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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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vendredi 17 juin 2016

Premières impressions d’après congrès

Image de la conférence départementale, à Malakoff
J’ai activement participé , pendant plusieurs mois, aux niveaux de ma « cellule » de quartier, de ma section locale, puis de ma fédération départementale, ainsi qu’avec la commission nationale « lutte contre le racisme, pour l’égalité », à la préparation du 37ème congrès du PCF.

Les textes finalement adoptés, du 2 au 5 juin au congrès national, à Aubervilliers, par la majorité des délégué-e-s : « Le temps du commun, pour un communisme de nouvelle génération » ; « Pour la France, un projet politique de gauche porté par un Front populaire et citoyen » (1), ont tenu compte de la base commune alternative 1, dont j’étais signataire. Le compromis trouvé pour la composition du Conseil national, où sont élu-e-s des communistes dont certains ont défendu des textes différents, a lui aussi permis que prévale le rassemblement dans le respect de leur diversité. Maintenant, respectueux des décisions prises majoritairement, je crois que nous pouvons tous travailler, partout, ensemble et riches de notre diversité, sans esprit de clan ni de chapelle.

Dépasser des contradictions dans une situation complexe

Chacun en a conscience, nous ne sommes pas sortis pour autant d’une situation difficile.
Ainsi, je participe à créer les conditions sur le terrain pour que le questionnaire « Que demande le peuple ? » soit connu et rempli, et permette dès la Fête de l’Humanité, en septembre, d’avoir un point d’étape pour l’élaboration populaire et citoyenne d’un socle de mesures prioritaires à défendre aux échéances de 2017.  Distribuer en même temps les 5 « questions essentielles » qui ont été retenues par le congrès, ça aidera sans doute.  Je continue de penser cependant que si nous avions proposé au départ que ce soit une campagne commune pour des assemblées et ateliers du Front de gauche à relancer, pour toutes celles et tous ceux qui veulent et cherchent une alternative de gauche au PS néo-libéral , qu’ils soient électeurs, militants PS, EELV, syndicalistes, associatifs ou « simples » citoyen-ne-s, votants  ou abstentionnistes aux élections depuis 2012, en mettant en même temps en débat ce qu’il faut actualiser dans l’Humain d’abord, ça aurait été plus crédible pour créer une dynamique rassembleuse.

Et nous n’aurions pas laissé Mélenchon faire « cavalier seul », en ce qui concerne les organisations politiques, pour la présidentielle. Je respecte les opinions et engagements des communistes qui le soutiennent, qu’ils soient adhérents au PCF ou l’aient été. Mais je le redis : si je devais  me résigner aujourd’hui à faire cette campagne, sans avoir tout tenté pour qu’un(e) candidat(e) commun(e) à toutes les forces de la gauche alternative,  que ce soit Jean-Luc Mélenchon ou un(e) autre, porte des propositions construites ensemble, avec les citoyen-ne-s, et en rupture avec le néo-libéralisme comme avec  le nationalisme, avec la monarchie élective, c’est que nous aurions échoué, quelles que soient les intentions et les valeurs affirmées,  à sortir du moule mortifère de la cinquième république. En même temps, sans se laisser enivrer par les mirages des sondages, il est réconfortant de constater que, au-delà de ses électeurs à la présidentielle de 2012, des acteurs d’un puissant mouvement social, qui enfin se construit, mettent leurs espoirs dans celui qui a porté les couleurs du Front de gauche. Mais l’objectif reste encore loin, pour qui espère qu’un tel candidat puisse passer le premier tour et gagner au second, face à une droite et à son extrême lepéniste, renforcées par le désastre de la politique du parti socialiste au pouvoir qui détruit la gauche, désespère son électorat, renforce le rejet de la politique telle qu’elle est « offerte » et mise en œuvre.

Je partage pleinement la nécessité, affirmée par le congrès, de consacrer sans attendre nos efforts à la préparation des législatives. Au-delà de l’importance d’avoir un bien plus grand nombre de députés communistes et Front de gauche, donner au Parlement de réels pouvoirs, avec des élu-e-s qui ne rendent pas des comptes au Président, quel qu’il soit, mais aux électeurs, au peuple, sur la base d’un programme élaboré démocratiquement, c’est une des nécessités pour changer la politique et changer de République.  J’aurais voulu que notre démarche nationale pour cette préparation soit plus précise, afin de revitaliser le Front de gauche, l’élargir, d’en faire, dans la proximité, une composante essentielle d’un Front populaire et citoyen, alors que, – si j’ai bien compris – la désignation des candidats aux législatives, c’est l’affaire du/des parti(s), au cas par cas. Il n’y aurait votations citoyennes à l’automne sur les « questions essentielles », puis s’il le fallait « primaires » ou autres modalités similaires, que pour le ou la candidat(e) à la présidentielle, si j’ai bien lu le texte adopté par la majorité des congressistes .

Quel(s) outil(s) politique(s) pour un « communisme du XXIème siècle » ?

Pas de malentendu : je suis de ceux qui sont pour le renforcement du PCF, pas pour sa dilution. Je pense d’ailleurs avoir contribué à faire nombre d’adhésions, même si trouver ensuite du sens et de l’efficacité à leurs adhésions pour des personnes dont les identités, les cultures, les luttes et centres d’intérêt ne se coulent pas d’évidence dans le PCF tel qu’il est et fonctionne, c’est souvent difficile. J’ai aussi « mouillé ma chemise » pour qu’existe un collectif actif de communistes dans mon « quartier populaire », et je suis content que des nouvelles forces s’y soient mises. J’ai toujours fait campagne pour que, quelle que soit la configuration politique, nous ayons le plus d’élus communistes – et Front de gauche - possible. Je reste cependant sur ma faim, après le congrès, quant aux réflexions sur le rôle des partis politiques, surtout bien sûr du nôtre, dans la construction d’une dynamique populaire majoritaire, qui implique non seulement luttes et mouvement social, mais aussi ouverture d’espaces où les « gens », les citoyens, puissent réellement s’emparer de la politique, en maîtriser toutes les problématiques et décisions. Des résolutions ont été prises pour le fonctionnement du PCF. J’aurais voulu qu’elles le « révolutionnent » bien davantage, que l’accent soit mis sur le « bas vers le haut », sur la richesse des réseaux, de l’ « horizontalité », des cultures, des expériences, des diversités des adhérents et des « ouvertures » aux « autres », et que nous nous débarrassions  avec plus d’audace, et réellement, à tous les niveaux, de toute conception de  parti d’avant-garde  des « 99 % »,  auquel les autres se rallieraient.

Avançons, on bougera sans doute en marchant, et j’espère que les discussions et les actions  collectives feront que nous saurons, les uns et les autres,  dépasser nos contradictions.

La lutte contre le racisme et la xénophobie, comme question politique de premier plan : on a du travail !

Il est heureux que le paragraphe qui résume ce qui fait consensus dans le travail de la commission antiracisme-égalité figure dans « Le temps du commun », que l’adjectif « islamophobe » décrive une des formes, comme l’antisémitisme et toutes les autres, du racisme qu’il faut combattre dans sa globalité. Et qu’en plusieurs occurrences cette lutte – contre le racisme et les discriminations - soit évoquée dans d’autres passages du texte, et qu’il ait été rétabli que nous voulons le droit de vote pour les résidents étrangers. Mais je remarque que parmi les questions prioritaires pour l’action, pour les formations, les débats à organiser, si l’égalité femmes-hommes tient légitimement sa place, nulle part n’apparaît la question de la lutte contre le racisme. Cela n’empêche pas que nous restions disponibles, avec la commission nationale, pour continuer les rencontres que nous avions commencées avant et dans la préparation du congrès.

Les réfugiés, les luttes des migrants, les sans-papiers, la « liberté de circulation », sont évoqués en plusieurs occurrences dans le texte. Dommage que la régularisation des « sans-papiers qui vivent, qui travaillent, qui étudient ici » , pas plus que d’autres amendements qui précisaient que faire cesser les guerres et autres causes des exils forcés,  ça n’arrêtera pas les migrations, qui, loin d’être toujours et seulement des malheurs, sont des apports, aussi pour construire de véritables co-développements dont les migrants, avec la liberté d’aller et venir, soient des acteurs, ou encore écrivaient que les migrations, irrépressibles, sont constituantes des progrès des civilisations, n’aient été retenus. Cela aurait réaffirmé encore plus clairement nos engagements. Je n’en reste pas moins disponible pour continuer, avec notre collectif/réseau Migrations-citoyenneté 92, notamment nos actions de soutien aux sans- papiers, à leurs luttes, en lien avec des élu-e-s et de nombreuses organisations, syndicales, associatives, politiques...
Sur ces questions, dans le respect évidemment de la spécificité de chacune des organisations, mon engagement politique dans le département, et mon engagement associatif, vont de pair.

(1)    Les textes adoptés, la composition du Conseil national, sont publiés et accessibles à tous sur le site du PCF, ainsi que le comité exécutif national élu le 17 juin par le conseil national.


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