Photo de Pierre Bernière, PCF Nanterre |
Une délégation du MRAP,
d’élues, de militant-e-s du PCF,
du MJCF, du Front de Gauche (1) a rencontré
dimanche 14 juin des réfugiés au Centre
d'Hébergement des Personnes Sans Abri (CHAPSA)
du Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers (CASH) de Nanterre.
Sur les 95 arrivés en fin de semaine à Nanterre, 70 étaient
encore présents, venus du Soudan, d’Erythrée, du Tchad ou d’Ethiopie, tous
demandeurs d’asile en France. Ces hommes sont arrivés en France au péril de
leur vie, traversant pour certains, pendant des mois ou des années, des pays
ravagés par la guerre et la misère, échappant à la mort en Méditerranée, aux
refoulements illégaux aux frontières de l’ « Europe
forteresse », puis laissés sans
abris à Paris, jusqu’à devenir ces dernières semaines les victimes de violentes
destructions policières, sur ordre du gouvernement, de leurs campements de fortune.
Ils nous ont dit avoir eu vendredi la visite de M. le
Préfet, et même de M. le Ministre de l’Intérieur ( ?). Lundi, des
« fiches » de demandeurs d’asile leur seront remises par la
préfecture. Puis, ils seront répartis dans des Centres d’Accueil de Demandeurs
d’Asile (CADA) sur tout le territoire national. Mais l’insuffisance des places
dans ces structures d’accueil fait penser que probablement cela demandera du
temps. D’autre part, des centaines de réfugiés sont encore à la rue à Paris, notamment
dans le 13ème arrondissement. Certains pourraient à leur tour se retrouver à
Nanterre, ou dans d’autres lieux d’hébergements sociaux, dans les
Hauts-de-Seine et d’autres départements.
Des personnels du CHAPSA se sont mobilisés, sacrifiant même
leur dimanche, pour que les conditions d’hébergement soient les meilleures
possibles. Ce qui ne va pas sans créer des tensions et d’insolubles dilemmes.
Des dizaines de personnes en situation de grande détresse sociale, dont
l’accueil et l’hébergement est la mission du CHAPSA, ont dû appeler le 115, saturé, pour ne pas
passer la nuit dehors. Les moyens sont en effet limités, et le devenir de l’ensemble du centre hospitalier
est menacé par la politique gouvernementale d’austérité, comme le rappelle le
maire de Nanterre dans un communiqué.
La
délégation a quant à elle commencé à organiser la solidarité avec les réfugiés
sur deux points essentiels :
-
Aider
à ce qu’ils gardent contact entre eux et avec les associations de soutien
(échange de n°de tél. et mails), notamment avec le réseau qui se constitue autour de
l’ASTI de Colombes, et appelle au soutien avec une trentaine de réfugiés
hébergés dans un foyer Adoma (communiqué ci-dessous)
-
Organiser
d’urgence une collecte pour des produits de première nécessité (produits
d’hygiène, sous-vêtements (hommes) et vêtements…) en complément de ce que peut faire le
CHAPSA
Collecte et souscription : 56/58 rue Sadi Carnot, 92000 NANTERRE.
Les premiers dons seront portés mercredi 17 juin en début d'après midi
Nous appelons les
élu-e-s, les militants associatifs, syndicalistes, politiques, citoyens, de gauche et de progrès, à participer à la
manifestation à Paris, mardi 16 juin, pour l’accueil et la régularisation de
tous les réfugiés et migrants laissés sans abris (appel unitaire ci-dessous)
(1) La délégation a commencé à s’organiser en un comité de
soutien ouvert à toutes et tous ceux qui le veulent, et a procédé sur place à
une première répartition de tâches. Elle était composée de : Laureen Genthon, conseillère départementale ;
Nadine Garcia (PCF Nanterre), contact avec la direction du CASH et
avec le Secours Populaire ; Gwenn
Herbin, conseillère municipale, MJCF Nanterre, organisation de la collecte ; Clotilde Da Costa, citoyenne, Front de
gauche Nanterre ; Pierre Bernière,
PCF Nanterre ; Catherine Sceaux,
PCF Nanterre ; Eve, MJCF
Nanterre ; Manuel Devillers,
militant associatif, ancien conseiller municipal EELV (qui, ne pouvant pas
venir ce dimanche, avait pris contact la veille avec le CHAPSA) ; André Landrain, président du CL du
MRAP, contact avec les réseaux de
soutien aux migrants locaux et nationaux.
Communiqué de l’ASTI-Colombes
Une petite délégation de l'ASTI est partie ce samedi
après-midi à la rencontre de la trentaine de réfugiés expulsés de
Paris et qui se trouvent actuellement au foyer Adoma de la rue Colbert à
Colombes. Nous avons pu discuter avec une petite dizaine d'entre-eux en arabe
ou en anglais. Il en est ressorti qu'ils sont principalement soudanais,
erythréens et tchadiens et qu'ils souhaitent faire une demande d'asile en
France. Ils n'ont pas de rendez-vous prévu avec les autorités administratives
et aucune aide alimentaire ne leur avait été donnée. Nous leur en avons
donc fourni une, de quoi je pense tenir le week-end.
Que l'ASTI n'ait pas connaissance d'un dispositif que
les autorités administratives auraient mis en place n'est pas important mais
que les réfugiés eux même n'en aient pas plus connaissance pose un problème
immédiat et me semble plutôt préoccupant.
Rejoint par le centre social et culturel du petit
Colombes nous avons prévu de nous retrouver lundi à 19h au centre social (213 rue Colbert).
Nous invitons tous ceux qui le souhaitent à ce
prochain rendez-vous.
APPEL : SOLIDARITE
AVEC LES REFUGIES
Les organisations signataires et les
représentants des réfugiés de « Pajol » constatent que les rares
solutions proposées à ce jour par les pouvoirs publics, dont la Mairie de
Paris, ont été obtenues par la seule mobilisation des riverain-es, des
associations et avec le soutien des partis politiques. Elles ne sont pourtant
pas à la hauteur des enjeux.
Dans plusieurs endroits de Paris, les
réfugiés se trouvent dans des situations scandaleusement précaires. Cette
situation les empêche en outre de faire valoir leurs droits.
En conséquence, nous exigeons :
·
La
libération immédiate de tous les réfugiés qui se trouvent en centre de
rétention après leur arrestation dans les jours qui ont suivi l’évacuation de
la Chapelle.
·
Que
la Ville de Paris tienne ses engagements faits le jeudi 11 juin soit 110
hébergements minimum mais dans des conditions décentes en termes de
couvertures, propreté, soins, sanitaires, nourriture, ce qui n’est pas le cas
pour tous et ce jusqu’à l’ouverture d’un lieu d’hébergement pérenne. Nous
exigeons que les migrants qui n’ont pas bénéficié de ces propositions, car
absents de la caserne de pompiers de Château Landon, et qui se trouvent
aujourd’hui dans le jardin d’Eole disposent de mêmes conditions dès ce
week-end. Ils doivent être en outre accompagnés par l’administration dans leur
demande d’accès au droit d’asile.
·
L’ouverture
d’espaces d’accueil et d’hébergements collectifs pour accueillir ceux
d’Austerlitz, de la Gare de Lyon, de La Villette et de tout autre lieu où les
réfugiés pourraient se regrouper pour être logés le temps qu'il faut et de
permettre aux associations de travailler avec eux notamment pour voir dans quel
dispositif ils et elles souhaitent et sont susceptibles d'entrer (droit
d'asile, MIE, etc.) ou simplement leur permettre un simple transit vers un
autre pays dans de meilleures conditions, en particulier sanitaires. La Mairie
de Paris doit prendre ses responsabilités et ouvrir au moins un espace ad hoc
intra muros.
·
L’ouverture
d’un Guichet unique pour les réfugiés.
- Des solutions
pérennes à commencer par l’ouverture de centres d’accueil.
La France est loin de prendre sa part
dans l’accueil des réfugiés qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie
alors même qu’elle porte sa part de responsabilité, comme l’Union européenne,
dans les raisons qui les poussent à partir. Ils ne disparaitront pas du
territoire par la répression et l’indifférence des pouvoirs publics. Il faut
une toute autre politique en faveur des réfugiés qui prenne en compte la
situation actuelle et anticipe sur celle des années à venir.
La mobilisation doit donc s’accentuer.
Dans l’immédiat :
- Nous demandons à la Mairie de Paris
qu’elle reçoive une délégation comprenant les représentants des réfugiés, pour
exiger qu’elle tienne ses engagements.
- Nous appelons toutes les citoyennes et
tous les citoyens à soutenir les réfugiés là où elles et ils se trouvent,
notamment à travers des rassemblements organisés dès samedi dans les quartiers
concernés (La Chapelle, Austerlitz…)
- Nous appelons à une manifestation
partant du 18ème arrondissement le mardi 16 juin à 18h30
Signataires au 13 juin
Alternative Libertaire, EELV, Ensemble,
Gauche Unitaire, NPA, Parti de Gauche, PCF, MJCF 75
CGT 75, CGT Education, Solidaires, UNEF
RESF, LDH, MRAP, CSP 75, CISPM
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