Devant la plate- forme de préaccueil (PPA)
départementale, rue Ernest Renan à Nanterre, chaque lundi matin, à 7h30, depuis
plusieurs mois, et auparavant, dès l'hiver 2015 quand c'était avenue
Clémenceau, des dizaines de citoyens à l'initiative du Secours Catholique et
l'aide du MRAP, sont présents pour rencontrer les demandeurs d'asile avec
boissons chaudes et viennoiseries. Cette semaine, une équipe était présente
également dimanche soir avec vêtements chauds et couvertures.
Nous demandons depuis le début :
- l'ouverture d'un
lieu permettant de s'abriter et d'avoir accès à des sanitaires
- l'accueil de tous
les demandeurs avec des rendez-vous aux Guichets uniques OFII-préfectures dans
les meilleurs délais
Déléguée à l'entreprise FACEM, la PPA, suivant les ordres de la préfecture,
n'accueille en moyenne qu'une quinzaine de personnes le lundi, parfois d'autres
les mardi, mercredi et jeudi, alors qu'en moyenne de cinquante à quatre-vingts
sont présentes le lundi matin, et que plusieurs dizaines attendent depuis la
soirée du dimanche.
Insupportable humainement, cette situation qui empêche un grand nombre de
demandeurs d'asile de déposer leurs demandes dans des délais normaux et les
laisse sans hébergement, sans accès aux soins, sans aucune aide, vise à les
décourager, et constitue une violation de fait des textes internationaux et
constitutionnels, depuis la Convention de Genève de 1951.
Mais les dénonciations de cette situation sont insuffisantes, la presse et
les élus locaux se faisant surtout l'écho de plaintes du voisinage...
L'utilisation de gaz lacrymogène la nuit dernière par la police est une
nouvelle étape, que je ne peux pas m'empêcher de rapprocher, quant à la dérive
de ce gouvernement, des refoulements illégaux et de la répression qui frappe
dans le pays des dizaines de citoyens pour "délit de
solidarité".
Sommes-nous capables d'organiser un rassemblement exprimant notre
indignation et nos revendications ?
Message du Secours
catholique de Nanterre :
.
La situation de la file d’attente à la
FACEM s’est encore dégradée cette nuit.
En effet, la police vers 02:30-3:00 a
dispersé les demandeurs d’asile qui dormaient sur le dortoir cette nuit
en vue de sauvegarder leur place pour la file d’attente du lendemain, en actionnant une grenade lacrymogène sur le
trottoir.
Ce moyen est évidemment totalement
disproportionné.
Nous sommes loin d’un accueil
respectueux.
(…)
L’information ci-dessus a été vérifiée
auprès de deux groupes linguistiques différents qui nous ont décrit la même
action.
Ce matin les demandeurs d’asile, avec
une mention aggravée s’agissant des femmes plus nombreuses que d’habitude,
étaient très choqués ; les bénévoles du Secours Catholique et des autres
associations aussi.
.
Lundi matin 23/01, environ soixante demandeurs d’asile dont une vingtaine étaient déjà présents
dimanche soir à 22 :00 et avaient donc passé la totalité de la nuit là.
D’autres sont arrivés en cours de nuit après la fin de notre action de dimanche
soir.
Nous avions organisé dimanche soir, compte
tenu du Grand Froid, une
distribution de gants, bonnets, couvertures (dont prioritairement des
couvertures de survie), écharpes.
Nous avons poursuivi la distribution de
boissons chaudes et petits déjeuners ce lundi matin.
.
L’incertitude, correspondant à une dure réalité, sur le nombre de personnes reçues,
continue à conduire un grand nombre, à dormir sur place la nuit, une partie de
chaque groupe se dispersant dans les entrées des locaux d’habitation
avoisinants ou une usine proche, ce qui créé évidemment une hostilité nettement
déclarée d’au moins une partie du voisinage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire