de management des entreprises marchandes étendues aussi aux services publics, diffusent leurs modèles de fonctionnement autoritaire et antidémocratique. Mais agiter l’épouvantail du « populisme » à propos de Mélenchon, c’est se tromper- ou tromper- sur l’individu et sur l’époque.   C’est surtout passer à côté de la nécessité, au XXIème siècle, que le(s) peuple(s) se construisent de manière démocratique, inclusive, émancipatrice, solidaire, pacifique, contre les discours et les politiques des pseudo « élites » dominantes au service du capitalisme mondialisé. C’est laisser le champ libre à l’extrême droite qui, à l’opposé des valeurs et du programme de Mélenchon, développe une conception exclusive, identitaire, xénophobe, inégalitaire, raciste, belliqueuse, de la cause du (des) peuple(s), divisé(s) et d’autant plus soumis aux puissances aliénantes des dominants, du capitalisme mondialisé, et de ses(leurs) propres fantasmes.
 Le mot populiste, tel qu’utilisé pour désigner qui se réclame du peuple, ou des  intérêts du peuple, ou qui veut faire « place au peuple », ce qui est forcément démagogique et dangereux aux yeux des ennemis de la démocratie, c’est le langage de ceux qui veulent brouiller les cartes, dénigrer Mélenchon et banaliser le FN, pour que rien ne change, sinon en pire.  





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