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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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vendredi 31 octobre 2014

De la maltraitance des Roms qui voulaient s’installer à Nanterre


             Expulsion du 24 octobre        
photo : A.Landrain                        photos : BidonvillevsLaDéfense
                                       
Deux expulsions en trois mois
A partir du mois d’avril 2014, des familles Roms ont progressivement construit des abris de fortune, avenue de la République, près de l’Université,  sur un terrain appartenant à l’Etablissement Public d’Aménagement de la Défense-Seine-Arche (EPADESA), établissement public présidé par le maire de Nanterre. Leur nombre a cru au fur et à mesure des démantèlements de bidonvilles dans d’autres départements, notamment dans le 93,  jusqu’à atteindre environ 200 personnes fin juin.
  
Une procédure  à l’initiative de l’EPADESA a abouti, après plusieurs audiences au Tribunal de Grande Instance de Nanterre, le 29 juillet, au démantèlement du bidonville et à la dispersion des habitants, dont la très grand majorité a refusé quelques nuitées d’hôtel, qui constituaient les seules propositions des services préfectoraux. Une vingtaine de personnes, complètement démunies, dont deux familles avec des enfants qui venaient d’être scolarisés dans une école du quartier, des adultes inscrits à Pôle emploi, une jeune maman d’un nouveau-né (sortie au bout de trois ou quatre  jours de la maternité du CASH de Nanterre sans suivi social !) et sa famille, se sont alors réfugiées sur un parking, au bout du quai SNCF de la gare Nanterre Université, à quelques centaines de mètres du terrain de l’EPADESA, sous surveillance de vigiles, 24h sur 24.
Peu à peu, leur nombre s’est accru, jusqu’à une soixantaine de personnes (avec des aller-retours, parfois des nuits à l’hôtel via le 115, les autres sous des tentes données par des soutiens, associatifs ou individuels). Il y a eu, dès le mois d’août,  des intimidations  policières  pour les faire déguerpir. L’entreprise Réseau Ferré de France a pris le relai en septembre, et après des procédures judiciaires confuses, a obtenu du TGI de Nanterre un jugement d’expulsion, laquelle a été effective le 24 octobre, après l’échec, quelques jours avant, d’une tentative de squatter une habitation vide appartenant à GDF dans un quartier voisin. Seulement quelques hébergements dispersés dans des hôtels sociaux (pour une durée maximale, à ma connaissance, d’une semaine), hors du département, ont été acceptés. Deux familles récalcitrantes parce que leurs enfants sont scolarisés dans des écoles du quartier, ont été  conduites sous escorte policière hors du département, dans la soirée du vendredi 24 octobre. Des liens sont gardés, la lutte n’est peut-être pas tout à fait terminée. Mais c’est une défaite dont nous pouvons commencer à tirer des enseignements.
Bref aperçu géopolitique nanterrien 
Avant d’entrer dans les détails de l’action du comité de soutien au bidonville, de celle du comité local du MRAP,  quelques éléments « géopolitiques » locaux me semblent utiles pour tenter de comprendre – ce qui n’est nullement excuser – le rôle pour le moins ambigu, complice des procédures d’expulsion,  de la municipalité, le silence plus ou moins embarrassé de la quasi-totalité  des élus et de toutes les organisations politiques locales de la majorité municipale. Si a fonctionné ce que les auteurs de « Roms et riverains, un politique municipale de la race » dénoncent à juste titre, et qui constitue ce contre quoi la bataille essentielle est partout à mener, il peut être utile de considérer ce qui dans une situation locale donnée, rend difficilement audible un discours, des propositions, portés par quelques dizaines de militants voulant contrecarrer la banalisation de la chasse aux Roms. 
La partie du quartier République proche de l’Université, où les Roms s’étaient installés, contient encore des friches, où, après des décennies de luttes, des projets urbains maîtrisés par la ville peuvent commencer à se réaliser. La gare Nanterre-Université est elle-même en totale reconstruction, au cœur d’un vaste chantier qui s’étend aussi sur une emprise SNCF récemment acquise par la ville et sur le quartier voisin, en pleine restructuration. L’originalité de Nanterre est en effet que cette commune, jusqu’au début des années 90, avait près du tiers de son territoire qui lui échappait, propriété de l’Etat, morcelé par des autoroutes (leur couverture intégrale est seulement en voie d’aboutir) et des viaducs ferroviaires. Ce qui explique aussi que la caserne dite de la Garde Républicaine, ainsi que plusieurs cités du quartier où les Roms s’étaient installés, hébergent de nombreuses familles logées par divers services des armées, qui constituent un  noyau dur électoral de la droite, UMP et FN,  atypique dans la ville.
La reconquête de l’aménagement urbain, avec forte proportion de logements sociaux, d’équipements publics sociaux et culturels, une amélioration du cadre de vie, a été au cœur de la campagne des municipales 2014, à l’issue de laquelle la municipalité sortante, d’union de la gauche (Gauche citoyenne, qui est une organisation créée par le maire après son départ du PCF, PS, PCF, EELV) a été réélue au premier tour avec 53 % des suffrages exprimés, malgré une très forte abstention, phénomène national, et un relatif enracinement de la droite (mobilisation de l’ électorat UMP, affaiblissement du MODEM-UDI, il n’y avait pas de liste FN), ainsi qu’un score au total de 6 % réalisé en tout par 3 listes qui se réclamaient d’une gauche et d’une extrême-gauche d’opposition. 
On peut donc concevoir que l’installation d’un bidonville ait fait tâche, aux yeux des autorités municipales, sur l’image d’une ville en plein développement d’avenir, dont l’aménagement Seine-Arche est le symbole. Mais force est de constater que trois mois après l’expulsion, le terrain de l’EPADESA, saccagé par les trous et les bosses destinés à empêcher  toute réinstallation, est resté en l’état, que c’est sur un terrain voisin que l’association La Ferme du Bonheur continue à travailler à un projet d’agriculture urbaine que ne gênait nullement le bidonville. L’urgence de l’expulsion était donc toute relative ! Une lutte commune était possible, à laquelle auraient participé  des élus de Nanterre et du département, pour exiger que le préfet, dans l’esprit de la circulaire de 2012, mobilise toutes les collectivités locales, les moyens de l’Etat, des fonds pour la résorption de l’habitat insalubre, des fonds européens…A Nanterre, on aurait pu dire stop aux démantèlements, aux expulsions sans solution : il faut répondre à l’urgence sociale. Ce qui, à l’échelle régionale, voir nationale, aurait eu sans nul doute un fort  impact politique. C’est le sens du communiqué, des tracts du comité local du MRAP du 23 juin. C’était un possible qui n’avait rien d’utopique…mais les choses ne se sont pas passées ainsi.
 Actions et échec des soutiens
Pourquoi le comité local du MRAP a tardé à agir ?
Alors que Nanterre compte des centaines d’associations, dont le MRAP, la LDH et beaucoup d’autres organisations sensibles à la cause des droits de l’homme, aux luttes contre le racisme et les discriminations, dont des centres sociaux et culturels de quartier, alors qu’il y a quatre ans notre initiative « Nanterroms » mobilisait contre les discours racistes et les expulsions une centaines d’élus et de militants,  force est de constater que le réseau n’a commencé à fonctionner que tardivement. D’abord, il a fallu beaucoup de temps aux militants   Nanterriens pour savoir qu’un bidonville se construisait. Ce qui peut s’expliquer par le fait que dans le quartier concerné les militants d’associations antiracistes sont rares, et que peu ont à faire dans cette zone en plein chantier relativement loin des habitations, où l’édification de quelques cabanes éphémères, ce n’était pas exceptionnel ; que les familles roms étaient fort discrètes ; que les Roms croisés près des gares et dans les rames de la ligne A du RER peuvent venir d’autres  départements…  Mais cela n’explique pas tout : le bidonville, même s’il n’attirait pas l’attention des automobilistes, était au bord d’une piste cyclable, à quelques centaines de mètres d’un collège. Il est donc évident qu’au printemps des Nanterriens savaient, mais pas les organisations nanterriennes susceptibles de soutenir les familles, alors que les « démantèlements de camps » dans d’autres départements étaient largement médiatisées. La suite confirmera d’ailleurs que dans la discrétion, quelques rares contacts solidaires s’étaient noués dans le voisinage. Mais aussi et surtout que si le silence gêné était le comportement le plus partagé, très tôt des pétitions circulaient, remplies d’assez de phobies à propos des Roms pour exiger du maire qu’ils soient chassés au plus vite. A Nanterre comme ailleurs, les signatures de « riverains » hostiles, soutenus par un tract de l’UMP,  ont représenté aux yeux des élus l’opinion publique de leur ville. La décision d’expulsion était aussitôt prise par l’EPADESA, et il fallait qu’elle se fasse vite, et dans la discrétion, autant que possible. Une consigne de silence municipal a donc pesé pendant des mois, et n’a été partiellement rompue qu’à partir de la rentrée de septembre, parce qu’un reportage de presse avait donné de la visibilité aux  Roms de Nanterre, parce que le réseau des soutiens s’était élargi au cours de l’été :  des communiqués et des articles assuraient que la ville faisait tout ce qui était humainement possible auprès de la préfecture pour qu’il y ait des relogements, certains pouvaient même laisser penser que des acquis étaient imminents.  Mais revenons au mois de juin.
Les militants du comité Bidonville vs La Défense
Il aura fallu, vers la mi-juin, qu’un militant syndicaliste me transfère un mail qu’il avait, indirectement, reçu d’un « comité de soutien du bidonville vs La Défense » pour que j’apprenne que depuis deux mois et demi des familles roms construisaient leurs abris à Nanterre. J’avoue que des affichettes qu’avait commencé à coller le dit collectif, et que j’avais prises, à juste y jeter un coup d’œil,  pour de la propagande anarchiste à partir des bidonvilles du siècle dernier, n’avaient pas retenu mon attention.
 Après un rendez-vous manqué, nous étions deux militants du MRAP à prendre contact, et à prendre la mesure de la situation. Bidonville vs La défense est un comité constitué principalement d’étudiants de troisième cycle et d’enseignants d’universités, animé notamment par un doctorant en sociologie dont la thèse est consacrée aux bidonvilles, quasiment le seul à habiter et travailler à Nanterre, les autres venant d’autres banlieues et ne connaissant pas Nanterre. Leur point commun est que presque tous sont des militants du syndicat anarchiste CNT.  Depuis «le début », ils s’efforçaient de construire une solidarité concrète avec les habitants du bidonville, qu’ils refusent d’appeler Roms, qu’ils considèrent citoyens de la ville puisqu’ils s’y sont installés.
Je tiens avant tout à mettre en valeur le travail qu’ils ont accompli. Ce sont eux les premiers,  qui dès juin, ont obtenu la vaccination et la scolarisation d’enfants dans une école du quartier, après avoir domicilié leurs familles à Nanterre avec l’ASSAV 92.  Ce sont eux qui ont aidé à réaliser des aménagements de fortune dans le bidonville, et qui ont les premiers fait appel à des associations, la plupart hors Nanterre, pour de l’assistance humanitaire, qui ont aidé les familles à établir des dossiers, des recours pour l’avocate qui les défendait…  
Leur –notre- principal échec, sur les questions humanitaires, c’est auprès de « la mairie ». Pour les avoir accompagnés en délégation,  je peux dire qu’ils ne méritent pas, du fait de leur engagement sur le terrain,  le mépris qui leur a été manifesté. Certes, des élus ont plus ou moins dit leur compassion pour les familles, certains se sont même engagés, sans suite efficace, à prendre une position de groupe, parfois  à en parler aux « décideurs ». Mais des demandes aussi légitimes et urgentes qu’un point d’eau, des toilettes, un ramassage plus régulier des ordures, ça n’avançait pas pour autant. Les toilettes, il a fallu attendre la mi-septembre pour que, via le Secours catholique, elles soient installées pour les familles toujours réfugiées sur le parking. Quant à l’accès à l’eau, c’est un centre social associatif, situé à un bon kilomètre, qui, après la première expulsion, a ouvert ses robinets, d’où l’eau était transportée bidon par bidon.
Evidemment, pour ce qui est de politiser la question des Roms, c’est avec leur grille de lecture de la ville et leur grille politique que les militants de la CNT tentent de le faire. Je ne les partage pas. Par exemple, en ce qui concerne l’idée qu’à Nanterre il y aurait un nombre tellement grand d’habitations vides qu’il y aurait de quoi loger, en les squattant, tous les sans- abris. Que les constructions nouvelles, ce n’est que du béton pour les riches, comme à La Défense. Que toutes les cités sont faites pour reléguer les pauvres dans la misère et le délabrement, que la seule issue est de se révolter contre le maire, qui en est responsable. Pour certains, c’est toute une théorie : s’en prendre d’abord à l’élu de proximité, peu importe son étiquette politique : s’il est élu, il est forcément complice du système oppresseur…et après seulement on monterait, cran par cran, jusqu’au pouvoir d’Etat, pour l’abattre. Même si je caricature sans doute des propos réels, et quoi qu’on en pense, on conviendra que de telles idées n’aident pas à construire un large rassemblement, dans lequel on est mieux à même de gagner si des élus se battent à nos côtés.
Bien sûr ça a permis à quelques politiciens locaux de venir à bon compte vitupérer contre l’ autoritarisme d’un maire, et contre les communistes, accusés par exemple d’ avoir pour certains, au siècle dernier, malencontreusement repris pendant un temps un propos raciste de…François Mitterrand (le « seuil de tolérance »),  tentant ainsi de minimiser les actes et les propos d’ aujourd’hui, ouvertement racistes,  contre les Roms (et pas seulement !), commis par les dirigeants de partis et les gouvernements qu’ils défendent sur d’autres estrades . C’est ce qui s’est passé, sous certains aspects, à la réunion publique  du 7 juillet, pourtant remarquablement introduite par Eric Fassin, autour du livre Roms et riverains, un politique municipale de la race, ce qui a permis un débat des plus intéressants, réunissant une assistance nombreuse à la Maison du Chemin de l’Île. En l’absence hélas de représentants ou d’élus du PCF de Nanterre.
 
Concernant plus au fond la question des bidonvilles et de leur mémoire, de leur histoire, je ne suis nullement qualifié  pour juger de la valeur d’une thèse universitaire, mais ce que je sais d’expérience, c’est que le rappel d’images et documents du passé ne peut être mobilisateur aujourd’hui à Nanterre que si il ne passe pas , volontairement ou non, à côté du très important travail entrepris depuis des années, avec un réseau d’associations (dont le MRAP), d’historiens, d’écrivains, de cinéastes, de témoins, d’habitants de plusieurs générations,  que la municipalité contribue beaucoup  à impulser. Et il n’y apparait guère, quelles que soient les erreurs et les insuffisances des politiques municipales, connues et reconnues, que l’adversaire de classe des habitants des bidonvilles de Nanterre aurait été le maire de l’époque, pas plus que le maire actuel ne l’est des habitants qui ont vécu dans les bidonvilles ni de leurs descendants, ni qu’il soit généralement perçu comme tel. Ce qui ne saurait atténuer en rien une légitime critique, et même de l’indignation, quant à la façon de traiter le sort des familles roms aujourd’hui.
Pour convaincre dans les quartiers populaires d’être solidaires des Roms, et de le faire entendre assez fort pour en finir avec « la politique de la race », du local au national, mieux vaut ne pas se tromper,  ni de base, ni de visée.
Pourquoi l’échec actuel ?
Mais ce n’est évidemment pas le positionnement politique du comité Bidonville-La Défense,  qui explique au fond l’échec actuel de la lutte engagée. Le vrai problème, ça a été le manque de pluralité dans le débat d’orientation de la lutte. Si au mois de juin des forces politiques, je pense notamment à l’organisation locale du PCF, qui garde une influence, avait pris la décision d’au moins mettre en débat la question des Roms, d’au moins inciter ses militants à aller voir la réalité de ce qui se passe sur le terrain par eux-mêmes (1), cela aurait fortement contribué à créer une dynamique militante dans la ville, et ça aurait obligé d’autres à en faire  de même. Mais, au contraire, le communiqué de la fédération PCF 92, qui allait en ce sens, a été jugé irrecevable par les élus municipaux. L’engagement progressif au cours de l’été, puis surtout à la rentrée de septembre, de quelques militants du NPA, de LO, du Front de gauche (2), comme de responsables de centres sociaux, de citoyens non organisés… n’a pas suffi pour que les réunions hebdomadaires avec les familles, sur le terrain, deviennent  des vraies occasions de pousser le débat et de décider ensemble. D’autant que si d’autres associations ont agi à leur manière, comme ASSAV 92,  le Secours populaire, Emmaüs , le Secours catholique, ou encore la LDH 92,  ça a été en ordre dispersé.
Le MRAP a été la seule association nanterrienne à s’exprimer publiquement, indépendamment du comité Bidonville vs La Défense, avec deux communiqués de presse : celui du 23 juin édité en tract, un autre le 20 septembre, tous deux largement diffusés par internet au réseau local associatif, syndical, politique. 8 adhérents de son comité de Nanterre ont participé à au moins une initiative (aide humanitaire, scolarisation,  points de rencontre sur les marchés, manifestations…), et la solidarité avec les familles Roms a été une des questions cruciales mises en débat à notre réunion du 25 septembre, ouverte au réseau associatif et syndical  avec lequel nous avions déjà travaillé à des initiatives communes contre les discriminations.
 
La manifestation du 20 septembre, que nous avons activement soutenue,  pour le droit au logement, même si elle n’a pas été assez nombreuse, avait montré que de réelles possibilités d’élargissement existaient.
Mais sous la menace  d’expulsions successives, nous n’avons pas su, nous n’avons pas eu le temps, de construire un vrai collectif nanterrien.  
 Beaucoup se joue sur le plan local, dans la proximité, pour faire reculer la banalisation du racisme, d’une politique de la race, dont la maltraitance des Roms constitue en quelque sorte le laboratoire. Pendant la semaine à Nanterre du 16 au 23 novembre, sur les solidarités internationales, au forum du 22 novembre, le comité local continuera de porter la lutte contre le racisme anti-Roms. Puis en janvier, nous invitons, en partenariat avec d’autres associations, des centres sociaux et culturels,  un spectacle théâtral sur ce thème aux Arènes de Nanterre.
Les expulsions ont été aussi brutales et ont soulevé aussi peu d’indignation dans l’Essonne ou à Bobigny, où les collectifs de forces militantes engagées étaient d’autre composition, avaient eu le temps de se construire et s’organiser. A Clamart, dans les Hauts-de-Seine, c’est au tour des 50 familles, installées depuis plusieurs années, d’être sous la menace d’une expulsion imminente. Seuls quelques exemples isolés de solutions locales, à l’échelle communale, pour quelques dizaines de familles, existent dans le pays. Il me semble évident que pour changer le rapport des forces, nous ne pouvons pas en rester à des luttes locales isolées.  Il y a nécessité urgente d’initiatives favorisant les convergences des luttes aux niveaux régional et national, avec des manifestations qui leur donnent de la visibilité, avec des mises en commun d’expériences et de savoirs notamment juridiques. Des initiatives de Romeurope, comme la charte des occupants de terrain, ou les stages de formation et d’échanges sur la question de l’hébergement, du logement des Roms, de leurs financements possibles, vont dans ce sens. L’appel à un forum, à une campagne de communication nationale,  en cours d’élaboration : « Reprenons l’initiative, pour l’égalité et contre le racisme institutionnel », a vocation à rassembler en 2015 des organisations politiques, syndicales, associatives : le MRAP a un rôle irremplaçable à y jouer.

(1)   Quelques (trop) rares militants l’ont cependant fait, sans, heureusement, attendre de consignes

(2)   Dont Nadine Garcia, conseillère générale

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