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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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lundi 22 décembre 2014

Pour ne pas mourir de froid à Paris, des lycéens occupent un gymnase

Hier, des Mineurs Isolés Etrangers se sont réfugiés dans un gymnase, au 116 quai de Jemmape (métros Jaurès et Louis Blanc) et lancent un appel à l'aide :

Appel urgent :

Plus aucun mineur dans les rues de Paris !

Nous, jeunes réfugiés, âgés entre 12 et 17 ans, sommes depuis deux mois livrés à nous-mêmes dans les rues de Paris. Originaires de divers pays d’Afrique, nous vivons et dormons dans la rue, en cette période de grand froid. Pour faire face à cette épreuve, nous avons décidé de nous regrouper. Ainsi, nous dormons ensemble le long du boulevard de la Villette dans le 19e arrondissement.
L'Etat refuse de nous reconnaître pour ceux que nous sommes, à savoir des mineurs isolés en danger, allant cyniquement jusqu’à nous soupçonner de mentir sur notre âge. Pour l’heure, nous ne bénéficions d’aucun droit fondamental à notre survie et à notre sécurité. 
La seule option qui nous est proposée est de faire la queue à la Permanence d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers (Paomie) pour espérer obtenir une improbable place d’hôtel réservée pour 25 personnes alors que nous sommes plus de 100 à être confrontées à cette situation d’extrême précarité..
Dans ce calvaire, nous avons rencontré des personnes et des associations qui nous soutiennent ( en nous apportant de la nourriture, des vêtements chauds…). Ensemble, nous avons convenu d’une chose : cette situation ne peut plus durer !
En l’absence d’une autre solution, nous avons décidé de trouver par nous-mêmes un refuge en investissant un gymnase, ce dimanche 21 décembre, au 116, quai de Jemmapes - 75010 Paris (Métro Jaurès, Louis Blanc). Par cette action, nous exigeons que l’État assume ses responsabilités et revendiquons notre droit d’être pris en charge, comme la loi l’impose dans le cadre de la protection des mineurs.
Afin de rendre efficace cette initiative, nous appelons tout le monde à venir nous rencontrer et à nous soutenir. Nous avons besoin de volontaires pour assurer des permanences de jour comme de nuit à nos côtés. Seuls, nous ne pourrons faire entendre raison aux autorités compétentes qui préfèrent ignorer la réalité de notre situation, et n’éprouve aucun scrupule à passer les fêtes de Noël au chaud, pendant que des enfants, dont ils devraient avoir la charge, crèvent de froid et de faim sous leurs fenêtres.
Nous avons besoin de votre aide à tous. Nous continuons à manquer cruellement de vêtements chauds (manteaux, écharpes, gants, pulls) et de couvertures, de serviettes, de nourriture, de repas chauds…
Pour réussir à obtenir une solution d'hébergement, rejoignez-nous en toute urgence dès lundi matin devant le gymnase au 116, quai de Jemmapes - 75010 Paris (Métro Jaurès, Louis Blanc).
Nous le disons haut et fort : quand l’État manque à ses responsabilités les plus élémentaires, nous sommes en droit de les lui rappeler en employant tous les moyens à notre disposition !
Amis, frères et sœurs, nous comptons sur votre solidarité.
La mobilisation pour la solidarité avec les mineurs étrangers isolés scolarisés que des services d'Aide Sociale à l'Enfance abandonnent, après souvent s'être acharnés à contester leur état civil et leur minorité, était montée d'un cran en mai et juin,  lors des "samedi sans papiers" organisés devant la Sorbonne à l'initiative du Réseau Education Sans Frontières.


 Syndicalistes lycéens et enseignants, élus de gauche et personnalités, médecins, parents de la FCPE.. s'étaient rassemblés pour exiger leur accès à des hébergements, à une aide sociale, à la régularisation de leur situation administrative, pour  leur permette de poursuivre normalement leurs études et de vivre dans la sécurité et la dignité. Le Défenseur des Droits a fait des recommandations conformes à ces revendications.
Le syndicat lycéen FIDL a été particulièrement actif cet automne, hébergeant plusieurs de ces jeunes dans ses locaux pendant plusieurs semaines. Avant le début de l'hiver, une nouvelle campagne a été lancée, pour interpeller les pouvoirs publics. En décembre, des manifestations ont permis d'empêcher l'expulsion d'un lycéen, Yéro, et   des rassemblements ont été organisés devant des permanences de l'ASE.
Les lycéens ne sont pas les seuls à souffrir du manque de places d'hébergement social et du refus de régulariser des migrants qui vivent, travaillent, étudient ici. A tel point que Mme la maire de Paris et les élus de gauche de la capitale viennent d'écrire au gouvernement pour qu'il régularise "500 sans papiers" parisiens.

Les jeunes scolarisés ont en effet besoin d'une carte de séjour dès leur majorité, et, aussi, mineurs ou majeurs, de pouvoir continuer leurs études en mangeant à leur faim et sans peur de mourir de froid .
 

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