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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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dimanche 6 juillet 2014

Le séisme électoral vu des Tours Aillaud : 6. Les "petites listes" à gauche


Les résultats des « petites » listes, qui sont très loin d’avoir obtenu 5 % des suffrages exprimés à l’élection européenne du 25 mai,  sont sorties des écrans radars des médias et des analyses politiques. Pourtant, certaines d’entre elles méritent qu’on y prête attention. C’est, pour des raisons opposées, le cas à gauche de Nouvelle donne qui est apparue, ainsi que du NPA qui, depuis 2009, s’est presque évaporé, et de LO qui stagne dans de très faibles scores.
 
Nouvelle Donne : une « bonne surprise » ?
Certes, ce n’est pas le total de 10 voix obtenues par  Nouvelle Donne dans les bureaux 46 et 47 des Tours Aillaud qui pèsera sur le devenir de la construction européenne, ni sur le rapport des forces de gauche dans la ville,  même si, vu le nombre record d’abstentions,  c’est tout de même 2,93 % et 1,21 % des exprimés. Dans le quartier du Parc, les 4,68 % du bureau Pablo Picasso font exception, les autres bureaux les plus populaires se situant plutôt autour de 1%, voire encore moins. C’est au parc des Anciennes Mairies (5,47 %), à Rouget de l’Île (5,10 %), au foyer du Square (4,58 %) ou à France Bloch (4,91 %) que Pierre Larrouturou réalise ses meilleurs pourcentages.
A Nanterre, avec 466 vois (2,93 % des suffrages exprimés), Nouvelle Donne est un peu en dessous de son score régional (90 482 voix, soit 3,07 %), proche de ses scores national (2,9 %) et départemental (2,97 %) ; c’est un peu plus qu’à Bagneux (2,87 %) et à Gennevilliers (2,05 %), c’est moins qu’à Issy-les Moulineaux (4,22 %), Malakoff (4,04 %), Châtenay (4,02 %), Antony (3,86 %), Clamart et Clichy (3,73 %).
Le discours des listes Nouvelle Donne dénonçait le manque de démocratie, la corruption et les lobbies, l’austérité, préconisant entre autres une convergence sociale entre un nombre restreint de pays de la zone euro, 1000 milliards pour « sauver le climat », une reprise en main par les citoyens de la gouvernance politique…. Pierre Larrouturou, dont les engagements politiques, tantôt  chez les Verts, tantôt au PS,  pouvaient rendre crédible un rôle charnière pour son nouveau parti,  Nouvelle Donne,  s’est félicité de son coup d’essai à l’élection européenne.  Ses 600 000 voix constitueraient  « la  bonne surprise dans un sombre scrutin ». Depuis, force est de constater que les frondes et les positionnements d’élus, de militants socialistes et EELV, peinent à déboucher sur des votes parlementaires et des recompositions politiques permettant d’en finir avec la politique catastrophique de Hollande et de son gouvernement. 
Selon IPSOS, 13 % des électeurs de Mélenchon au premier tour de la présidentielle, 6% des électeurs de Hollande et 3 % des électeurs de Bayrou, auraient voté Nouvelle Donne le 25 mai. Sans Nouvelle donne, peut-être que certains de ces électeurs auraient voté Front de gauche, ou, comme beaucoup des électeurs de Mélenchon en 2012, se seraient abstenus Toute extrapolation paraît peu crédible, et concerne de toute façon un nombre d’électeurs trop peu nombreux pour atténuer l’analyse de la réalité : la stagnation, l’échec du Front de gauche, actuellement, à être le moteur d’une construction alternative crédible  à gauche.
NPA, LO : en voie de marginalisation électorale ?
Dans les bureaux de l’école Maxime Gorki, 7 habitants ont voté pour la liste présentée par le Nouveau Parti Anticapitaliste (soit 1,67 % des suffrages exprimés au bureau 46 et 1,21 % au bureau 47). 10 ont voté pour celle de Lutte Ouvrière (0,42 % des exprimés au bureau 46 et 3,63 % au bureau 47).
 Le NPA réalise son meilleur pourcentage du quartier du Parc à Jacques Decour réfectoire (3,26 %) et parvient à mobiliser des électeurs dans d’autres quartiers populaires : 4,88 % et 4,26 % à Henri  Wallon ; 4,03 % à La Fontaine B ; 3,58 % à Balzac maternelle ; 3,54 % à la  (salle municipale Voltaire…
Nanterre (261 voix et 1,64 %) fait partie des 6 villes populaires du département où le NPA obtient le plus de voix, avec Gennevilliers (151 voix ; 2,52 %), Villeneuve (55 voix ; 1,77 %) ; Bagneux ( 115 voix ; 1,59 %) ; Clichy (174 voix ; 1,57 %) ; Malakoff (92 voix ; 1,09 %).
Avec 3085 voix (0,84 %) dans les Hauts-de-Seine, il en perd 7522 par rapport à 2009. En Île-de-France (24 785 voix ; 3,48 %) la perte est de 72669 voix. Nationalement, son score de 4,88 % des exprimés en 2009 a fondu, avec seulement 0,30 % le 25 mai 2014.
LO n’avait obtenu que 1,2 %, nationalement, en 2009 : ses 1% de 2014 montrent que ses militants s’accrochent. En Île-de-France (24 939 voix ; O,85 %), ils gagnent même 4191 voix sur 2009, dont 371 dans les Hauts-de-Seine (2738 voix ; O,63%)
S’il est possible que certains électeurs du  NPA aient préféré cette fois voter LO, au total les deux listes n’obtiennent que 1,30 % des exprimés contre 6, 08 % en 2009 au national, et perdent au total 68 478 voix en Ile-de-France, dont 7151 dans les Hauts-de-Seine. La majorité de l'électorat Besancenot de 2009 s'est abstenue, comme les autres électorats de gauche.
Nanterre (235 voix ; 1,48 %) fait partie des 6 villes populaires du département où LO a le plus de voix, avec Gennevilliers (164 voix ; 2,73%) ; Villeneuve (72 voix ; 2,32 %) ; Bagneux (127 voix ; 1,76 %) ; Clichy (154 voix ; 1,39 %) ; Malakoff (97 voix ; 1,15 %).
Dans le quartier du Parc, LO réalise des scores parmi ses meilleurs de la ville, avec 4,39 % (Jacques Decour réfectoire) ; 3,9 % (Robespierre) ; 3,62 % (Jacques Decour A) ; 3,06 % ( Jacques Decour B ), qui s’expliquent sans doute par une présence militante visible et régulière dans le quartier. Un exploit réalisé aussi avec 3,85 % à Lucie Aubrac, 3,7% à Voltaire A, 3,20% à Balzac primaire.
Toutefois,  répétons-le, d’une part, ces faibles pourcentages de suffrages exprimés, alors que moins de la moitié, voire du quart dans les quartiers populaires, des électeurs ont voté,   ne représentent à chaque fois au mieux qu’une dizaine de votes militants dans certains bureaux. D’autre part, contrairement à un parti de tradition social-démocrate comme Nouvelle Donne, les organisations se réclamant de l’extrême gauche ne considèrent pas le moment électoral, ni la présence  d’élus militants dans les institutions, comme facteurs déterminants pour un changement radical. Au point, souvent, de donner, notamment dans la propagande de LO,  l’impression qu’il ne servirait à rien de voter. Les résultats électoraux ne sauraient dans ces conditions être la juste récompense d’un engagement sincère et souvent compétent des militants de ces organisations sur divers fronts des luttes de classes, sociales et sociétales. Des débats internes, doctrinaires et stratégiques, divisent, souvent plus qu’ils ne rassemblent,  la famille de cette « extrême gauche » qui se réclame de l’héritage de Trotski. Des courants du NPA ont les uns après les autres décidé de tenter de  dépasser ces limites, et plusieurs forment aujourd’hui des composantes du Front de gauche. Ce qui peut expliquer un assèchement du courant (NPA-LCR « historique ») que représente Olivier Besancenot, alors qu’en 2009 son ambition de concurrencer le jeune Front de gauche à l’élection européenne restait crédible.
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