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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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mercredi 25 novembre 2015

Le jour d'avant...le conseil du quartier Parc-sud de Nanterre débattait de la sécurité



Il y a, il y aura, un avant et un après les attentats de 2015

Les attentats criminels terroristes du 13 novembre ont créé un état de sidération dont on peine à sortir. Il ne faut avoir honte ni de nos larmes, ni de notre peur, et exprimer notre empathie pour les victimes, notre solidarité avec leurs familles et leurs proches, notre soutien aux hommes et aux femmes, fonctionnaires, militaires ou secouristes bénévoles, qui font preuve de courage et de dévouement.
Nous sommes dans le même temps dans l'impitoyable urgence de penser, de dépasser l'émotion, pour débattre et agir en citoyen. Quand on est militant, syndical, associatif, politique, qu'on a accepté la responsabilité de participer à l'animation d'une organisation, d'un collectif, on est mis à l'épreuve, face à une tentative monstrueuse et mortifère de détruire les valeurs que nous portons au plus profond de nous et sur la place publique.

La peur n'évite pas les dangers. La raison permet de tenter d'en prendre la mesure et d'agir pour les éviter. Les analyses et les productions artistiques, intellectuelles et/ou militantes sont déjà nombreuses qui permettent de penser le présent à la lumière du passé pour imaginer les futurs possibles, pour mener les nécessaires combats pour que ce ne soit pas le pire qui arrive. Par exemple, depuis sa publication en 2008, un livre de Naomi Klein, La stratégie du choc. La montée d'un capitalisme du désastre, a constitué pour moi un véritable choc intellectuel. De même son ouvrage de 2015, Tout peut changer, capitalisme et changement climatique, m'a convaincu de soutenir avec plus de détermination la mobilisation mondiale à l'occasion de la COP 21 à Paris. Les terroristes ont gagné l'interdiction de la manifestation du 29 novembre. Comme ils ont gagné l'interdiction de la manifestation du 22 novembre en solidarité avec les migrants et réfugiés, dont les pays sont ravagés par les guerres , les terrorismes d'Etats et de bandes criminelles (bravo aux centaines de militants qui ont manifesté quand même). Comme ils ont gagné l'interdiction de manifestations syndicales. Comme ils ont gagné l'interruption pendant plus d'une semaine de la campagne électorale pour les élections régionales, maintenues pour les 6 et 13 décembre.

Ne nous laissons pas écraser sous le « Talon de fer »

L'état d'urgence, prolongé désormais pour trois mois par une écrasante majorité des parlementaires, vise à mettre en sommeil la démocratie et les libertés, poussant brutalement à son extrême des choix politiques et des lois dirigées contre le monde du travail et de la création, imposant une politique austéritaire de plus en plus influencée par les diktats du MEDEF et l'idéologie de la droite extrême.

La continuité des désastreuses stratégies guerrières au Moyen Orient et en Afrique renforcent les bandes criminelles fanatisées, et provoquent des morts d'innocents par centaines de milliers. Sous l'autorité de l'ONU, ce n'est pas la guerre, mais la paix qu'il faut gagner.

La montée du racisme, de l'islamophobie, de la stigmatisation des habitants, et en particulier des jeunes, des quartiers populaires, n'est pas irrésistible : l'éradication du racisme et des discriminations, comme la paix et l'amitié entre les peuples, se construisent et se gagnent du local au mondial.

Ce préambule était je crois nécessaire pour situer mon point de vue et mon état d'âme, au moment où je rédige ce billet voulant rendre compte, comme promis à un jeune participant, du conseil de quartier Parc-sud de Nanterre consacré à la sécurité, qui a eu lieu jeudi 12 novembre. C'est à dire le jour d'avant...

Notre droit au respect, à l'éducation, à l'emploi, à la sécurité

Animée par Samir Abdelouahed, jeune conseiller municipal « en charge du conseil de quartier du Parc sud » (1), la réunion, qui rassemblait plus de cent personnes, était sous le coup du traumatisme provoqué par l'assassinat dans le quartier d'un jeune père de famille, Christian Sémédo, ancien élève du collège du quartier, tombé sous les balles de tueurs qui ont tiré sur un groupe de jeunes, le 5 août dernier.

Des jeunes, qui jusqu'à présent ne trouvaient pas leur place dans ces réunions où les seniors sont sur-représentés, ont cette fois participé. Pourtant, il aura fallu attendre presque la fin de la séance pour que Fatoumata, animatrice de « Plus jamais ça », soit entendue. Son appel aurait pû introduire la discussion. Responsabiliser chacun, mobiliser toutes les forces du quartier, ce « quartier que nous ne voulons pas quitter », trouver ensemble des "solutions durables", pour que la jeunesse et tous les habitants vivent en sécurité, en développant l'éducation et la prévention, pour l'écoute et le respect, pour que cesse la dégradation , pour des rencontres plus fréquentes avec les élus...Le devenir du collectif constitué à l'initiative de nombreux jeunes, avec l'appui de services de la ville, aurait mérité qu'on y consacre une partie de la réunion.

Besoin de police de proximité

Mais il revenait aux représentants des institutions de prendre la parole en premier. A commencer par M.le Commissaire de police, en poste depuis septembre à Nanterre (2). Nous n'en saurons pas plus, c'est à dire rien, de la progression de l'enquête sur l'assassinat, menée sous l'autorité du service départemental de la police judiciaire, et du Procureur de la République.
Beaucoup de chiffres ont été donnés sur les effectifs.185 policiers affectés au commissariat de Nanterre pour 24h/24 de services. 27 à la Brigade Spécialisée Territoriale dont les missions concernent essentiellement le quartier du Parc (22 000 habitants), avec le renfort ponctuel d'autres unités départementales dépendantes de la sous-direction de Paris, qui ont réalisé 906 interventions dans le quartier, dont 222 interpellations, sans oublier 437 mises en fourrière de véhicules, chiffres en progression sur 2014... Les appels sont nombreux pour intervenir dans des halls, dans les étages d'immeubles, ou pour des « rodéos » de véhicules à deux ou quatre roues. Pour une intervention rapide, motivée par une réelle urgence, il est conseillé de faire le 17, plutôt que d'appeler le commissariat.
Plusieurs intervenants ont demandé que des effectifs supplémentaires (une quinzaine, demande le maire) renforcent la police de proximité, et certains qu'un poste de police soit installé dans le quartier du Parc, que la présence soit plus visible sur le terrain, pas par des « CRS qui donnent l'impression que c'est la guerre », mais des agents circulant tranquillement, à pied ou à vélo.. En créer les conditions, cela dépend aussi des associations et des citoyens, précisera le maire dans ses conclusions.
Le commissaire a répondu à de nombreuses autres questions des habitants. Le trafic de stupéfiants est important, mais nous ne connaitrons pas d'autres chiffres que les quatre kilos de cannabis saisis la semaine précédente sur un individu. Soufflant le chaud et le froid, il évoque des trafic d'armes, mais précise que le nombre de « braquages de proximité », avec des armes factices, est en baisse. Interpellé sur le comportement irrespectueux de certains fonctionnaires à l'égard de jeunes et de familles, il reconnaît, tout en valorisant le professionalisme et le courage des policiers de Nanterre, que des dérapages sont possibles, que certains méritent d' être sanctionnés, avant de renvoyer à la responsablités de jeunes « qui ne craignent ni ne respectent plus rien », comme cette « minorité agissante » d'individus « mis en garde à vue chaque semaine », ou ceux qui « dégradent l'endroit où ils vivent ». Mais une habitante de l'avenue Picasso précise que ceux qui pourissent la vie des locataires de son immeuble n'y habitent pas. Insistant sur l'importance du travail éducatif, des associations, des familles, pour inculquer « morale », « conscience » et règles du « vivre ensemble », le commissaire valorise la « politique volontariste de la ville » qui est très active dans la prévention, et, qui à la demande des services de police et du Procureur, va installer des caméras de surveillance. Ce qui selon lui, permettrait de dissuader la petite délinquance et d'élucider plus rapidement des affaires graves comme le crime du 5 août.

Les caméras font débat, les éducateurs sont applaudis

Les réactions ont été diverses, après l'annonce par André Cassou, adjoint au maire délégué à l'habitat, à la sécurité et à la prévention de la délinquance, de l'installation de caméras de vidéo-surveillance. « C'est pas trop tôt », regrettent les uns, « ça servira à rien », « je suis contre », protestent d'autres, la plupart acceptant sans illusion que « des moyens technologiques modernes » soient mis à l'essai pour améliorer la sécurité.
50 caméras seront installées en 2016 dans la ville, essentiellement aux gares et autour d'ARENA. Dans le quartier du Parc, dès 2015, des caméras mobiles seront placées en fonction des besoins de la police. La dépense s'élève à 1,3 millions d'euros et la ville demande qu'elle soit subventionnée à hauteur de 50% par le fond interministériel de prévention de la délinquance. Demande va être faite au Conseil départemental que le parc André Malraux soit ainsi également « sécurisé ».
Le programme municipal ne prévoyait pas cette vidéo-surveillance, si ce n'est pour les parkings appartenant aux bailleurs. Certes, cité en exemple, le parking « Serpent », qui compte 1600 places pour les locataires des Tours Aillaud, est maintenant sécurisé, mais c'est aussi et surtout parce que des gardiens assurent une présence humaine 24h/24.
Le renforcement du service des agents municipaux de la « tranquillité publique », mis en place depuis 10 ans, veut répondre au besoin de prévention des troubles et de sécurisation de l'espace public. Le travail des 28 agents, répartis en équipes de «quatre plus un chef », de 8h à 20h, est en général apprécié. Expérimentées dans plusieurs autres quartiers, des équipes de « médiateurs de nuit » , de 20h à 1h, veilleront à partir de 2016 sur le quartier du Parc.
Tous les acteurs sécurité-prévention de la ville, du département et de l'Etat coopèrent, notamment dans un groupement local mis en place en 2011, ou dans la cellule de veille qui suit actuellement dans la ville 87 mineurs primo délinquants.
Parmi ces partenaires, l'Association des Quatre-Chemins, club de prévention spécialisée, est des plus actives, pour les 11-25 ans. Travail de rue au moins 5 jours par semaine, 155 accompagnements individuels en 2014, présence d'éducateurs avec 25 des 45 groupes de jeunes recensés dans tout le quartier, organisation de formations qualifiantes permettant l'accès à l'emploi de jeunes majeurs, argumentation pour prévenir les conduites à risque, partenariat avec l' Education nationale contre le décrochage et l'absentéisme scolaire, séjours et chantiers éducatifs pour la solidarité ou l' « embellissement du quartier »....Dommage que le Conseil départemental ne finance que 8 postes d'éducateurs pour faire tout ce travail, qui s'inscrit évidemment dans le « temps long et différé » !

Mal-vie au présent, angoisse pour l'avenir

C'est le sentiment que le temps présent est invivable et que demain s'annonce pire qui donne le ton dominant dans les interventions spontanées des habitants.
« On vivait mieux au temps du bidonville », lâche une mère de famille. « Vous avez laissé notre quartier se dégrader, pourquoi ? », lance un homme aux élus. « C'est trop tard », vocifère-t-on ça et là. Malgré des ateliers citoyens porteurs de propositions depuis une dizaine d'années, des aménagements ou réhablitations d'espaces, des équipements, des moyens humains obtenus, les changements ne sont « pas assez visibles », ou sont perçus comme des replâtrages , des mesures impuissantes à changer l'image et la réalité d' un quartier où « ça va de plus en plus mal ».
Il y a la souffrance de la dame malvoyante qui ne peut plus se déplacer quand des mauvais plaisants, ou des petits malfrats, ferment la porte du centre commercial des Fontenelles : par méchante bêtise, pour cacher des trafics minables ? Il y a la honte et l'inqiétude de vivre avec ses enfants dans un quartier dégradé par la saleté des ordures qui débordent de containers ou jonchent le sol, par la prolifération des rats, par le bruit et les incivilités, par l' « anarchie » de la circulation et des stationnements qui gène aussi le passage du bus 159 alors que les communistes du quartier ont lancé une pétition pour améliorer ce service, sans oublier le feu rouge supprimé avenue Picasso, ou la panne des bornes qui font que le stationnement sauvage a repris allée de l'Arlequin. ..La liste est interminable, de tous les maux que subissent les habitants de « Pablo », mis en mots pendant les deux heures et demi qu'a duré ce conseil de quartier.
L'exaspération fait parfois dire des horreurs : «Il faut agir pour éduquer les plus jeunes, pour les autres, à 20 ou 25 ans, il est trop tard ! » affirme un commerçant. Il est heureusement aussitôt contredit par un jeune de 26 ans. C'est la première fois qu'il assiste à une réunion de quartier et qu'il s'exprime en public. Il est allé cinq fois en prison, ne se cherche pas d'excuses, mais il cherche ses mots pour condamner les actes « qui ne se font pas ! », pour affirmer avec force qu'à tout âge « on peut s'en sortir », à condition de « repartir à la base », de se penser « tous pareils », de réapprendre à se respecter, à se dire bonjour, pour montrer l'urgence d'aller « au contact des jeunes naïfs », pour appeler à « ne pas partir », mais à affronter « les problèmes de fond ». Et un retraité actif dans le soutien scolaire lui a fait écho avec sa proposition qu'un local permette aux jeunes majeurs de se rencontrer, d'être aidés à la demande pour construire leur autonomie.
Cette volonté de rester dans le quartier, cette volonté de se faire entendre, cette disponibilité de participer en citoyen à tout ce qui peut être fait pour que ça change, est largement partagée par les hommes et les femmes qui, plus nombreux et plus « divers » que d'habitude, se sont déplacés. Les paroles ont été franches et vives, mais le seul qui a borné ses « solutions » à des propos hargneux mettant en cause personnellement des élus et des travailleurs sociaux a vite été remis à sa place et invité au respect par ses voisins. Chacun est en effet conscient que des problématiques beaucoup plus complexes que le simplisme des « coups de gueule » sont posées, et qu'elles ne sont pas sans rapport avec l'insécurité dans notre quartier et dans notre société.

Ainsi, le président de l'Association de la Grande Mosquée, qui est aussi responsable syndical, a commencé par rappeler que le respect du voisinage est un principe religieux sacré, avant d'exprimer la « souffrance des quartiers », notamment « la formation et l'emploi qui manquent à nos jeunes ». D'autres, comme cette mère de famille qui veut que cessent « les parcours scolaires d'échec », que tous les moyens soient vraiment mis dans notre quartier qui est en éducation prioritaire (REP+), que les élus municipaux soient vraiment présents , porteurs ou soutiens de projets, dans les conseils d'école, ont abordé des sujets cruciaux qui nécessitent d'autres rencontres et des actions à construire en commun. Le chômage massif n'a été cité ni comme une excuse à quoi que ce soit, ni comme une fatalité, mais comme une réalité qui appelle à agir pour créer des emplois et gagner l'embauche des jeunes de notre quartier. Et on sentait la vitalité militante qui inspirait une dénonciation des politiques génératrices de la misère qui touchent des jeunes, mais aussi dles retraités, un appel à défendre l'hôpital de Nanterre, pour l'accès de tous aux soins...

L'urbanisme en question

Patrick Jarry, maire de Nanterre, a repris plusieurs propositions développées en introduction ou venues dans la discussion. En plus de celles dèjà mentionnées, sans se dérober quant aux responsablitités spécifiques des services de la ville, il a fait la proposition originale de publier une carte interactive du quartier, pour que soit identifié chaque propriétaire et responsable civil des espaces publics et privés, notamment en matière d'occupation et d'usage, d'entretien, de nettoyage et d'hygiène : bâilleurs, commerçants ou collectivités locales.
Il s'est appuyé sur l'intervention d'un habitant, considérant que les concentrations de milliers d'habitants dans des cités, conçues dans une période où « tout le monde travaillait », sont devenues inhumaines aujourd'hui, car avec le chômage, « on ne fait plus que seulement y dormir, mais on y vit ». Le maire part du constat que le taux de chômage « depuis la crise pétrolière des années 1970 », s'inscrit durablement à Nanterre entre 10 et 14% de la population active.
Il s'est félicité que le quartier du Parc sud ait été retenu dans les 200 quartiers dans le plan de rénovation urbaine nationale. Amplifiant le projet amorcé de destruction de logements sociaux de l' avenue Picasso, et de construction de logements en accession à la propriété pour créer de la « mixité sociale », il a confirmé son projet de proposer à 500 foyers logés dans les tours Aillaud (soit un peu plus d'un tiers des locataires) de déménager « de l'autre côté des voies ferrées », c'est à dire dans le quartier des groues, afin de « bouger le quartier, bouger la population ».
Cela évidemment prendrait du temps. Comment garantir aux « volontaires » éventuels, par exemple, que le coût des loyers et des charges, dans des logements neufs, ne sera pas plus élevé que dans des bâtiment construits dans les années 70 ? C'est une question qui est déjà préoccupante pour les locataires de l'OPH départemental concernés avenue Picasso par les premiers projets de démolition.
Quant au devenir des tours, auxquelles beaucoup d'habitants, et d'anciens habitants, sont attachés, il n'est pas question, pour le moment, de les démolir, comme la droite l'a proposé plusieurs fois, mais de les transformer en bureaux, en hôtels, voire en immeubles de... logements en accession à la propriété !
Le maire a annoncé que des réunions de concertation vont être organisées rapidement, pour ce projet, qui, lui non plus, ne figurait pas dans le contrat municipal.
Un débat citoyen s'impose, et il s'annonce complexe et animé...

  1. Les intervenants « officiels » de la ville étaient entourés de plusieurs autres élus : Laureen Genthon, conseillère départementale (PCF) ; Zaccharia Ben Amar, adjoint au maire délégué aux affaires sociales, à l'enfance et au projet éducatif local (PS) ; Noreddine Isnasni, conseiller municipal délégué à la politique de la ville (groupe communiste et d'initiatives citoyennes) ; Samia Kasmi, conseillère municipale (EELV) qui ont écouté attentivement les débats sans intervenir. Je n'ai reconnu aucun élu des groupes de droite, ce qui est d'autant plus surprenant que LR fait de la sécurité son thème principal de campagne, et qu'une de ses conseillères départementales est élue sur la circonscription constituée de Suresnes et de cette partie de Nanterre.
  2. Il était accompagné de l'officier chef du service de police de proximité, qui n'est pas intervenu.





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