En
finir avec l’austérité
construire l’école de l’égalité
L’école républicaine, publique et laïque, est en première ligne, quand
les valeurs de liberté, égalité, fraternité, sont menacées, quand des fractures
ouvertes dans notre société nécessitent tout autre chose que la stigmatisation
des quartiers populaires, voire la répression de paroles d’enfants.
Une projection de La Cour de Babel, à l’initiative du Centre social et culturel du quartier du Parc, suivie d’un débat avec Brigitte Cervoni, qui était la professeure de français de la classe d’accueil du film, a ébahi un public nombreux et divers. Les « héros » : 24 collégien-ne-s, « primo arrivant », d’âges, de langues, de croyances, de pays et de cultures différentes, qui sont aujourd’hui en voie de réussir leurs études en France.
Mais pour construire
l’école de la réussite, qui n’exclurait personne, il faut avoir partout les
moyens pour le faire. Depuis plusieurs mois, syndicats des personnels et
parents d’élèves alertent le gouvernement, organisent grèves et manifestations. Si l’augmentation du nombre de postes aux concours d’entrées dans le
métier de professeur marque un changement par rapport aux suppressions massives
d’emplois dont la droite s’est rendue coupable, on n’en voit guère les
retombées dans les écoles, collèges, lycées de Nanterre et du pays. Le
recrutement de professeurs est difficile : la dévalorisation de leurs salaires, au point
qu’il ne permet plus aux débutants de se loger et de vivre décemment en région
parisienne, en est une des causes. Leur formation, initiale et continue, est
loin de répondre aux besoins, dans des universités qui souffrent de l’austérité
budgétaire et de leur mise en concurrence.
La nouvelle carte des établissements
en éducation prioritaire a mis le feu aux poudres
A moyens constants, concentrés sur des établissements sélectionnés, au
détriment d’autres, selon des critères souvent contestés, elle entraîne un réel
danger de suppressions d’aide et de soutien, d’innovations
pédagogiques, dans des quartiers où ils sont les plus indispensables.
C’est pour cela, par exemple, qu’à Nanterre, l’école Paul
Langevin, à l’annonce de la sortie du collège de son secteur du dispositif,
s’est mise en grève, comme beaucoup d’autres établissements de la région
parisienne. Et de nouvelles luttes s’annoncent nécessaires. Les premières prévisions de la Direction
départementale de l’Education nationale viennent en effet de tomber pour la rentrée 2015 dans le second
degré : dans la majorité des collèges et lycées de Nanterre
qui restent en éducation prioritaire, des diminutions d’heures d’enseignement, équivalentes
à plusieurs suppressions de postes de professeurs sur la ville, sont au
programme de l’administration !
A cela s’ajoute la
réforme dite des rythmes scolaires, qui fait reposer sur les communes encore plus de missions d’éducation,
voire d’enseignement, aggravant des inégalités territoriales, augmentant les
dépenses pour les parents. Si Nanterre investit depuis longtemps pour répondre
aux besoins des enfants et des familles, en coordination avec l’Education
nationale, les coûts supplémentaires ne s’en font pas moins sentir, au moment
où le budget de la ville est diminué par l’Etat. Et des personnels employés
souvent à titre précaire, avec des charges de travail alourdies, sont en
souffrance.
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