Image de la conférence départementale, à Malakoff |
J’ai activement participé , pendant plusieurs mois, aux niveaux de ma « cellule » de
quartier, de ma section locale, puis de ma fédération départementale, ainsi
qu’avec la commission nationale « lutte contre le racisme, pour
l’égalité », à la préparation du 37ème congrès du PCF.
Les textes finalement
adoptés, du 2 au 5 juin au congrès national, à Aubervilliers, par la
majorité des délégué-e-s : « Le
temps du commun, pour un communisme de nouvelle génération » ;
« Pour la France, un projet politique de gauche porté par un Front
populaire et citoyen » (1), ont tenu compte de la base commune
alternative 1, dont j’étais signataire. Le compromis trouvé pour la composition
du Conseil national, où sont élu-e-s des communistes dont certains ont défendu
des textes différents, a lui aussi permis que prévale le rassemblement dans le
respect de leur diversité. Maintenant, respectueux des décisions prises
majoritairement, je crois que nous pouvons tous travailler, partout, ensemble
et riches de notre diversité, sans esprit de clan ni de chapelle.
Dépasser des contradictions dans une situation complexe
Chacun en a conscience, nous ne
sommes pas sortis pour autant d’une situation difficile.
Ainsi, je participe à créer les
conditions sur le terrain pour que le questionnaire « Que demande le
peuple ? » soit connu et rempli, et permette dès la Fête de
l’Humanité, en septembre, d’avoir un point d’étape pour l’élaboration populaire
et citoyenne d’un socle de mesures prioritaires à défendre aux échéances de
2017. Distribuer en même temps les 5
« questions essentielles » qui ont été retenues par le congrès, ça
aidera sans doute. Je continue de penser
cependant que si nous avions proposé au départ que ce soit une campagne commune
pour des assemblées et ateliers du Front de gauche à relancer, pour toutes
celles et tous ceux qui veulent et cherchent une alternative de gauche au PS
néo-libéral , qu’ils soient électeurs, militants PS, EELV, syndicalistes,
associatifs ou « simples » citoyen-ne-s, votants ou abstentionnistes aux élections depuis 2012,
en mettant en même temps en débat ce qu’il faut actualiser dans l’Humain
d’abord, ça aurait été plus crédible pour créer une dynamique rassembleuse.
Et nous n’aurions pas laissé
Mélenchon faire « cavalier seul », en ce qui concerne les
organisations politiques, pour la présidentielle. Je respecte les opinions et
engagements des communistes qui le soutiennent, qu’ils soient adhérents au PCF ou
l’aient été. Mais je le redis : si je devais me résigner aujourd’hui à faire cette
campagne, sans avoir tout tenté pour qu’un(e) candidat(e) commun(e) à toutes les forces
de la gauche alternative, que ce soit
Jean-Luc Mélenchon ou un(e) autre, porte des propositions construites ensemble,
avec les citoyen-ne-s, et en rupture avec le néo-libéralisme comme avec le nationalisme, avec la monarchie élective,
c’est que nous aurions échoué, quelles que soient les intentions et les valeurs
affirmées, à sortir du moule mortifère
de la cinquième république. En même temps, sans se laisser enivrer par les
mirages des sondages, il est réconfortant de constater que, au-delà de ses
électeurs à la présidentielle de 2012, des acteurs d’un puissant mouvement social, qui
enfin se construit, mettent leurs espoirs dans celui qui a porté les couleurs
du Front de gauche. Mais l’objectif reste encore loin, pour qui espère
qu’un tel candidat puisse passer le premier tour et gagner au second, face à
une droite et à son extrême lepéniste, renforcées par le désastre de la
politique du parti socialiste au pouvoir qui détruit la gauche, désespère son
électorat, renforce le rejet de la politique telle qu’elle est
« offerte » et mise en œuvre.
Je partage pleinement la nécessité,
affirmée par le congrès, de consacrer sans attendre nos efforts à la
préparation des législatives. Au-delà de l’importance d’avoir un bien plus
grand nombre de députés communistes et Front de gauche, donner au Parlement de
réels pouvoirs, avec des élu-e-s qui ne rendent pas des comptes au Président,
quel qu’il soit, mais aux électeurs, au peuple, sur la base d’un programme
élaboré démocratiquement, c’est une des nécessités pour changer la politique et
changer de République. J’aurais voulu
que notre démarche nationale pour cette préparation soit plus précise, afin de
revitaliser le Front de gauche, l’élargir, d’en faire, dans la proximité, une
composante essentielle d’un Front populaire et citoyen, alors que, – si j’ai
bien compris – la désignation des candidats aux législatives, c’est l’affaire
du/des parti(s), au cas par cas. Il n’y aurait votations citoyennes à
l’automne sur les « questions essentielles », puis s’il le fallait
« primaires » ou autres modalités similaires, que pour le ou la
candidat(e) à la présidentielle, si j’ai bien lu le texte adopté par la majorité des congressistes .
Quel(s) outil(s) politique(s) pour un « communisme du XXIème
siècle » ?
Pas de malentendu : je suis de
ceux qui sont pour le renforcement du PCF, pas pour sa dilution. Je pense
d’ailleurs avoir contribué à faire nombre d’adhésions, même si trouver ensuite
du sens et de l’efficacité à leurs adhésions pour des personnes dont les
identités, les cultures, les luttes et centres d’intérêt ne se coulent pas
d’évidence dans le PCF tel qu’il est et fonctionne, c’est souvent difficile.
J’ai aussi « mouillé ma chemise » pour qu’existe un collectif actif
de communistes dans mon « quartier populaire », et je suis content
que des nouvelles forces s’y soient mises. J’ai toujours fait campagne pour
que, quelle que soit la configuration politique, nous ayons le plus d’élus
communistes – et Front de gauche - possible. Je reste cependant sur ma faim,
après le congrès, quant aux réflexions sur le rôle des partis politiques,
surtout bien sûr du nôtre, dans la construction d’une dynamique populaire
majoritaire, qui implique non seulement luttes et mouvement social, mais aussi
ouverture d’espaces où les « gens », les citoyens, puissent
réellement s’emparer de la politique, en maîtriser toutes les problématiques et
décisions. Des résolutions ont été prises pour le fonctionnement du PCF.
J’aurais voulu qu’elles le « révolutionnent » bien davantage, que
l’accent soit mis sur le « bas vers le haut », sur la richesse des
réseaux, de l’ « horizontalité », des cultures, des expériences,
des diversités des adhérents et des « ouvertures » aux
« autres », et que nous nous débarrassions avec plus d’audace, et réellement, à tous les
niveaux, de toute conception de parti d’avant-garde des « 99
% », auquel les autres se
rallieraient.
Avançons, on bougera sans doute en
marchant, et j’espère que les discussions et les actions collectives feront que nous saurons, les uns
et les autres, dépasser nos
contradictions.
La lutte contre le racisme et la xénophobie, comme question politique de
premier plan : on a du travail !
Il est heureux que le paragraphe qui
résume ce qui fait consensus dans le travail de la commission
antiracisme-égalité figure dans « Le temps du commun », que
l’adjectif « islamophobe » décrive une des formes, comme
l’antisémitisme et toutes les autres, du racisme qu’il faut combattre dans sa
globalité. Et qu’en plusieurs occurrences cette lutte – contre le racisme et
les discriminations - soit évoquée dans d’autres passages du texte, et qu’il
ait été rétabli que nous voulons le droit de vote pour les résidents étrangers.
Mais je remarque que parmi les questions prioritaires pour l’action, pour les
formations, les débats à organiser, si l’égalité femmes-hommes tient
légitimement sa place, nulle part n’apparaît la question de la lutte contre le
racisme. Cela n’empêche pas que nous restions disponibles, avec la commission
nationale, pour continuer les rencontres que nous avions commencées avant et
dans la préparation du congrès.
Les réfugiés, les luttes des
migrants, les sans-papiers, la « liberté de circulation », sont
évoqués en plusieurs occurrences dans le texte. Dommage que la régularisation
des « sans-papiers qui vivent, qui travaillent, qui étudient ici » , pas plus que d’autres amendements qui précisaient que faire
cesser les guerres et autres causes des exils forcés, ça n’arrêtera pas les migrations, qui, loin
d’être toujours et seulement des malheurs, sont des apports, aussi pour
construire de véritables co-développements dont les migrants, avec la liberté
d’aller et venir, soient des acteurs, ou encore écrivaient que les migrations,
irrépressibles, sont constituantes des progrès des civilisations, n’aient été
retenus. Cela aurait réaffirmé encore plus clairement nos engagements. Je n’en
reste pas moins disponible pour continuer, avec notre collectif/réseau
Migrations-citoyenneté 92, notamment nos actions de soutien aux sans- papiers,
à leurs luttes, en lien avec des élu-e-s et de nombreuses organisations,
syndicales, associatives, politiques...
Sur ces questions, dans le respect
évidemment de la spécificité de chacune des organisations, mon engagement
politique dans le département, et mon engagement associatif, vont de pair.
(1) Les
textes adoptés, la composition du Conseil national, sont publiés et accessibles
à tous sur le site du PCF, ainsi que le comité
exécutif national élu le 17 juin par le conseil national.
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