Expulsion du 24 octobre photo : A.Landrain photos : BidonvillevsLaDéfense |
Deux expulsions en trois mois
A partir du mois d’avril 2014, des familles Roms ont
progressivement construit des abris de fortune, avenue de la République, près
de l’Université, sur un terrain
appartenant à l’Etablissement Public d’Aménagement de la Défense-Seine-Arche
(EPADESA), établissement public présidé par le maire de Nanterre. Leur nombre a
cru au fur et à mesure des démantèlements de bidonvilles dans d’autres
départements, notamment dans le 93,
jusqu’à atteindre environ 200 personnes fin juin.
Une procédure à l’initiative de l’EPADESA a abouti, après
plusieurs audiences au Tribunal de Grande Instance de Nanterre, le 29 juillet, au
démantèlement du bidonville et à la dispersion des habitants, dont la très
grand majorité a refusé quelques nuitées d’hôtel, qui constituaient les seules
propositions des services préfectoraux. Une vingtaine de personnes, complètement
démunies, dont deux familles avec des enfants qui venaient d’être scolarisés
dans une école du quartier, des adultes inscrits à Pôle emploi, une jeune maman
d’un nouveau-né (sortie au bout de trois ou quatre jours de la maternité du CASH de Nanterre
sans suivi social !) et sa famille, se sont alors réfugiées sur un
parking, au bout du quai SNCF de la gare Nanterre Université, à quelques
centaines de mètres du terrain de l’EPADESA, sous surveillance de vigiles, 24h
sur 24.
Peu à peu, leur nombre s’est accru, jusqu’à une soixantaine de
personnes (avec des aller-retours, parfois des nuits à l’hôtel via le 115, les
autres sous des tentes données par des soutiens, associatifs ou individuels).
Il y a eu, dès le mois d’août, des intimidations
policières pour les faire déguerpir. L’entreprise Réseau
Ferré de France a pris le relai en septembre, et après des procédures
judiciaires confuses, a obtenu du TGI de Nanterre un jugement d’expulsion, laquelle
a été effective le 24 octobre, après l’échec, quelques jours avant, d’une
tentative de squatter une habitation vide appartenant à GDF dans un quartier
voisin. Seulement quelques hébergements dispersés dans des hôtels sociaux (pour
une durée maximale, à ma connaissance, d’une semaine), hors du département, ont
été acceptés. Deux familles récalcitrantes parce que leurs enfants sont scolarisés
dans des écoles du quartier, ont été
conduites sous escorte policière hors du département, dans la soirée du
vendredi 24 octobre. Des liens sont gardés, la lutte n’est peut-être pas tout à
fait terminée. Mais c’est une défaite dont nous pouvons commencer à tirer des enseignements.
Bref aperçu géopolitique
nanterrien
Avant d’entrer dans les détails de l’action du comité de
soutien au bidonville, de celle du comité local du MRAP, quelques éléments « géopolitiques »
locaux me semblent utiles pour tenter de comprendre – ce qui n’est nullement
excuser – le rôle pour le moins ambigu, complice des procédures d’expulsion, de la municipalité, le silence plus ou moins
embarrassé de la quasi-totalité des élus
et de toutes les organisations politiques locales de la majorité municipale. Si
a fonctionné ce que les auteurs de « Roms et riverains, un
politique municipale de la race » dénoncent à juste titre,
et qui constitue ce contre quoi la bataille essentielle est partout à mener, il
peut être utile de considérer ce qui dans une situation locale donnée, rend
difficilement audible un discours, des propositions, portés par quelques
dizaines de militants voulant contrecarrer la banalisation de la chasse aux
Roms.
La partie du quartier République proche de l’Université, où
les Roms s’étaient installés, contient encore des friches, où, après des
décennies de luttes, des projets urbains maîtrisés par la ville peuvent commencer
à se réaliser. La gare Nanterre-Université est elle-même en totale
reconstruction, au cœur d’un vaste chantier qui s’étend aussi sur une emprise
SNCF récemment acquise par la ville et sur le quartier voisin, en pleine
restructuration. L’originalité de Nanterre est en effet que cette commune,
jusqu’au début des années 90, avait près du tiers de son territoire qui lui
échappait, propriété de l’Etat, morcelé par des autoroutes (leur couverture
intégrale est seulement en voie d’aboutir) et des viaducs ferroviaires. Ce qui
explique aussi que la caserne dite de la Garde Républicaine, ainsi que
plusieurs cités du quartier où les Roms s’étaient installés, hébergent de
nombreuses familles logées par divers services des armées, qui constituent un noyau dur électoral de la droite, UMP et
FN, atypique dans la ville.
La reconquête de l’aménagement urbain, avec forte proportion
de logements sociaux, d’équipements publics sociaux et culturels, une amélioration
du cadre de vie, a été au cœur de la campagne des municipales 2014, à l’issue
de laquelle la municipalité sortante, d’union de la gauche (Gauche citoyenne, qui
est une organisation créée par le maire après son départ du PCF, PS, PCF, EELV)
a été réélue au premier tour avec 53 % des suffrages exprimés, malgré une très
forte abstention, phénomène national, et un relatif enracinement de la droite
(mobilisation de l’ électorat UMP, affaiblissement du MODEM-UDI, il n’y avait
pas de liste FN), ainsi qu’un score au total de 6 % réalisé en tout par 3
listes qui se réclamaient d’une gauche et d’une extrême-gauche
d’opposition.
On peut donc concevoir que l’installation d’un bidonville
ait fait tâche, aux yeux des autorités municipales, sur l’image d’une ville en
plein développement d’avenir, dont l’aménagement Seine-Arche est le symbole. Mais
force est de constater que trois mois après l’expulsion, le terrain de
l’EPADESA, saccagé par les trous et les bosses destinés à empêcher toute réinstallation, est resté en l’état, que
c’est sur un terrain voisin que l’association La Ferme du Bonheur continue à
travailler à un projet d’agriculture urbaine que ne gênait nullement le
bidonville. L’urgence de l’expulsion était donc toute relative ! Une lutte
commune était possible, à laquelle auraient participé des élus de Nanterre et du département, pour
exiger que le préfet, dans l’esprit de la circulaire de 2012, mobilise toutes
les collectivités locales, les moyens de l’Etat, des fonds pour la résorption
de l’habitat insalubre, des fonds européens…A Nanterre, on aurait pu dire stop
aux démantèlements, aux expulsions sans solution : il faut répondre à
l’urgence sociale. Ce qui, à l’échelle régionale, voir nationale, aurait eu
sans nul doute un fort impact politique.
C’est le sens du communiqué, des tracts du comité local du MRAP
du 23 juin. C’était un possible qui n’avait rien d’utopique…mais les choses ne
se sont pas passées ainsi.
Actions et échec des soutiens
Pourquoi le comité local du MRAP a
tardé à agir ?
Alors que
Nanterre compte des centaines d’associations, dont le MRAP, la LDH et beaucoup
d’autres organisations sensibles à la cause des droits de l’homme, aux luttes
contre le racisme et les discriminations, dont des centres sociaux et culturels
de quartier, alors qu’il y a quatre ans notre initiative
« Nanterroms » mobilisait contre les discours racistes et les
expulsions une centaines d’élus et de militants, force est de constater que le réseau n’a commencé
à fonctionner que tardivement. D’abord, il a fallu beaucoup de temps aux militants
Nanterriens pour savoir qu’un bidonville se construisait. Ce qui peut
s’expliquer par le fait que dans le quartier concerné les militants d’associations
antiracistes sont rares, et que peu ont à faire dans cette zone en plein
chantier relativement loin des habitations, où l’édification de quelques
cabanes éphémères, ce n’était pas exceptionnel ; que les familles roms
étaient fort discrètes ; que les Roms croisés près des gares et dans les
rames de la ligne A du RER peuvent venir d’autres départements…
Mais cela n’explique pas tout : le bidonville, même s’il n’attirait
pas l’attention des automobilistes, était au bord d’une piste cyclable, à
quelques centaines de mètres d’un collège. Il est donc évident qu’au printemps des
Nanterriens savaient, mais pas les organisations nanterriennes
susceptibles de soutenir les familles, alors que les « démantèlements de
camps » dans d’autres départements étaient largement médiatisées. La suite
confirmera d’ailleurs que dans la discrétion, quelques rares contacts
solidaires s’étaient noués dans le voisinage. Mais aussi et surtout que si le
silence gêné était le comportement le plus partagé, très tôt des pétitions
circulaient, remplies d’assez de phobies à propos des Roms pour exiger du maire
qu’ils soient chassés au plus vite. A Nanterre comme ailleurs, les signatures
de « riverains » hostiles, soutenus par un tract de l’UMP, ont représenté aux yeux des élus l’opinion
publique de leur ville. La décision d’expulsion était aussitôt prise par l’EPADESA,
et il fallait qu’elle se fasse vite, et dans la discrétion, autant que
possible. Une consigne de silence municipal a donc pesé pendant des mois, et
n’a été partiellement rompue qu’à partir de la rentrée de septembre, parce qu’un reportage de presse avait donné de la visibilité aux Roms de Nanterre, parce que le réseau des
soutiens s’était élargi au cours de l’été : des communiqués et des articles assuraient que
la ville faisait tout ce qui était humainement possible auprès de la préfecture
pour qu’il y ait des relogements, certains pouvaient même laisser penser
que des acquis étaient imminents. Mais
revenons au mois de juin.
Les militants du comité Bidonville vs
La Défense
Il aura
fallu, vers la mi-juin, qu’un militant syndicaliste me transfère un mail qu’il
avait, indirectement, reçu d’un « comité de soutien du
bidonville vs La Défense » pour que j’apprenne que depuis deux mois et demi des
familles roms construisaient leurs abris à Nanterre. J’avoue que des
affichettes qu’avait commencé à coller le dit collectif, et que j’avais prises,
à juste y jeter un coup d’œil, pour de
la propagande anarchiste à partir des bidonvilles du siècle dernier, n’avaient
pas retenu mon attention.
Après un rendez-vous manqué, nous étions deux
militants du MRAP à prendre contact, et à prendre la mesure de la situation.
Bidonville vs La défense est un comité constitué principalement d’étudiants de
troisième cycle et d’enseignants d’universités, animé notamment par un
doctorant en sociologie dont la thèse est consacrée aux bidonvilles, quasiment
le seul à habiter et travailler à Nanterre, les autres venant d’autres
banlieues et ne connaissant pas Nanterre. Leur point commun est que presque
tous sont des militants du syndicat anarchiste CNT. Depuis «le début », ils s’efforçaient de
construire une solidarité concrète avec les habitants du bidonville, qu’ils
refusent d’appeler Roms, qu’ils considèrent citoyens de la ville puisqu’ils s’y
sont installés.
Je tiens avant tout à mettre en
valeur le travail qu’ils ont accompli. Ce sont eux les premiers, qui dès juin, ont obtenu la vaccination et la
scolarisation d’enfants dans une école du quartier, après avoir domicilié leurs
familles à Nanterre avec l’ASSAV 92. Ce
sont eux qui ont aidé à réaliser des aménagements de fortune dans le
bidonville, et qui ont les premiers fait appel à des associations, la plupart
hors Nanterre, pour de l’assistance humanitaire, qui ont aidé les familles à
établir des dossiers, des recours pour l’avocate qui les défendait…
Leur –notre- principal échec, sur les
questions humanitaires, c’est auprès de « la mairie ». Pour les avoir
accompagnés en délégation, je peux dire
qu’ils ne méritent pas, du fait de leur engagement sur le terrain, le mépris qui leur a été manifesté. Certes,
des élus ont plus ou moins dit leur compassion pour les familles, certains se
sont même engagés, sans suite efficace, à prendre une position de groupe,
parfois à en parler aux
« décideurs ». Mais des demandes aussi légitimes et urgentes qu’un point
d’eau, des toilettes, un ramassage plus régulier des ordures, ça n’avançait pas
pour autant. Les toilettes, il a fallu attendre la mi-septembre pour que, via
le Secours catholique, elles soient installées pour les familles toujours
réfugiées sur le parking. Quant à l’accès à l’eau, c’est un centre social
associatif, situé à un bon kilomètre, qui, après la première expulsion, a
ouvert ses robinets, d’où l’eau était transportée bidon par bidon.
Evidemment, pour ce qui est de
politiser la question des Roms, c’est avec leur grille de lecture de la ville
et leur grille politique que les militants de la CNT tentent de le faire. Je ne les partage pas. Par exemple,
en ce qui concerne l’idée qu’à Nanterre il y aurait un nombre tellement grand d’habitations
vides qu’il y aurait de quoi loger, en les squattant, tous les sans- abris. Que
les constructions nouvelles, ce n’est que du béton pour les riches, comme à La
Défense. Que toutes les cités sont faites pour reléguer les pauvres dans la
misère et le délabrement, que la seule issue est de se révolter contre le
maire, qui en est responsable. Pour certains, c’est toute une théorie :
s’en prendre d’abord à l’élu de proximité, peu importe son étiquette
politique : s’il est élu, il est forcément complice du système oppresseur…et
après seulement on monterait, cran par cran, jusqu’au pouvoir d’Etat, pour
l’abattre. Même si je caricature sans doute des propos réels, et quoi qu’on en
pense, on conviendra que de telles idées n’aident pas à construire un large
rassemblement, dans lequel on est mieux à même de gagner si des élus se battent
à nos côtés.
Bien sûr ça a
permis à quelques politiciens locaux de venir à bon compte vitupérer contre l’
autoritarisme d’un maire, et contre les communistes, accusés par exemple d’
avoir pour certains, au siècle dernier, malencontreusement repris pendant un
temps un propos raciste de…François Mitterrand (le « seuil de
tolérance »), tentant ainsi de minimiser
les actes et les propos d’ aujourd’hui, ouvertement racistes, contre les Roms (et pas seulement !),
commis par les dirigeants de partis et les gouvernements qu’ils défendent sur
d’autres estrades . C’est ce qui s’est passé, sous certains aspects, à la
réunion publique du 7 juillet, pourtant
remarquablement introduite par Eric Fassin, autour du livre Roms
et riverains, un politique municipale de la race, ce qui a permis un
débat des plus intéressants, réunissant une assistance nombreuse à la Maison du
Chemin de l’Île. En l’absence hélas de représentants ou d’élus du PCF de Nanterre.
Concernant
plus au fond la question des bidonvilles et de leur mémoire, de leur histoire, je
ne suis nullement qualifié pour juger de
la valeur d’une thèse universitaire, mais ce que je sais d’expérience, c’est que
le rappel d’images et documents du passé ne peut être mobilisateur aujourd’hui à
Nanterre que si il ne passe pas , volontairement ou non, à côté du très
important travail entrepris depuis des années, avec un réseau d’associations
(dont le MRAP), d’historiens, d’écrivains, de cinéastes, de témoins,
d’habitants de plusieurs générations, que la municipalité contribue beaucoup à impulser. Et il n’y apparait guère, quelles
que soient les erreurs et les insuffisances des politiques municipales, connues
et reconnues, que l’adversaire de classe des habitants des bidonvilles de
Nanterre aurait été le maire de l’époque, pas plus que le maire actuel ne l’est
des habitants qui ont vécu dans les bidonvilles ni de leurs descendants, ni
qu’il soit généralement perçu comme tel. Ce qui ne saurait atténuer en rien une
légitime critique, et même de l’indignation, quant à la façon de traiter le
sort des familles roms aujourd’hui.
Pour
convaincre dans les quartiers populaires d’être solidaires des Roms, et de le
faire entendre assez fort pour en finir avec « la politique de la
race », du local au national, mieux vaut ne pas se tromper, ni de base, ni de visée.
Pourquoi l’échec actuel ?
Mais ce
n’est évidemment pas le positionnement politique du comité Bidonville-La
Défense, qui explique au fond l’échec
actuel de la lutte engagée. Le vrai problème, ça a été le manque de pluralité
dans le débat d’orientation de la lutte. Si au mois de juin des forces
politiques, je pense notamment à l’organisation locale du PCF, qui garde une
influence, avait pris la décision d’au moins mettre en débat la question des Roms,
d’au moins inciter ses militants à aller voir la réalité de ce qui se passe sur
le terrain par eux-mêmes (1), cela aurait fortement contribué à créer une dynamique
militante dans la ville, et ça aurait obligé d’autres à en faire de même. Mais, au contraire, le communiqué de la fédération PCF 92, qui allait en ce sens, a été jugé
irrecevable par les élus municipaux. L’engagement progressif au cours de l’été,
puis surtout à la rentrée de septembre, de quelques militants du NPA, de LO, du
Front de gauche (2), comme de responsables de centres sociaux, de citoyens non
organisés… n’a pas suffi pour que les réunions hebdomadaires avec les familles,
sur le terrain, deviennent des vraies
occasions de pousser le débat et de décider ensemble. D’autant que si d’autres
associations ont agi à leur manière, comme ASSAV 92, le Secours populaire, Emmaüs , le Secours
catholique, ou encore la LDH 92, ça a
été en ordre dispersé.
Le MRAP a été la seule association
nanterrienne à s’exprimer publiquement, indépendamment du comité Bidonville vs
La Défense, avec deux communiqués de presse : celui du 23 juin édité en tract, un autre le 20 septembre, tous deux largement diffusés par internet au réseau local
associatif, syndical, politique. 8 adhérents de son comité de Nanterre ont
participé à au moins une initiative (aide humanitaire, scolarisation, points de rencontre sur les marchés, manifestations…),
et la solidarité avec les familles Roms a été une des questions cruciales mises
en débat à notre réunion du 25 septembre, ouverte au réseau associatif et
syndical avec lequel nous avions déjà
travaillé à des initiatives communes contre les discriminations.
La manifestation
du 20 septembre, que nous avons activement soutenue, pour le droit au logement, même si elle n’a
pas été assez nombreuse, avait montré que de réelles possibilités
d’élargissement existaient.
Mais sous la menace d’expulsions successives, nous n’avons pas su, nous n’avons pas eu le temps, de construire un vrai collectif nanterrien.
Mais sous la menace d’expulsions successives, nous n’avons pas su, nous n’avons pas eu le temps, de construire un vrai collectif nanterrien.
Beaucoup
se joue sur le plan local, dans la proximité, pour faire reculer la
banalisation du racisme, d’une politique de la race, dont la maltraitance des
Roms constitue en quelque sorte le laboratoire. Pendant la semaine à
Nanterre du 16 au 23 novembre, sur
les solidarités internationales, au forum du 22 novembre, le comité local continuera de porter la lutte contre le racisme
anti-Roms. Puis en janvier, nous
invitons, en partenariat avec d’autres associations, des centres sociaux et
culturels, un spectacle théâtral sur ce thème aux Arènes de Nanterre.
Les
expulsions ont été aussi brutales et ont soulevé aussi peu d’indignation dans
l’Essonne ou à Bobigny, où les collectifs de forces militantes engagées étaient
d’autre composition, avaient eu le temps de se construire et s’organiser. A
Clamart, dans les Hauts-de-Seine, c’est au tour des 50 familles, installées
depuis plusieurs années, d’être sous la menace d’une expulsion imminente. Seuls
quelques exemples isolés de solutions locales, à l’échelle communale, pour
quelques dizaines de familles, existent dans le pays. Il me semble évident que pour changer le rapport des forces, nous ne
pouvons pas en rester à des luttes locales isolées. Il y a nécessité
urgente d’initiatives favorisant les convergences des luttes aux niveaux
régional et national, avec des manifestations qui leur donnent de la
visibilité, avec des mises en commun d’expériences et de savoirs notamment
juridiques. Des initiatives de Romeurope, comme la charte des occupants de terrain, ou les stages de formation et d’échanges sur la
question de l’hébergement, du logement des Roms, de leurs financements
possibles, vont dans ce sens. L’appel à un forum, à une campagne de
communication nationale, en cours
d’élaboration : « Reprenons l’initiative, pour
l’égalité et contre le racisme institutionnel », a vocation à
rassembler en 2015 des organisations politiques, syndicales,
associatives : le MRAP a un rôle irremplaçable à y jouer.
(1) Quelques (trop) rares militants l’ont
cependant fait, sans, heureusement, attendre de consignes
(2) Dont Nadine Garcia, conseillère
générale
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire